29 décembre 2006

Bloavez Mad !

Ou en thaï : สวัสดีปีใหม่ (sawatdee pi mai)

Je m'envole demain pour le grand nord, alors je vous souhaite dès à présent une excellente année 2007 ! Que tous vos voeux les plus chers se réalisent !


Je vais à Chiang Mai, dans le nord. Il y fait froid en ce moment, je dois donc ressortir des placards des choses totalement oubliées : pull en laine, doc martens... Ca va me changer de mes débardeurs habituels !

Derniers cours pour 2006 !

Il est 16h10*. Je termine à 17h le vendredi, mais je suis déjà à la maison. Mieux qu’à l’arsenal ! Mais ce n’est pas faute d’avoir essayé de faire mon travail. Aujourd’hui c’était le dernier jour. Sachant que ce serait difficile de faire venir les étudiants, et que j’ai tout de même obligation de faire cours, j’avais gardé le secret sur le contenu des examens. Les révélations étaient prévues ce jour. Premier cours, 14 présents sur 17 ! Waou, je n’en revenais pas ! Bravo ! :-)

Par contre le deuxième cours… Le pire évidemment, de 15h30 à 17h. Dans l’escalier pour rejoindre ma salle je croise une prof qui me demande si j’ai cours. Oui, lui dis-je. Mais il n’y a personne en haut, réplique-t-elle, toute étonnée de mon sérieux. C’est vrai, les salles vides sont déjà livrées aux femmes de ménage. J’arrive dans ma classe, et là, surprise, l’ordi est sous clé ! J’avais prévu quelques exercices de révision, mais on dirait que l’université elle-même est contre moi. Et c’est pareil dans toutes les classes. Bon, tant pis. 5 étudiants arrivent, sur un effectif total de 11. C’est pas si mal ! Mais on n’a rien à faire. En plus j’ai une toute petite voix et l’air un peu patraque (super la laryngite la veille des vacances). Alors je leur explique ce qu’ils doivent revoir pour l’examen. Des questions ? Non, bien sûr. Alors, bonnes vacances, bonne année, et bon courage pour les examens, vous pouvez rentrer chez vous. :-)



* J'ai écrit ce message à 16h10, mais je ne peux le poster que maintenant (19h). Vous avez sûrement lu ou entendu que le tremblement de terre de Taïwan a rompu un cable important. Eh bien j'en subis les conséquences. Mercredi soir, internet complètement coupé, à part, bizarrement le site du Ouest-France. Heureusement on est presque revenus à la normale maintenant !

24 décembre 2006

Nedeleg Laouen !

Mes pommes de terre sont en train de cuire, j'en profite donc pour vous souhaiter un Joyeux Noël ! Ici c'est un jour comme les autres, la Thaïlande ne compte guère que 2 % de chrétiens, donc Noël se fait plutôt discret. Sauf dans les magasins, qui, évidemment surfent sur la vague marketing. Mais il n'y a pas de sapins de Noël dans les maisons, et pas de réveillon ce soir pour les Bouddhistes.

Pour moi ce sera juste un repas amélioré. Pommes de terre au four (produit de luxe ici), pour accompagner du boeuf. Saint-Nectaire en provenance directe du Puy-de-Dôme, et gâteau au chocolat que Danielle et Gilles (qui sont donc auvergnats) m'ont offert. J'avais acheté de quoi faire un crumble, mais les pommes attendront bien jusqu'à demain !



Et voici mon réveillon ! Même l'assiette c'est du luxe, je viens de l'acheter. D'habitude je mange dans une écuelle en plastique, c'est plus pratique :-D

21 décembre 2006

On fera quelque chose d'eux...

... si les petits cochons ne les mangent pas avant

(tiens, tiens, d'où vient cette expression ? Si quelqu'un sait, je suis preneuse :-) )

Je veux bien sûr parler de mes étudiants. Oui, je les critique, mais quand même je les aime bien ! Et parfois ils ont des coups d'éclat qui viennent effacer une partie de leurs défauts. Ce matin, un étudiant est venu me demander de lui parler toujours en français, jamais en anglais. J'utilise peu l'anglais, même si parfois ce serait tellement plus facile, mais il m'arrive d'y avoir recours quand ils ne comprennent pas ou/et que je suis pressée. Mais cet étudiant ne veut entendre que du français, c'est tout à son honneur !

Cette semaine mes cours de conversation étaient consacrés à Noël : révision du vocabulaire incontournable, petit rappel religieux (Jésus, les Rois-Mages...), l'intemporel Petit Papa Noël, et pour les plus avancés, une petite légende. Je leur ai raconté l'histoire de ce fermier qui avait voulu savoir ce que ses animaux se raconteraient la nuit de Noël. Mal lui a pris, sa curiosité l'a conduit droit au cimetière, comme l'avaient prédit ses chevaux. Ils ont été hypnotisés par mon récit, et un peu effrayés même je crois. Ils sont très superstitieux, donc ça ne m'étonne pas qu'ils y aient cru...

Pas de Noël sans chocolat. Comme je commentais le fait que c'est difficile de trouver du bon chocolat ici, un de mes étudiants m'en a offert aujourd'hui ! Quelle gentillesse !

20 décembre 2006

En retard

Vous le savez maintenant, mes étudiants sont loin d'être des modèles de ponctualité. Hier j'ai eu le droit à un grand numéro. Une de mes étudiantes est arrivée 5 fois en retard depuis que j'ai mis le nouveau système en place (2 retards sont comptabilisés comme une absence). A la fin du cours, elle vient me voir pour s'expliquer. Puisque le cours commence à 12h30, juste après la pause-déjeuner, j'avais du mal à imaginer ce qu'elle pourrait me dire. En tout cas l'excuse du prof qui finit toujours ses cours en retard ne risquait pas de tenir. Non, mais elle a trouvé autre chose : j'ai seulement ton cours dans la journée. Moi : ??! Oui ? Elle : Donc je dois attendre longtemps le minibus pour venir. Hmm... je commence à les connaître ces minibus, je sais qu'ils peuvent être retardés, mais que si on est perpétuellement en retard, alors on peut essayer de le prendre plus tôt, non ? Donc je n'ai pas accepté ses explications, et elle a déjà 4 absences (le maximum est 6). Une autre a dépassé la frontière hier, 7ème absence (sur 16 cours !), je crois qu'elle sera la première à avoir l'honneur d'être interdite d'exams par mes soins... A moins qu'elle soit malade et présente un certificat médiacal, dans ces cas-là on accepte l'absence.

Il fait froid en ce moment. Certaines étudiantes ont sorti les vestes à col moumoute, les gardes se pelotonnent dans leurs coupe-vents, ma femme de ménage me demande si je n'ai pas trop froid dans ma chambre. Enfin, froid, vous allez rire, il fait 23° en ce moment. Mais pour des gens qui vivent toute l'année à plus de 30°, ça fait une sacré différence ! Moi j'apprécie vraiment ! Même si je me suis bien habituée à la chaleur, c'est agréable de retrouver un peu de fraîcheur. Je peux même remonter la couverture sur moi pendant la nuit, ça ne m'arrive pas souvent.

16 décembre 2006

Bus, minibus, métro & cie

Il y a quelques temps déjà, je vous avais parlé de mon parcours pour aller à Carrefour. Aujourd'hui je veux vous décrire un autre trajet.

Jeudi, une autre université de Bangkok (Rangsit) m'avait invitée à donner un cours sur les médias. Mais Bangkok c'est grand, surtout quand on inclut la banlieue, où j'habite. Je suis à l'est, et Rangsit est au nord. Donc y aller ressemblait à une expédition.

J'ai tout d'abord pris le minibus à l'université. Comme d'habitude on a attendu qu'il soit plein avant de partir. Disons 20 minutes d'avance. Après 40 minutes de trajet, il nous a déposé sur le campus de la ville (je rappelle que ma fac a 2 campus, le vieux en ville, le nouveau en banlieue). Ensuite je devais prendre le bus, un de ceux qui passent quand ils passent, pas d'horaires prévu. Mais j'ai eu de la chance, à peine 3 minutes d'attente ! Ma bonne étoile veillait sur moi. Dans chaque bus il y a deux employés : le chauffeur bien sûr, et la personne qui vend les tickets. C'est très pratique : on rentre, on s'asseoit (si on peut), et elle vient jusqu'à nous pour nous vendre un ticket. Le prix varie selon la destination, mais je ne comprends pas bien : je l'utilise pour deux destinations différentes, et c'est toujours le même prix : 14 baths (28 centimes)

Presque une heure de bus, et j'arrive à un des points névralgiques de Bangkok : le monument de la Victoire. C'est une plaque tournante pour les minibus qui rayonnent dans la ville et autour. Ces minibus sont privés, et ils complètent très bien le réseau des bus publics. Je savais que les minibus pour Rangsit stationnaient devant l'hôpital Ranchvithi. Très bien, mais il est où ? (l'espèce de rond-point qui entoure le monument de la Victoire forme une grande place). Finalement je n'ai pas de problème, je trouve facilement le centre d'entraînement pour les transfusions, l'hôpital ne doit pas être loin. Ensuite il faut trouver le bon minibus, il y en a une bonne quinzaine devant l'hôpital. Heureusement, je parle suffisamment thaï pour poser la question au premier chauffeur que je trouve.

J'embarque dans le minibus, je suis la deuxième passagère. Comme d'habitude il faut attendre qu'il soit plein avant de partir, mais il se remplit vite. On part sans avoir payé, je trouve ça étonnant (à la fac le chauffeur prend l'argent avant de démarrer). En fait se met en place un système très intéressant : un des passagers, assis de préférence sur la rangée juste derrière le chauffeur, collecte l'argent (25 baths par personne, 50 centimes) et quand le compte est bon, il donne le pactole au chauffeur, qui ne recompte même pas (ben non, il conduit). Mais ça ne viendrait à l'esprit de personne d'essayer de le rouler, et donc le système marche très bien. On m'avait donné Carrefour comme repère pour trouver mon arrêt "Muang Ake". Le minibus s'y arrête, je demande à ma voisine si c'est bien Muang Ake. Non, pas encore, elle demande donc au chauffeur de s'y arrêter. Arrêt suivant, beaucoup de passagers débarquent, je reste tranquillement à ma place. Finalement ma voisine se renseigne, c'est bien mon arrêt. Le chauffeur aurait pu me le dire quand même... Enfin, c'est pas grave :-) Le trajet a pris environ 30 minutes.

Bon, je commence à avoir faim, je m'arrête pour déjeuner. Ensuite je dois prendre un "songthaew", sorte de pick-up, pour aller jusqu'à l'université. Il y en a un pas loin du resto, avec quelques étudiants dedans. Finalement c'est pratique les uniformes, au moins on les repère facilement. J'en déduis donc que le songthaew va jusqu'à Rangsit et j'embarque. 10 minutes et nous voilà à l'université. On paye le chauffeur à l'arrivée. Il reste assis à sa place, et chacun tend sa pièce (5 baths) à travers la vitre ouverte. J'ai mis 3h, avec des temps de connexion idéaux, et aucun embouteillage. Merveilleux !

Le cours s'est bien passé : 3h sur la presse, la radio, la télé.

18h, je reprends le songthaew. Il me laisse à l'autoroute, je traverse (il y a une passerelle pour les piétons) et je rejoins la petite foule qui attend à l'arrêt de bus. Cette fois-ci c'est un peu plus difficile de trouver mon minibus pour le Monument de la Victoire, parce qu'il faut le prendre au vol, parmi tous ceux qui passent. Et il faut le reconnaître : c'est marqué en thaï seulement. Mais là encore j'ai beaucoup de chance, un minibus avec écrit อนุสาวรี passe au bout de 3 minutes. C'est le début du nom qui m'intéresse. Je demande quand même confirmation : en Bretagne, quelqu'un qui se fierait seulement au début des mots n'irait pas loin, avec tous nos plou-. Mais c'est bien ça, en voiture Simone. Monument de la Victoire, je prends le métro aérien (qui, une fois de plus arrive en même temps que moi, merci mon étoile), je fais quelques stations, le tout pour 20 baths, et j'arrive dans le quartier des parents d'Audrey, qui était en stage avec moi au CIEL.

Elle était en vacances en Thaïlande jusqu'au début de la semaine, on avait donc passé le week-end ensemble. Et ses parents m'avaient proposé de dormir chez eux jeudi soir. J'avais accepté avec plaisir et j'ai bien fait : ils ont fait des crêpes (blé noir et froment), et il y avait aussi du far. Petit retour en Bretagne, ce n'est pas pour me déplaire !

07 décembre 2006

En direct de chez les lecteurs

Gaï a testé le keng saparot, voici la très belle table qu'elle avait dressée pour l'occasion. A votre tour ! Et ca devait être bon puisqu'elle en redemande !

30 novembre 2006

Ajarn a le coeur brisé ?

Ces jours-ci, j'ai dû mettre en place un système de sanctions en cas de retard. Je fais désormais l'appel dans les 10 premières minutes. Les étudiants qui arrivent plus tard sont notés "retard". Deux retards comptent pour une absence. Les étudiants n'ont le droit "qu'à" 6 absences sur 30 cours (je trouve que c'est déjà beaucoup...). S'ils dépassent le chiffre fatidique, je suis en droit de leur interdire de passer l'examen, et donc ils doivent refaire le cours le semestre suivant.

Certains étudiants ont fait remarquer à ma collègue qu'Ajarn Maïwenn était très stricte ce semestre, et ont livré comme explication que j'avais peut-être le coeur brisé à cause du départ de Christophe. Beaucoup de gens nous considéraient comme un couple. Pourtant, malgré toute l'amitié qu'on se porte, ce n'est pas le cas ! Mais ça m'a bien fait rire quand elle m'a raconté ça.

Ma sévérité nouvelle n'est donc pas une question d'amour, si ce n'est celui de la ponctualité, la politesse des rois paraît-il ? Quand je suis arrivée il y a un an, je pensais que les étudiants étaient des adultes responsables. Au bout d'un semestre j'ai compris que non, donc j'ai établi quelques règles. Mais ça ne marche pas pour tout le monde, donc ce semestre je dois punir... Ca vous rappelle le collège ? Oui, à moi aussi, et j'aimerais autant m'en passer. Mais contrairement à ce qu'on considère en France, ici les jeunes de 18 - 22 ans ne sont pas vraiment des adultes, encore des enfants, donc je dois les traiter comme tel, et définir des règles claires... Sinon je ne peux pas commencer mon cours à l'heure et je n'aime pas ça ! Ca pénalise aussi ceux qui arrivent dans les temps. Je sais bien que la ponctualité n'est pas une caractéristique thaïe, on pourrait me dire que j'ai tort de focaliser là-dessus, pourtant je pense que c'est important de savoir respecter des horaires.

Mais l'ambiance dans les cours n'a pas changé, et je crois qu'elle est plutôt bonne. Les étudiants continuent à m'inviter à aller en boîte avec eux, c'est bon signe :-)

29 novembre 2006

Soirée Beaujolais

Hier soir j'ai animé le début de la soirée Beaujolais Nouveau de Bangkok à l'hôtel Plaza Athénée.

(je suis passée plusieurs fois devant ces sculptures avant de m'apercevoir qu'elles étaient en glace !!! Quel chic dans un pays tropical !)

C'était organisé au profit de "La Bienfaisance", une asso française qui aide les Français en Thaïlande (résidents, voyageurs, incarcérés). Il y avait environ 600 personnes accueillies donc au son de l'accordéon. Ma prestation a duré une heure et demie, et ça m'a bien fatiguée, je n'ai plus l'habitude de jouer autant !


Alors, le Beaujolais ce n'est pas mon truc, par contre regardez le buffet ! C'était magnifique, aussi bien à l'oeil qu'au palais. Je me suis régalée de pain, fromage, pâtisseries (oui, cette fois-ci j'ai eu le droit de manger, et je ne m'en suis pas privée !)





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Petite note discordante à nouveau : alors que les Français représentaient bien 95% des participants, les plats étaient présentés en anglais, une fois de plus !

L'hôtel était bien sûr un 5 étoiles (je ne fréquente plus que ça maintenant, fini les guesthouses à 4 euros la nuit ;-) ). Et voici un petit détail chic qui ne sert pas à grand chose, mais qui change tout : dans les toilettes, le bord du papier toilette est replié, ce qui fait comme une petite langue très agréable à tirer. Evidemment ça ne marche que pour la personne qui fait pipi après le passage de la femme de ménage. Mais je ne serais pas étonnée de savoir qu'elle passe plusieurs fois par heure !

25 novembre 2006

Ayé !


Les lecteurs de Ouest-France ou du Télégramme voyaient régulièrement mon nom et/ou ma photo dans leur quotidien favori. Je n'avais pas encore eu les honneurs de la presse thaïe, mais c'est chose faite. Si vous cherchez bien vous pourrez trouver mon nom dans cette photo du journal Manager de la semaine dernière. D'ailleurs, comme en Bretagne, ils ont fait une faute, on ne change pas les habitudes. Pour ceux qui ne liraient pas le thaï couramment, ça dit quelque chose comme : après l'inauguration du bowling de la famille Na Ranong, Mademoisellle Maïwenn Morvan, professeur à ABAC, a joué 5 morceaux à l'accordéon.

22 novembre 2006

Changement de prénom

Une de mes étudiantes vient de changer de prénom. Ca a été l'occasion d'un petit quiproquo. Je reçois mes nouvelles listes d'étudiants, et il y avait un prénom inconnu dans une des classes. Ma chef me dit que ça doit être une nouvelle inscrite. Impossible, comment est-ce que qu'un inconnu aurait pu s'inscrire directement en deuxième année ? D'autant qu'il manque une personne. Je me dis donc que c'est une erreur au niveau de l'administration. Alors j'appelle l'étudiante manquante pour lui demander son code, et pouvoir la rajouter dans la liste. Elle me donne le même code que l'inconnue ! Bizarre, bizarre. Je lui explique donc la situation : "Ah mais c'est moi, j'ai changé de nom !". Ca alors !

Je l'ai vue ce matin, j'ai donc pu lui demander des précisions. Voici l'histoire : sa mère a consulté une voyante, et celle-ci a dit que la combinaison de son prénom et son nom n'augurait rien de bon pour l'avenir. Donc, ni d'une, ni d'eux, mon étudiante a changé de prénom. Ce n'est apparemment pas difficile ici ! J'y penserai la prochaine fois qu'un inconnu apparaîtra dans mes listes !

18 novembre 2006

Gala de la chambre de commerce

La chambre de commerce franco-thaïe m'avait contactée pour animer leur gala annuel. Le thème étant "Nos belles provinces", ils recherchaient quelque chose de traditionnel. Donc de la danse bretonne c'était parfait. Mes danseuses étant partantes aussi, j'avais donné mon accord pour 2 petits spectacles pendant le dîner. C'était un gala très chic, robe de soirée obligatoire, menu à minimum 3000 baths (90 euros, une somme énorme ici !).

Nous n'avions pas de problème de vêtement, puisque nous avons nos costumes de scène, mais il fallait quand même une tenue pour arriver. J'avais donc décidé de porter mon tout nouveau tailleur. Et comme on partait directement après les cours, j'ai dû le mettre pour aller travailler. Grand succès, mes collègues et étudiants m'encouragent à le sortir plus souvent. Mais c'est pas très confortable, je préfère mes jupes normales ! Sans compter qu'il faut les chaussures assorties, et là encore je préfère mes sandales ! Mais de temps en temps, pourquoi pas ?



Le gala se passait à l'hôtel Dusit Thani, un des plus chics de Bangkok. Une chambre était à disposition comme loge, une des plus grandes de l'hôtel ! Rien que la salle de bain fait presque la surface de ma chambre ! Un salon séparé, un lit immense, 2 télés (dont un écran plat, avec système audio dans la salle de bain), etc... Et une femme de chambre qui passe vers 20h30 pour demander si on veut qu'elle refasse le lit ! Bien sûr ça a un prix : 200 euros, plus 10% pour le service et 7% de TVA.

Petit couac par contre, il n'y a plus de place pour nous à table. Dommage, car même si je n'étais pas sûre d'apprécier, j'aurais voulu voir ce qu'on mange à ce prix-là ici. Nous danserons donc le ventre vide. Pourtant quand il y en a pour 420 il devrait y en avoir pour 425... Tant pis, on dira que hier c'était régime.

Le présentateur (apparemment c'est un acteur, en tout cas il a bien le style, belle allure en costume Pierre Cardin) nous annonce, et c'est parti : gavotte, bal plinn, an dro, notre première prestation se passe très bien. Il nous garde sur scène quelques instants ensuite pour faire les présentations. En anglais. C'est triste que même dans un tel événement l'anglais soit la langue unique ! Je veux bien croire que tous les participants ne parlaient pas français, mais une version bilingue n'aurait pas été si difficile à mettre sur pied. Enfin...

Nous sommes félicitées à notre sortie de scène par M. Pascal Le Deunff, premier conseiller à l'Ambassade de France, et breton comme son nom l'indique. Ca fait plaisir.

La deuxième prestation se passe tout aussi bien, avec le clou du spectacle, du kan ha diskan (chant traditionnel) inattendu.

J'ai discuté avec quelques personnes qui ont l'air intéressées par ce que nous faisons, à suivre, mais bientôt tout Bangkok dansera la gavotte !

Les photos arrivent petit à petit. Me voici avec Soothirak, une de mes étudiantes. Admirez le maquillage

14 novembre 2006

Des étudiants "gwenn ha du"

Tous les deux mois, la revue bretonne "Brud Nevez" publie un de mes articles au sujet de la Thaïlande. Ou plutôt, Maï en Thaïlande. Comme certaines personnes m'ont réclamé la traduction, je vais les mettre ici. Voici le dernier en date, publié dans le numéro 259.

En Thaïlande : des étudiants « gwenn ha du »1

Je vais bientôt terminer ma première année en Thaïlande. J’y suis maintenant très à l’aise, dans le pays en général comme dans mon travail. Pour ceux qui n’ont pas lu le début, je suis professeur de français à l’Université de l’Assomption à Bangkok.

Peu d’étudiants ont choisi le français. Environ 350 : certains l’étudient comme majeur, d’autres comme mineur, et certains débutants n’étudient avec nous qu’un semestre ou deux. Les classes sont petites, 10 ou 12 personnes en moyenne. Ce n’est pas pour me déplaire, c’est plus facile ainsi d’avoir de bonnes relations avec eux. Je connais le prénom de chacun d’eux. Ici on n’utilise pas les noms de famille, et heureusement, parce qu’ils sont très longs et que je ne pourrais pas m’en rappeler.

De temps en temps j’utilise également leur surnom. Par exemple – prenez votre souffle – Budsabamintra Charernthamanont sera simplement appelée Lek. Mon nom officiel est « Ajarn Maïwenn ». Ajarn signifie professeur. Pour l’administration et les autres professeurs je suis « Ajarn Maïwenn », rien d’autre. Mais pour les étudiants c’est un peu différent : « Ajarn Maïwenn » bien sûr ou « Ajarn », « Mademoiselle », « Miss », « Teacher » ou même seulement « Maïwenn ». Ce n’est pas très normal, ils n’utilisent pas uniquement le prénom des autres professeurs. Mais comme je suis farang et encore jeune, ce n’est pas grave.

De plus, il m’arrive de sortir avec eux. Mais ils me respectent tout de même, et c’est la chose la plus importante. Certains font le « wai » pour me dire bonjour ou quand je distribue des papiers. Ils apprennent ce geste avec leurs parents ou à l’école, quand ils sont tout petits.

Uniformes et nouvelles règles

Vous pouvez voir sur la photo que les étudiants portent l’uniforme. Il y en a deux. Tout d’abord, l’uniforme ordinaire : une chemise blanche et un pantalon foncé pour les garçons, un chemisier blanc avec l’insigne de l’université et une jupe sombre pour les filles. C’est drôle d’enseigner à des classes en « gwenn ha du » ! Et l’uniforme des grands jours, les examens par exemple : il faut porter des jupes et pantalons noirs, des chaussures de ville, la ceinture en cuir de l’université, et les garçons doivent avoir la cravate rouge de l’école.

Si on ne porte pas l’uniforme complet, on ne peut pas passer l’examen ! Quand je pense que j’ai passé mon bac en short, il faisait tellement chaud cette année-là. Quelles différences ! Les professeurs n’ont pas d’uniforme, mais il faut être poli. « Poli » ? Qu’est-ce que ça veut dire dans le domaine vestimentaire ? C’est un concept thaï : on dirait sans doute convenable en français. Par exemple, les femmes doivent porter une jupe (au début ce n’était pas facile pour moi, je n’avais pas l’habitude. Et c’était difficile de trouver des vêtements, parce que je suis plus grande et grosse que les Thaïes en général !)

Mais ne croyez pas que les règles soient très strictes. Au contraire, j’ai dû établir de nouvelles règles dans ma classe. Il y en a 4 :

- Ne pas arriver en retard

- Ne pas manger en classe

- Ne pas aller aux toilettes pendant la classe

- Ne pas utiliser de téléphone portable

Je suis sûre que vous vous dites : ben oui, c’est normal, non ? Normal pour vous, mais pas pour mes étudiants. Si leur téléphone sonne, les étudiants thaïs sortent de la classe pour répondre ! Mais personnellement je ne peux pas tolérer ça. J’ai donc dit à mes étudiants : puisque vous apprennez le français, nous allons suivre les règles françaises. Ca marche à peu près, mais c’est difficile d’avoir une salle pleine à 9h au début du cours. Cependant, ne croyez pas que c’est ainsi dans toutes les écoles thaïes. Dans le public c’est plus strict. Ici les étudiants viennent de familles riches, et parfois ils ne sont pas habitués à obéir aux règles, malheureusement…

Que pensent-ils de la France et du français ?

J’ai essayé de savoir ce que pensent mes étudiants de la France et du français. Première chose, leur avis n’est pas différent des autres francophones à travers le monde : pour eux, la France est un pays chic et romantique. Ils veulent y aller pour visiter la Tour Eiffel ou les châteaux de la Loire et acheter du parfum et des vêtements sur les Champs Elysées, comme Kamonphan. Pour Ekachai, le français est « la langue de l’amour ». Ils apprennent le français parce que c’est une belle langue, mais aussi parce que c’est utile, pour le tourisme par-exemple. Le projet de Sunanta est de travailler dans une chaîne hôtellière française, et donc c’est important de parler la langue. Selon Chawawut, beaucoup de Français viennent en Thaïlande pour faire du commerce. « Si je parle bien français, je serai mieux accepté par les clients » a-t-il dit. Un de mes anciens étudiants, Jirawut, travaille pour un avocat français. Il m’a confié : « Ceux qui abandonnent le français sont stupides, ils pourraient trouver du travail grâce à ça ». C’est toujours vrai, même si l’anglais est la langue internationale maintenant. Espérons qu’ils parleront tous français pendant de nombreuses années !


1 « Gwenn ha du » est le nom du drapeau breton. Ca signifie « blanc et noir », comme les uniformes des étudiants

05 novembre 2006

Loy Kratong

Aujourd'hui c'est Loy Kratong, donc je vous ai parlé ici il y a presque un an. Je suis allée faire un tour au lac du campus. Il y avait beaucoup d'étudiants et de familles, venus déposer là leur kratong. Voici deux photos, un peu surréalistes, le mode nuit de mon appareil est assez créatif !



Maillot jaune !

Ou Maï au jaune ?

Je vous avais parlé de ces Tshirts jaunes que les Thaïs portent pour honorer le roi. Pour l'instant j'avais pu éviter d'en porter (in-extremis pendant le séminaire catholique de l'été). Mais ca y est, j'ai moi aussi mon polo jaune !

Ce matin, à l'appel de mon ami Quentin, je suis allée à Siam Paragon (le centre commercial hyper chic de Bangkok) pour l'inauguration d'un bowling (enfin, si j'ai bien compris). Il appartient apparemment (remarquez que je ne suis sûre de rien dans cette affaire) à une des familles les plus riches de Thaïlande. Il y avait pas mal de monde, je ne comprends pas bien pourquoi Quentin avait besoin de moi en plus, mais c'est pas grave. J'étais donc le quota farang ;-)

J'arrive à 11h comme prévu, et on me donne un polo jaune. Waou, quel style ! Beaucoup de photos ont été prises, il faut que j'en récupère quelques unes pour les poster ici. Tout d'abord photo de famille devant un ruban, qui sera découpé ensuite par un ambassadeur. Puis, tous aux boules. On a fait 2 parties, c'était sympa, je n'y avais pas joué depuis longtemps. Il se trouve que je devais répéter ensuite avec mes danseuses, donc j'avais mon accordéon. Alors on m'a demandé de jouer un peu. Avec plaisir ! :-) J'ai ensuite eu les remerciements de la famille, et de l'ambassadeur, qui m'a donné quelques bricoles pour me remercier (un sac, une tirelire, et... un Tshirt jaune !). Mon carnet d'adresse s'enrichit du numéro d'un avocat, d'une dame qui travaille à l'ambassade de France et d'autres personnes de le famille. On ne sait jamais, ça peut servir !


Je répète avec mes danseuses en vue du gala de la Chambre de Commerce franco-thaïe. On a encore un peu de travail, mais on devrait être au point d'ici le 17 novembre pour ce gala très select dans un hôtel de luxe.

Bon, ne vous inquiétez pas, malgré les gens et les endroits que je fréquente par moments, je continue à revendiquer une certaine ploucitude ! :-D

03 novembre 2006

Keng Saparot (curry rouge à l'ananas)

Bonjour !

Ce curry est un de mes plats préférés. Je n'en avais encore jamais préparé moi-même, mais j'ai sauté le pas hier. Avec succès. Il me reste encore de quoi faire 3 ou 4 repas, mon estomac se régale à l'avance !

Je vous donne la recette, si certains aventuriers du palais veulent essayer

Ingrédients pour 4 personnes :
1 sachet de pâte de curry rouge (50g), dans toutes les épiceries asiatiques je pense
250 cl de lait de coco
250 cl d'eau
300 g de poulet
2 ou 3 tomates
environ 300g d'ananas en dés. Frais c'est meilleur, mais à défaut en boîte ça devrait aller aussi.

Emincer le poulet
Mélanger la pâte de curry rouge et le lait de coco dans une casserole
Ajouter le poulet puis l'eau
Faire bouillir
Quand le poulet est presque cuit, ajouter les tomates découpées à votre convenance, et les dés d'ananas
Quand les tomates sont tendres, la viande devrait l'être aussi. C'est prêt !

Si vous aimez, vous pouvez ajouter des piments rouges. Comme j'ai eu quelques désagréments avec des piments entiers, j'avais prévu de la poudre, mais finalement la préparation était assez forte comme ça.

Servez avec du riz thaï.

Chaque personne doit avoir une assiette, où on met le riz, et un bol qu'on remplit de curry. Puis chacun fait son mélange dans l'assiette. Si vous voulez vraiment faire thaï, il faut manger à la cuillère, la fourchette servant à pousser le tout dans la cuillère. Pas besoin de couteau à table.

On peut remplacer le poulet par du porc ou du boeuf.


Sinon, pour continuer ma thaïsation, j'ai décidé de me remettre un peu au thaï. Quand je dis bonjour (sawatdee ka) au téléphone, on me prend pour une Thaïe (même des copains, qui pourtant devraient reconnaître ma voix), donc je me dis que c'est dommage de laisser ça en plan. Tous les jours je dois donc apprendre 10 nouveaux mots. Pour l'instant j'en suis au corps humain. N'hésitez pas à vérifier, par mail ou sur msn, que j'ai bien appris ma leçon quotidienne ;-) Depuis la rentrée je squatte le bureau de mes collègues, et je compte bien m'en servir comme profs aussi. Peut-être qu'un jour j'arriverai à comprendre l'essentiel de ce qu'elles se racontent en thaï. Pour l'instant je suis déjà contente quand j'attrape certains mots
au vol.

30 octobre 2006

Quatrième rentrée

Les cours fonctionnent par semestre ici, c'est pour ça que je parle de rentrée à chaque fois. Pour être précise, je commence aujourd'hui mon 3ème semestre, mais les cours que j'ai donnés en été comptent pour un aussi. Juste pour info, voici le découpage.

1/2006 : 1er semestre 2006, de juin à octobre 2006

2/2006 : 2ème semestre 06, de novembre à mars 2006

3/2006 : cours d'été 06, de fin mars à mai 2007 (!)


Je crois que je n'ai jamais été aussi peu motivée pour une rentrée... Mais il y a beaucoup d'incertitudes qui me chiffonnent.


- Les collègues : Christophe a-t-il été remplacé ? (j'aimerais mieux pas)
- Les cours : du coup, je donne quels cours exactement ? (constatez que nous sommes le jour de la rentrée et ce n'est toujours pas clair...)

- L'emploi du temps : ça en découle... Pas le plus important, mais c'est quand même bien de
pouvoir s'organiser
- Plus un autre problème dont vous avez tous entendu parler mais que je ne préfère ne pas évoquer ici (ni dans les commentaires, merci ) ;-)

Allez, allez, un peu de motivation que diable ! :-) Et voici la traditionnelle photo de rentrée

Oups, non, c'est pas ça. Habillée comme ça je ne passe même pas la porte de l'université !

Ca c'est plus poli (ma chemise coup d'état, achetée le 19 septembre, et ma jupe la plus neuve aussi)

27 octobre 2006

fin de vacances

J'ai donc dû écourter un peu les vacances pour rentrer à Bangkok et passer à la fac. Danielle et Gilles, mes amis français nous ont gentiment invités chez eux, dans leur magnifique villa avec un jardin non moins splendide. Papa et maman n'étant pas fans de Bangkok, c'est vrai que c'était mieux pour eux de séjourner là qu'à l'hôtel en ville. Un peu de shopping, cinéma, repos, concert de grenouilles, bon repas. C'est pas beau les vacances ?

Pattaya

Après la montagne, j'avais prévu d'aller à la plage, sur une île nommée Koh Chang. Ca n'a pas pu se faire, à cause de petites choses que je devais régler à Bangkok. Alors nous sommes allés passer un week-end à Pattaya. Mon pote Liu m'avait conseillé une petite île, au large de Pattaya, Koh Lan. Et effectivement la plage et l'eau y sont beaucoup plus belles que sur le continent. Rien de spécial à raconter, week-end de farniente dans nos transats. Beau bronzage, même si on s'est très peu exposés. Ca fera des jaloux à Brest fin octobre !

Alors bien sûr, on a fait un petit passage dans la rue chaude de Pattaya, mais rien de bien choquant, même pour des vieux comme les parents ;-)

Le triangle d'or

Vous avez sans doute entendu parler du triangle d'or, tristement célèbre pour ses trafics d'opium. Ca se passe à la frontière entre le Myanmar (Birmanie), le Laos et la Thaïlande. Au village de Sop Ruak on peut voir les 3 pays en même temps. Les arbres au premier plan sont en thaïlande, à gauche du fleuve (le Mékong) c'est le Myanmar, tandis qu'à droite c'est le Laos. Bon, d'accord, on ne voit rien, mais je n'avais pas assez de champ. Vous pouvez quand même voir un bout de Laos derrière les parents :-)


Nous y avon
s visité la maison de l'opium, un grand musée très bien fait. A vrai dire j'ai rarement visité un musée aussi réussi, informatif sans être rébarbatif.

Pour y aller, ainsi qu'à Doi Tung, nous avons utilisé les transports en commun. Le guide nous faisait un peu la tête, du manque à gagner pour lui, mais des économies pour nous ! Et puis mon thaï est suffisant pour pouvoir me débrouiller, même quand les songthaew (sorte de camionnettes qui transportent des gens) ne circulent plus et qu'on est bloqués au village. Mais pas pour longtemps, un monsieur a proposé de nous servir de taxi pour aller jusqu'à la ville voisine, Chiang Saen, et pouvoir prendre le bus. Et, au moins, les vieux bus faisaient très couleur locale, c'est plus intéressant !


Le dernier jour par contre, nous trouvons un chauffeur : Air, une collègue, qui est originaire de Mae Chan à côté de Chiang Rai. Elle nous conduit d'abord à une grotte, peuplée de singes,


puis à Mae Sai, la ville la plus septentrionale de Thaïlande. Une petite rivière à traverser, et c'est la Birmanie. La ville elle-même est un gigantesque supermarché chinois à ciel ouvert. On y trouve de tout, à des prix défiant toute concurrence, mais la qualité n'est sans doute pas au rendez-vous !

derrière nous, la Birmanie


Doi Tung

La mère du roi actuel, qu'on appelle la princesse mère (pas reine, parce que son mari n'a jamais régné) aimait beaucoup la région de Chiang Rai, les montagnes lui rappelant la Suisse où elle a longtemps vécu. Elle y avait fait construire une belle demeure, inspirée des chalets suisse, entourée d'un jardin magnifique avec vu sur la montagne en face, le Doi Tung. La Thaïlande n'est pas très fleurie naturellement, il doit faire trop chaud pour les fleurs, mais ce jardin rattrape bien les choses ! C'est aussi un paradis pour les photographes en herbe.





Chiang Rai

Après quelques jours à Bangkok, direction Chiang Rai, tout au nord du pays. Beaucoup plus calme, pas de pollution, ça va déjà beaucoup mieux. Le premier jour nous partons en excursion avec un guide. On commence par un petit tour sur la rivière Kok, un affluent du Mékong. Puis, débarquement dans un village karen, une tribu montagnarde, les spécialistes des éléphants.
Quelques bananes pour Dumbo



et c'est parti pour une heure de balade.

Les paysages sont vraiment magnifiques.

Mon mahoud (cornac) doit être un des plus jeunes du monde, il a seulement 7 ans. Mais son père veille. Et à la fin, ils me laissent la place sur la tête de l'éléphant, quelle classe !

Ensuite nous prenons un bain dans une source chaude. "Aïe, ça brûle" "Ben évidemment, il ne faut pas passer sous le robinet d'eau chaude". Elle sort de terre à 87° si je me rappelle bien. C'est l'heure du déjeuner, repas traditionnelle : poulet grillé, salade de papaye et riz gluant. Délicieux ! Des fruits au dessert, un repas de roi sous la paillotte.

Petite marche dans la jungle pour arriver à une cascade.


Et nous finissons par un temple tout blanc, construit par un artiste qui veut en faire le plus beau de Thaïlande. C'est vrai qu'il est impressionnant ! On dirait une sculpure de glace, vous ne trouvez pas ?




Les parents à Bangkok

11 octobre 2006. Le grand jour est enfin arrivé, les parents posent le pied en Asie, dans la bouillonnante Bangkok. Le mot choc n'est pas trop fort pour décrire leur sentiment. Trop grand, trop chaud, trop pollué, trop bruyant, trop pauvre, trop puant, ça fait beaucoup de "trop"... Avec en plus des changements de programme en série, à cause d'une autre histoire que je vous raconterai plus tard. Heureusement que les belles choses qui se cachent sous cette pagaille et un excellent accueil par leurs amis thaïs et les miens leur ont montré que, malgré les apparences, je ne vis pas en enfer !

Le jardin et l'église de mon campus


à Wat Phra Keow, le temple le plus important de Bangkok

à Wat Po, devant l'imposant Bouddha couché

08 octobre 2006

revue culinaire - Bug & Bee

Hier midi, avec Christophe, nous sommes allés manger dans un resto un peu branchouille, appelé Bug & Bee. Il se trouve que leur spécialité c'est... la crêpe (de froment uniquement) ! La crêpe est partout, dans tous ses états, et dans de drôles d'états. Par exemple : des kebabs à la crêpe ou bien des aumonières en crêpe fourrées au riz frit à la crevette, de Hong-Kong. Christophe s'est laissé tenter par des lasagnes aux épinards (vous aurez compris que les pâtes sont remplacées par des crêpes). Quant à moi j'ai jeté mon dévolu sur une crêpe fourrée aux fettucine (des pâtes) et à la tomate. Les lasagnes n'étaient pas terribles apparemment, mais ma crêpe n'était pas mauvaise. Par contre la soupe qui l'accompagnait était immangeable : c'était de l'huile où flottaient - oui, évidemment- des morceaux de crêpes. Je veux bien qu'on fasse des expérimentations, même avec un produit aussi emblématique que la crêpe, mais là, c'était trop !

Pour le dessert nous abandonnons donc la c. Christophe prend un Cheese cake au chocolat suisse. Trop sec, pas très goûté, décidement, il n'a pas de chance. Et moi, gourmande, je commande des gauffres à la myrtille et à la pêche. Il n'y a pas de pêches ici, je me lèche donc les babines en y pensant. L'assiette est déposée devant moi, et là... c'est le drame ! Les pêches sont trop jaunes, trop luisantes, ce sont -horreur et damnation- des pêches en boîte ! Arghhhh... La déception est au rendez-vous, mais nous avons une certitude : la cuisine moderne ce sont des concepts intéressants, mais dans la bouche ça le fait moins !

03 octobre 2006

Un nouveau premier ministre

Le premier ministre a finalement été nommé : il s'appelle Surayud Chulanont. Alors, certes c'est un général à la retraite, mais il a une réputation d'honnêteté et d'intégrité, qualités qui, s'il s'y tient, feront du bien à la Thaïlande ! Donc, avant de crier haro sur le baudet, comme beaucoup sont tentés de faire, attendons voir. Les Thaïs semblent satisfaits. Surayud (on n'utilise pas les noms de famille ici) est proche d'un des principaux conseillers du roi, donc on note la volonté de remettre la royauté au centre de la vie politique. Thaksin, lui, avait des velléités de calife à la place du calife. Les membres de son parti, Thai Rak Thai (les Thaïs aiment les Thaïs - tout un programme) se débinent les uns après les autres, espérant qu'une mort lente du parti empêchera son interdiction, ce qui les priverait de droits civiques pendant 5 ans. Et leur chef déchu "jouit d'un repos bien mérité" à Londres (c'est un de ses amis qui at dit ça à la presse !)

30 septembre 2006

Road-trip en Isan

L'Isan est la région au nord-est de la Thaïlande, l'espèce d'oreille d'éléphant (regardez une carte). Ce fut notre terrain de jeu pour un road-trip d'une semaine. Samedi matin, départ direction Khao Yai, un parc national aux portes de l'Isan. Danielle et Gilles ont leurs habitudes dans une guesthouse, et c'est vrai qu'on y est bien reçus. Je rencontre l'équipe, ils sont tous très gentils, et puis nous partons faire un tour dans le parc (j'avais oublié mon appareil-photo, oups). Le soir la chef du lieu me demande de tester le niveau d'anglais de son fils et d'un copain. Prof un jour, prof toujours ;-)


Le lendemain, on dépose Gilles à l'arrêt de bus, direction Bangkok, et nous partons pour Khao Kho (Khao veut dire montagne), un autre parc national. Les paysages sont magnifiques, cette fois-ci j'ai mon appareil, mais malheureusement c'est très brumeux. Le lendemain on va dans une ferme bio et j'achète des fruits de la passion. Quel délice ! Je ne sais même pas s'ils en vendent sur Bangkok, je n'ai jamais fait attention.



Puis c'est le départ vers la ville de Chiang Kan, au bord du Mékong. C'est la première fois que je vois le fleuve, artère nourricière d'une bonne partie de l'Asie du Sud-Est. Il a plu toute la journée, donc une fois encore, la photo n'est pas très nette. Mais en face on voit clairement le Laos. Comment ? vous n'aviez pas reconnu ? La ville est agréable, surtout la promenade (des Anglais ?) le long du fleuve, et les maisons traditionnelles en bois. Malheureusement la nuit sera courte : on loge en ville, les maisons thaïes ne sont pas isolées, et les Thaïs plutôt bruyants... Surtout que le voisin a fait sa lessive pendant la moitié de la nuit ! Mais c'est pas grave, on dormira mieux la nuit prochaine


vue du balcon de la guesthouse, tenue par une femme très avenante, mais affublée d'un voisin malheureusement trop bruyant !

On prend la route pour Nong Khai. Elle longe le Mékong, c'est vraiment beau ! Toujours un peu de pluie, je n'arriverai donc pas à le photographier sous un ciel bleu. Mai s vous pouvez voir sa couleur rouge très caractérique (mais attention, le Mékong n'est pas le Fleuve Rouge, autre cours d'eau de la région, entre la Chine et le Vietnam)



Nong Khai est aussi située sur le fleuve, en face du Laos. C'est d'ailleurs un point de passage, grâce au pont de l'Amitié. Malgré les rumeurs faisant suite au coup d'état, la frontière est ouverte. Mais le Laos ne figure pas à notre programme pour cette fois. On fait un petit tour en bateau au coucher de soleil, ce qui me permet de ramener une belle collection de ciel rouge et d'eau irisée. La guesthouse est, elle aussi, au bord du Mékong (décidément, c'est une constante). C'est un endroit très sympa, un peu baba-cool, si j'ai l'occasion de retourner dans la région j'y retournerai avec plaisir.


Nous amorçons notre descente vers Bangkok. Escale à Khon Kaen, 4ème ville du pays. Le musée national est sympa (histoire du peuplement de la région, culture et tradtion d'Isan) mais la ville n'a rien d'exceptionnel. Une nuit dans un hôtel plus que défraîchi, mais sans voisin, et on continue jusqu'à Khao Yai.

Si vous avez bien suivi, ce nom devrait vous être familier... Oui, c'était notre première étape, la boucle est bouclée. On y arrive en début d'après-midi, donc je peux me joindre à un groupe pour la visite des chauves-souris. 2 millions de chauves-souris (oui, oui, on a compté) séjournent dans une des grottes du parc, et en sortent toute ensemble en début de soirée. Ca fait donc un cordon frétillant qui sort de la montagne. Ca dure une bonne heure, et c'est impressionnant ! Les faucons et autres prédateurs sont là pour le dîner. Quant à moi je fais le bonheur des moustiques, une trentaine de piqûres, malgré le répulsif ! Khun Jo, notre guide, me pare également d'un collier un peu particulier... Ma tête n'est guère flatteuse sur la photo, mais tant pis, je crois qu'il faut vraiment que vous voyiez ça ! Je n'ai jamais eu autant la chair de poule ! (trop crispé, on la r'fait !)


Et voilà, samedi midi, retour à Bangkok. Comme d'habitude, c'était bien les vacances :-)

22 septembre 2006

Je pars

Encore une heure de cours (aurai-je des étudiants ?) et voici les vacances tant attendues. En deux parties, interrompues quand même par une semaine pénible de surveillance d'exam. Mais je vais bien en profiter quand même ! Je pars demain matin pour l'Isan, retour prévu samedi 30. Ne vous inquiétez donc pas de ne pas avoir de nouvelles, ce n'est pas l'armée qui a coupé internet ;-)

A bientôt pour mon récit de voyage dans une autre Thaïlande !


Information pas sûre à 100%, mais qui pourrait être vraie : le coup d'état de mardi aurait eu pour but d'empêcher un autre coup, prévu par Thaksin. Mercredi, le parti démocrate (principal opposant de Thai rak thai*) devait se réunir. Thaksin aurait prévu de faire une descente dans le meeting et de provoquer des affrontements, si possible sanglants. Ce qui lui aurait permis de décréter l'état d'urgence, et de se poser en sauveur de la nation thaïe et de passer un enième coup de kärcher sur ses opposants. Cette théorie tient la route, et expliquerait pourquoi Thaksin a placé son argent en Suisse avant de partir pour les Etats-Unis, et la fuite de sa famille.

21 septembre 2006

Tant mieux !

J'ai sondé un peu l'opinion de mes étudiants aujourd'hui. Ils sont tous plutôt satisfaits de la situation et optimistes pour l'avenir. Je ne suis pas étonnée, à Bangkok beaucoup étaient contre Thaksin depuis longtemps. Par contre ils n'ont aucune idée de qui pourrait devenir premier ministre dans 2 semaines. Aucun n'a eu peur mardi soir en apprenant la nouvelle. D'ailleurs ils ont été très étonnés d'apprendre que j'avais reçu beaucoup de mails inquiets de France, pour eux il n'y avait rien de grave, d'autant qu'une bonne partie n'est pas loin de penser que le roi avait donné sa bénédiction avant. Pourtant le dernier coup d'état, en 1992 avait été sanglant. Mais ils étaient encore jeunes à l'époque.

Pas beaucoup d'autres nouvelles aujourd'hui, au quotidien c'est le retour à la normale. Je vais même pouvoir partir en vacances samedi comme prévu (dans le nord-est, la région qui était pro-Thaksin pour l'instant, mais tout est calme là bas aussi)

Deuxième jour

Les militaires ont annoncé la reprise du travail, je me prépare donc à aller en cours. Mais j'ai l'impression qu'il n'y aura pas beaucoup d'étudiants en face de moi. Des infos normalement fiables, provenant d'un haut-placé dans la police, disent que la situation va vite revenir à la normale. Les putschites ont de toute façon l'appui du roi, donc c'est presque gagné !

Reste une question : où, où, où est Thaksin ?

20 septembre 2006

Loin de l'horreur qu'on pourrait imaginer

Tout d'abord je voudrais remercier tous ceux qui m'ont envoyé des messages pour prendre de mes nouvelles, et tous ceux qui ont simplement pensé à moi.

Je suis rentrée chez moi en fin d'après-midi. Pas de problème sur la route, on a seulement vu quelques militaires qui faisaient le guêt au bord de l'autoroute. Les putschistes contrôlent le pays (les frontières du nord sont fermées), et la loi martiale est toujours en cours (rassemblement de plus de 5 personnes interdits dans les rues), mais à part ça la situation est presque normale. On a retrouvé les programmes normaux à la télé. Dans les rues les gens sont calmes.L'ambiance est un peu particulière, mais on ne sent pas trop d'inquiétude. Tout le monde attend de voir. Et je veux vraiment insister sur le fait qu'il n'y a aucune violence, donc on ne se sent pas en insécurité. Pour le moment du moins, espérons que ça dure ! La fac devrait ouvrir demain, à moins qu'ils ne prolongent le "jour férié" exceptionnel d'aujourd'hui.

Le premier ministre s'est réfugié à Londres, où il a une propriété. Si tout se passe bien, il sera définitivement écarté de la politique nationale, de nouvelles élections seront organisées, et les gens voteront bien (Thaksin est arrivé - et resté - au pouvoir légalement, soutenu surtout par les paysans du nord et du nord-est, envers qui il mène une politique très populiste)

Tentative de coup d'état

Hier soir je suis allée en ville avec June, Worakan et Christophe. Je devais dormir chez lui, ayant un rendez-vous à la Chambre de Commerce ce matin. En revenant chez lui, on est tombé sur un collègue qui nous a annoncé qu'il venait d'y avoir un coup d'état. Nous avons donc allumé la télé, et en effet, CNN diffusait les images des tanks dans les rues. Là où nous étions une demi-heure avant c'était très calme. On a essayé de contacter des copains, mais ça ne marchait pas. On pensait que l'armée avait coupé les lignes, mais en fait c'était l'effet réveillon, le réseau était saturé. On a continué à regarder CNN pour lire les bandeaux d'information. Pas de chance, ils diffusaient alors le discours de Bush à l'ONU, il a donc fallu le supporter en plus. L'ONU c'est justement là où se trouvait Thaksin, le premier ministre thaï. Le coup d'état vise à le renverser. Les infos de TV5 parlaient très justement de lui comme d'un homme d'affaire corrompu (il a par exemple vendu les parts de sa société pour 2 milliards de dollars. Jusque là tout va bien. Le problème c'est qu'il a arrangé la loi pour que cette transaction ne soit pas taxée. Entre autres malversations).

On n'a pas beaucoup plus de nouvelles ce matin, les télés thaïes, CNN et la BBC sont coupées. Les rues de Bangkok sont beaucoup plus calmes qu'à l'accoutumée. Les bureaux, les écoles sont fermés. Les gens passent beaucoup de temps au téléphone pour échanger des nouvelles, d'ailleurs le réseau continue à saturer. Les Thaïs avec qui j'ai discuté ne sont pas trop inquiets apparemment. Il faut attendre pour voir ce que ça va donner. Mais apparemment certains font des stocks dans les supermarchés, craignant un durcissement du conflit à cause de la division de l'amée. C'est l'armée de terre qui est intervenue hier, mais l'aviation et la marine pourraient rester fidèles à Thaksin. Donc risque d'affrontement. Les putchistes disent rester loyaux au roi mais ils affirment avoir réussi leur coup. La loi martiale et l'état d'urgence ont été déclarés.

L'ambassade de France a invité ses ressortissants à rester à la maison. Mon rendez-vous a donc été annulé. Pour l'instant je suis en ville, chez Christophe, et il n'y a pas de minibus pour rentrer chez moi. Peut-être que June va venir, elle pourra me ramener. Sinon je prendrai un taxi ou resterai chez Christophe, il n'y a pas de problème. Je ne sais pas encore si l'université rouvrira demain.

17 septembre 2006

Un petit tour en France




Le week-end dernier je vous disais combien j'avais apprécié la vie avec des Thaïs normaux. Ce week-end, j'ai encore changé d'univers. Je l'ai passé chez Danielle et Gilles, un couple d'expatriés français. Gilles est chef chez Michelin. J'ai rencontré Danielle sur un forum sur internet. Ils habitent au sud de Bangkok, au bord du Chao Praya, le fleuve qui traverse la ville. C'était vraiment un petit retour en France pour moi : on a mangé du steack bien saignant, du gigot d'agneau, du bon pain beurre, des spaghettis à la crème, de la compote, du jambon, des choses que je ne mange jamais ici. J'ai pu lire des bandes-dessinées, c'est pas mal aussi, depuis le temps. J'aime ma petite vie tranquille à la thaïe, et la France ne me manque pas, mais j'ai quand même beaucoup aimé ces 2 jours à l'occidentale !

En rentrant je suis tombée sur des chauffeurs de taxi très sympa. Je ne comprenais pas tout, mais on a discuté. Ils ne croyaient pas que j'étais prof, à cause de mon visage de bébé. Un voulait que je lui enseigne l'anglais qu'il avait du mal à prononcer (sur les 15 min de trajet, ça aurait été difficile). Tous les deux ont dit que je parlais bien thaï, et que j'était jolie. Des flatteurs, pak wan comme on dit ici (bouche sucrée !!!)