28 juillet 2006

Funérailles

La maman de Thida, ma mère adoptive thaïe, est décédée la semaine dernière à l'âge de 95 ans. Thida m'avait demandé d'assister à la cérémonie de crémation, qui s'est déroulée hier, jeudi. La crémation a lieu 5 jours après le décès, ces 5 jours étant emplis de prières et rites divers. Vous ne trouverez pas beaucoup de cimetières en Thaïlande, la crémation étant la règle pour les Bouddhistes.

Apprenant la nouvelle, j'avais téléphoné à Jirawut, un copain thaï, pour qu'il me donne quelques informations. Il m'a dit catégoriquement : tu dois porter du noir, tout noir. Ou à la limite noir et blanc. Vous qui me connaissez "en vrai", savez que le noir ne fait pas partie de ma garde-robe. Mais, j'ai dû investir dans une jupe noir pour mes spectacles de danse, et June m'a offert un haut noir, trop grand pour elle. Le problème c'est qu'il est sans manches. Mais j'ai emprunté une étole noire à Jin, et l'affaire était dans le sac. Et du blanc me direz-vous ? Le problème était que mes hauts blancs sont trop décolletés pour des funérailles. Donc j'étais tout en noir, chaussures et sac compris, on aurait dit une veuve méditerranéenne.

J'arrive au temple, les gens sont vraiment habillés tout en noir, on dirait un film. Les quelques hommes habillés en blanc (uniforme) portent un brassard noir au bras gauche. Les visages sont souriants, plutôt détendus vu les circonstances. Je ne m'attendais pas à autre chose, c'est comme ça en Thaïlande. Je pose avec les autres devant le cercueil fleuri, les flashs crépitent, c'est surprenant. Il y a des couronnes partout, dont une en provenance de l'ambassade de France et aussi l'insigne du prince héritier. Puis les moines arrivent pour un moment de prières que nous écoutons les mains jointes. Les enfants de la défunte leur offrent ensuite une nouvelle robe à chacun.

Ensuite le cercueil blanc est transporté jusqu'au bâtiment pour la crémation. Nous nous installons dans un bâtiment en face, et après une longue attente, un moine vient parler. Il parle longtemps, mais bien sûr je n'ai rien compris. Un homme arrive, on me dit que c'est l'ancien premier ministre. Thida était haut-fonctionnaire, et c'est une personne très respectée donc beaucoup de gens se sont déplacés pour la cérémonie. De plus, son père était député, et un des fondateur du Parti Démocrate, auquel appartient l'ancien premier-ministre. Puis une voiture arrive, Thida, son mari, ses enfants et d'autres personnes de la famille font une haie d'honneur, je me dis que c'est important. On m'explique : c'est le feu royal pour brûler le corps. Toujours un honneur dû à la haute position de Thida. Ils s'inclinent tous au passage de la bougie. Finalement tous les participants viennent se recueillir devant le cercueil, et y déposent une fleur en papier. Comme je suis une des dernières, j'arrive après le déplacement du cercueil dans le four qui brûle déjà. Je fais un wai et je dépose ma fleur, c'est le moment le plus touchant. Les visages sont graves, mais personne ne pleure.

Tous les participants repartent avec un livre en l'honneur de la défunte. Thida y a écrit un long article sur l'histoire de l'éducation en France du XVII au XXe siècle. J'ai l'impression que ça se fait de plus en plus dans les familles aisées et intellectuelles.

Ce matin je me suis fait la réflexion qu'à part la mélopée des moines, il n'y a pas du tout de musique pendant la cérémonie. Mais en fait c'est pareil dans toutes les cérémonies bouddhistes, d'après ce que je connais en tout cas. Les personnes présentes récitent des prières, mais ne les chantent pas, contrairement à la tradition chrétienne.

18 juillet 2006

Repas français




Vous allez dire que je ne parle que de nourriture en ce moment... C'est vrai, mais c'est tellement bon ? Et puis ça ne m'empêche pas de continuer à maigrir un peu :-)

Ce soir j'avais invité Jin, Liu et Feng, mes voisins à un repas français.

Au menu :


hachis parmentier (au porc, je n'ai pas trouvé de steak haché)

pain-beurre (pain maison. Le beurre c'est exceptionnel, aussi bizarre que ça puisse vous paraître me connaissant, je n'en mange jamais ici)

crumble (bon, d'accord, c'est anglais, mais vu de Chine, c'est la même chose tout ça ;-). Et avec des pommes, ça pourrait bien être breton aussi)

Le tout bien présenté sur une table "à la française", malgré les assiettes en plastique et les plats en alu. On fait ce qu'on peut avec les moyens du bord !

Je pense qu'ils ont aimé, mais c'est sûrement moi qui me suis régalée le plus. Même si j'aime la nourriture thaïe, un peu de lichouseries gauloises ça fait du bien de temps en temps !

16 juillet 2006

Cuisine pimentée



Pour la première fois, je me suis lancée ce midi dans de la cuisine pimentée. Ma source d'inspiration, le tom kha kai, une soupe de poulet au lait de coco (cf la première image). Hier j'ai donc acheté du poulet, des petits piments rouges, de la crème de coco (j'ai pas trouvé le lait...). Je n'ai pas non plus trouvé la citronnelle, mais j'avais des citrons. Pour les herbes, j'ai laissé tomber aussi, comme je ne savais pas quoi prendre... Souvent il y a aussi des champignons, mais ma recette perso n'en comporte pas ;-) Je pensais aussi rajouter du gingembre, mais vérification faite, le mien est un peu trop bleu, poubelle !

J'émince mon poulet, j'évide un piment, je presse et zeste mes citrons et je mets le tout à bouillir dans la crème de coco dans mon cuiseur de riz multi-fonctions. Je goûte une première fois, ce n'est même pas piquant, hop, 3 piments en plus. Je regoûte. Ah, ça piquote la gorge, presque un peu trop même, mais ça ira. Bon, ça n'a pas le même goût que le tom kha kai des restaurants, mais c'est plutôt normal. C'est au tour du riz de faire un tour dans le cuiseur. Et voici le résultat. Bon appétit ! Aroy maak maak (très bon !).

Par contre j'ai la 2ème phalange de tous les doigts qui piquent maintenant (sauf sur les pouces, c'est la première), je ne sais pas si c'est normal après avoir manipulé des piments...

13 juillet 2006

Fête Nationale






Avec un jour d'avance nous avons célébré ce matin la fête nationale française. Beaucoup de travail pour Christophe et moi depuis un mois, mais les étudiants ont joué le jeu, et la fête a été bien réussie. Ca fait plaisir de voir des gens qui s'impliquent. Au programme, des danses (bretonnes et modernes), des chansons, et l'élection de Miss et Mister Département de Français 2006. Un beau spectacle, et la satisfaction de voir les étudiants de tous les niveaux collaborer pour sa préparation.

les photos :
1 Bal-plinn
2 Une partie des candidats. Au milieu, Jirat, Mister Département de Français 2006 (il porte l'uniforme de nos gardes de sécurité)
3 Christophe et moi pour une nouvelle version de "La-Bas" de Goldman
4 Vorasa, Miss Département de Français 2006
5 Tous les participants au concours de beauté et quelques autres

11 juillet 2006

Sukhothai en breton




Samedi, 8h du matin, je quitte ma chambre sous un beau ciel bleu (ça faisait longtemps, tiens). Il règne beaucoup d'interrogations sur mon voyage, la première étant de savoir si j'aurai un van pour HuaMak (l'autre campus), aussi tôt. J'arrive à l'arrêt, hourra, ils sont là ! Comme d'habitude on attend que le van se remplisse, et on part, une vingtaine de minutes après mon arrivée. J'arrive à 9h à HuaMak, et je saute dans un taxi, direction la station de métro la plus proche. De là je rejoins le terminal, et la gare routière. Enfin, sur le papier c'est court, mais en fait j'ai mis longtemps. Cet endroit n'est pas sur les cartes disponibles sur internet, donc je n'avais pas pu repérer mon itinéraire. Christophe m'ayant dit que c'était possible d'y aller à pied, je m'en vais gaiement dans la direction que je pense la bonne. Au bout d'un moment, ne voyant rien venir, je demande mon chemin. "C'est par là-bas". Bon, ok, je continue. A une bifurcation je redemande mon chemin, et le gars m'indique une direction pratiquement opposée à celle du premier. Ah, ah, qui croire ? Finalement je décide d'enfourcher un taxi-moto, au moins lui saura ! Voilà, j'arrive finalement à la gare routière, il est 10h30.

C'est la foule ! Il y a plein de guichets, il s'agit maintenant de trouver celui pour Sukhothai. Vous me direz, il suffit de lire. Oui, mais, ce n'est pas toujours écrit en alphabet latin. Je sais reconnaître Sukhothai écrit en thaï, mais ça me prend du temps. Finalement j'entends un crieur... bla bla.. Sukhothai... bla bla. Ah, c'est pour moi ! Je m'approche de lui, il me dit que le prochain bus est à 13h30. J'espérais en avoir un à midi, mais vu le monde, je ne suis guère étonnée. Par contre je dois faire la queue pour acheter le billet. Et, le temps de faire la queue, voilà que le bus est rempli, je dois prendre le suivant à 14h30. 4h à attendre... C'est long...

14h30, je monte dans le bus, et c'est parti (avec 20 min de retard quand même) pour Sukhothai, où nous arrivons vers 21h30. Je décide d'acheter tout de suite mon billet retour, pour mardi. Ah, non, tout est complet ! (long week-end oblige, tout le monde veut rentrer à Bangkok après ces quelques jours en famille) Zut alors, bon, ben je prendrai un bus de nuit lundi soir. J'appelle ensuite le patron de la guesthouse (petit hôtel) qui vient de chercher en pick-up. C'est gratuit, et super sympa de sa part ! Je suis dans ma chambre à 22h. 14h de trajet. Tout ça pour, allez, à votre avis, combien de kilomètres ? Non, moins... à peine 500 !

Le lendemain matin, je loue un vélo (80 centimes la journée, 10 euros à Ouessant !), et pars jusqu'à un parc à 3 ou 4km de la ville. J'y passe la matinée, à faire du vélo, lire, chanter, écouter les oiseaux. Très zen. Ensuite je retourne en ville pour manger. 20 baths le plat (40 centimes !). Je me promène au marché, puis je vais jusqu'à un temple, et je profite de mon vélo pour visiter les environs. Bien fatiguée (mal aux fesses !), je rentre à la guesthouse, où j'attends M. Fagon. Il arrive (sans son sac, merci l'avion !), et je rencontre donc sa femme, Katai et son fils, Maël. Le soir on va manger ensemble au marché, avec aussi Toi, le neveu de Katai. L'occasion de voir que mon thaï est vraiment rudimentaire, une fois passée les présentations j'ai du mal à communiquer...

Le lendemain matin, M. Fagon étant parti chercher son sac à l'aéroport, je reste chez la mère de Katai. Sa petite soeur peint les ongles, alors je lui demande de me faire des petites fleurs (6 centimes par doigts) Je croyais naïvement que chaque fleur était peinte à la main, en fait c'est une espèce de tampon... Mais vous pouvez voir que mes mains seront toutes belles pour la fête jeudi. L'après midi M. Fagon et moi allons nous promener dans le parc historique, où je me prends un peu pour Bouddha (ça doit être l'influence du yoga). Ca me fait plaisir de reparler breton après tout ce temps ! J'ai perdu de la fluidité, mais je m'attendais à pire ! Le soir on mange tous les 4, puis on fait un tour au temple, pour la cérémonie. Il y a d'abord des prières, puis les gens doivent faire 3 fois le tour du temple en portant des bougies et des bâtons d'encens qui seront ensuite plantés sur le pourtour du temple. Un peu comme un pardon en fait !

Et puis il est déjà temps de reprendre le bus pour Bangkok... Wenyu, une Taïwanaise rencontrée à la guesthouse, est dans le même bus que moi. Gentiment, les employés me proposent de m'asseoir à côté d'elle, même si j'ai une réservation pour un autre siège. On part vers 23h. 5h30, nous voici à Bangkok, il me faut encore prendre le taxi pour aller jusqu'au métro aérien (je ne tente pas la balade à pieds cette fois ci), traverser toute la ville en métro, et prendre un taxi pour arriver jusqu'à chez moi.

Pas évident de voyager quand on est dépendant des transports en commun ! Ca change du confort que donne la voiture. Profitez-en bien si vous en avez une ! :-)

08 juillet 2006

Encore un long week-end

Après le jubilé royal, c'est au tour d'une fête bouddhiste de nous offrir un long week-end. Je pars donc jusqu'à mardi dans le nord, à Sukhothai, où je vais voir mon premier prof de breton ! Sa femme est de là-bas, ils y seront donc en vacances. Ca va être marrant !

Je n'ai pas cours mercredi, mais je dois rentrer pour les préparatifs de la fête nationale. On a fait une première répé hier, ça s'est bien passé. Organisée par les étudiants eux-mêmes, et ils ont réussi à mobilier presque tous les participants. J'étais fière d'eux ! Par contre c'était fatigant de chapeauter tout ce petit monde. Mais ce travail de chef d'orchestre n'est pas pour me déplaire !

Bon week-end à tout le monde !

04 juillet 2006

Pourquoi suis-je un homme ?

Vous conviendrez que mon prénom, pour des non-Bretons, est difficilement identifiable sexuellement. Quand je suis allée au Cambodge, le gars qui nous a hébergé attendait un homme vietnamien ! Et pourtant je fais mes accords correctement en français. En anglais bien-sûr c'est plus difficile de repérer. Par contre en thaï, les particules de politesse ont un genre. Les hommes disent krap, tandis que les femmes disent ka.

Hier j'ai envoyé un mail à une guesthouse (petit hôtel) pour réserver une chambre pour le week-end prochain. Je vais à Sukhothai, dans le nord, pour voir M. Fagon, mon premier prof de breton (je vous raconterai ça après) . J'ai commencé par "Satwatdee ka" (j'espère que vous savez tous maintenant que ça veut dire "bonjour"), puis j'ai expliqué en anglais que je voulais réserver une chambre pour une personne, bla bla bla. Voici un extrait de la réponse que j'ai eue :

(la particule ka est pour les filles, les garçons utilisent krap).

donc la personne m'indique gentiment que j'ai fait une erreur, et que je devrais utiliser "krap" et non "ka". A votre avis, pourquoi a-t-il cru que je suis un homme ?