23 septembre 2013

Déménagement


Ne pouvant plus écrire sur mon blog, j'en ai ouvert un autre qui marche mieux en Chine : http://maiwennthai.canalblog.com/
Venez me retrouver là-bas !

18 septembre 2013

Ne courez pas !

Une chose frappante dans la rue, surtout quand on vient de Thaïlande, ce sont tous ces gens qui courent pour prendre le bus. On dit que les habitants de Chengdu sont cools et que c’est pire ailleurs, je n’ose pas l’imaginer. Déjà, là, je ne comprends pas pourquoi les gens se pressent autant. Par exemple, deux bus arrivent. Une personne veut prendre celui qui est derrière. Elle court le long du premier pour y aller. Pourtant le chauffeur passera forcément devant elle en repartant. C’est vrai que les chauffeurs ne s’arrêtent pas souvent pour prendre les retardataires, mais ils ne laissent jamais personne à l’arrêt. Donc inutile de courir ! Voici donc une petite liste pour démontrer la futilité de la course :

-          - Courir, c’est fatigant, et ça ne met personne en valeur. De plus on augmente les risques de chutes ou de collisions avec des scooters. Il faut souvent traverser la piste des scooters pour atteindre l’arrêt de bus.

-       -    En ville, la fréquence des bus est très élevée. On attend souvent moins de 5 minutes. Ne me dites pas que tous ces gens n’ont même pas 5 minutes à perdre. Surtout que les horaires ne sont pas spécifiés, on prévoit donc toujours un temps d’attente. Même chez nous, presque en banlieue, on attend rarement plus de 10 minutes.

-          - Comme il y a beaucoup de bus, les feux de signalisation font que souvent ils arrivent par grappe. Le premier est généralement bondé, on est beaucoup mieux installé dans les suivants. Si on court pour prendre le premier, on manque ce confort.

-       -    Si on prend le bus au premier arrêt, parfois on court pour rien : le bus ne s’en  va que 5 minutes après.

-          - A l’inverse, parfois on court mais pas assez vite, le bus s’en va sans nous.

Voilà, prenez-en de la graine, amis de Chengdu, « jai yen yen » comme disent les Thaïs. (littéralement « cœur froid », tranquille Emile !)


Pour être honnête, il m’arrive très exceptionnellement de  parcourir quelques mètres en courant, si je vois un bus pas trop bondé à l’heure de pointe et que je sais que je ne pourrai pas trouver mieux. Quand j’ai le malheur de finir à 18h par exemple (tout Chengdu finit à 18h) et qu’arrive le bus 230. Ce bus 230 qui, lui, passe très rarement mais a l’énorme avantage d’être presque vide à mon arrêt, et me permet de m’asseoir après ma journée de travail. 

15 septembre 2013

Les ventouses

Ça fait plusieurs jours que je n'arrive pas à poster sur mon blog. Pas de censure, mais une connexion pas assez puissante. Là, je suis au travail pour vous envoyer ce message.

Les parcs en Chine c’est un peu t’y-trouve-tout : des mémés qui dansent, des enfants qui jouent (et font pipi sur l’aire de jeux), des vendeurs ambulants, des fruits aux chaussettes, des cireurs de chaussures, des coiffeurs, etc. Et des poseurs de ventouses.


Les ventouses sont utilisées en médecine chinoise depuis plusieurs millénaires. La dame qui officie dans « notre » parc a 75 ans. Elle représente la 3ème génération  de ventouseurs ( ?) et a transmis son savoir à son beau-fils. Grâce à l’application des ventouses elle peut soulager les douleurs musculaires et articulaires, les maux de tête. Ca peut aussi améliorer la circulation sanguine. Sur internet je vois que c’est utilisé aussi pour traiter l’anémie, l’asthme, l’énurésie, l’hypertension, la constipation, les entorses, certains problèmes gynécologiques, les problèmes de peau… Bref, tout le monde en a besoin, un jour ou l’autre. Mieux vaut être souffrant en hiver parce que les ventouses laissent des marques immondes. Cet été on ne peut pas dire que ça mettait les corps légèrement vêtus en valeur.

Une séance dans le parc coûte 15 ou 20 yuans (2-3 euros), mais si l’affection ne réclame qu’une ventouse, c’est seulement 1 yuan.


John a eu des séances de ventouses quand il était petit, il dit que ça marche bien. Moi je reste sceptique. On ne les utilise plus en Occident, il y a peut-être une raison ? Pour les douleurs musculaires par exemple, ça me semble assez réaliste. Mais l’anémie ou les problèmes gynéco ? En tout cas, vu la tête de l’attirail et les conditions d’application, ne comptez pas sur moi pour essayer dans le parc ! 



05 septembre 2013

Un an en Chine

Aujourd'hui c'est notre premier anniversaire chinois. Il y a exactement un an nous débarquions à l'aéroport de Chengdu. Pour fêter ça, j'ai décidé d'écrire un message "100% I love China". Je vais donc vous parler de ce que j'apprécie ici. Certains des aspects positifs sont accompagnés d'aspects négatifs, mais ils n'ont pas droit de cité aujourd'hui. Dix points, en vrac et pas dans l'ordre : 


  • J'aime Chengdu. C'est une ville très peuplée, mais elle reste à échelle humaine. C'est propre, bien organisé. Il y a de nombreux parcs.
  • J'aime le climat de Chengdu. Pas trop chaud l'été, pas trop trop froid l'hiver, pas beaucoup de pluie. Je crois que l'année écoulée a été un bon cru, on espère la même chose pour les mois à venir ! 
  • J'aime le fait qu'on ne soit pas envahis par les fourmis et les cafards et que les moustiques soient moins présents qu'en Thaïlande.
  • J'aime les bus de Chengdu. Le réseau est bien pensé, les bus sont modernes, et ce n'est vraiment pas cher.
  • J'aime le côté pratique de la Chine. Faire réparer son internet un dimanche soir, acheter des légumes un jour férié, à 6 heures ou 22 heures, tout est possible.
  • J'aime la nourriture. J'adore la profusion de pains en tous genres. J'aime les pommes de terre, les haricots verts rissolés, les "crêpes" au poulet, le "flan" au sirop de canne...
  • J'aime le fait que les gens adorent les bébés. J'aime qu'une tablée de gars de 40 ans arrête de discuter pour regarder un petit bonhomme qui s'amuse. 
  • J'aime le fait que les Chinois aillent de l'avant. Une idée, un projet, allez, hop, on y va. 
  • J'aime l'architecture locale. Les vieilles maisons surtout, mais beaucoup d'immeubles modernes me plaisent aussi.
  • J'aime regarder les gens qui font du tai-chi dans les parcs ou sur les trottoirs, l'élégance à l'état pur. 

03 septembre 2013

Luodai et les Hakkas


 En compagnie d'une collègue, nous avons passé l'après-midi à Luodai. Il s'agit d'une petite ville à une vingtaine de kilomètres à l'est de Chengdu. 




Contrairement à Jie Zi, ici c'est du vrai vieux. La rue ancienne (rue unique, mais elle fait quand même 1km de long) est entièrement consacrée au tourisme, mais c'est de bonne guerre. Et le temps a fait son ouvrage, la peinture s'écaille, ça sent l'authentique. Certains bâtiments mériteraient même une petite rénovation bien menée. 



Il y avait beaucoup de badauds pour un mardi. Je pense que c'est une destination à fuir comme la peste un jour férié ou même le week-end. 

Une stèle de dessaoulement. Ceux qui avaient abusé de l'alcool de riz y étaient enchaînés, on ne les relâchait qu'une fois dessaoulés.


 La rue principale est très propre, comme d'habitude, mais dès qu'on s'éloigne un peu c'est moins reluisant...

La grande particularité de Luodai c'est que certains de ses habitants sont hakkas (le h a son importance, il y a des Akkas en Thaïlande, mais ils n'ont rien à voir). Les Hakkas font partie des Hans, l'ethnie majoritaire. Mais ils ont une langue propre et des habitudes distinctes. Ils viennent du nord (Hubei), des rives du Fleuve jaune, et ont migré vers le sud à cause des guerres et pour trouver de meilleures terres. La majorité d'entre eux vivent dans le sud-est (Guangdong, Guangxi, Fujian...), mais certains sont venus dans le Sichuan par le passé pour aider les Sichuanais, un peu en retard, à développer leur province. 

Ils ont notamment parsemé Luodai de "Guild Halls". "Maisons de guildes" ? Des édifices impressionnants qui servaient de lieux de rencontre, de sites religieux (offrandes aux ancêtres), d'hébergement pour les visiteurs...



Le premier que nous avons visité renferme un musée sur les Hakkas. Ma collègue et moi avons été agréablement surprises par le nombre de panneaux en anglais. 




 Mais, à vrai dire, je n'ai pas trouvé les éléments présentés particulièrement distincts de la culture chinoise en général. Je me suis dit que c'est parce que je ne connais pas assez la Chine, et que je ne vois pas les nuances. Mais Wikipedia ne pointe que trois différences majeures. La première me laisse perplexe, puisqu'il s'agit du culte des ancêtres, qui est quelque chose de très important pour tous les Chinois, à ma connaissance.

La deuxième est plus flagrante puisqu'il s'agit des maisons rondes. Dans le sud-est, les Hakkas ont inventé une forme d'architecture origale, les immeubles collectifs ronds. Un bâtiment inspiré de ces maisons a été construit dans le centre de Luodai. 



 L'extérieur est massif et austère (on appelle d'ailleurs parfois ces immeubles des forts), mais j'adore l'intérieur ! 

Un autre musée hakka occupe les lieux. Il est flambant neuf, mais ne compte que trois ou quatre panneaux en anglais, c'est dommage ! 

La troisième particularité, ce sont les arbres généalogiques, répandus chez les Hakkas. En voici un. 


Les hommes hakkas se tournaient souvent vers l'armée ou le commerce, et laissaient le travail de la terre aux femmes. Ils étaient globalement plus éduqués que les Chinois moyens, et beaucoup de Hakkas ont eu un rôle significatif dans l'histoire du pays. Deng Xiaoping par exemple. D'autres ont préféré tenter leur chance à l'étranger. La plupart des Chinois de la Réunion ou Tahiti sont hakkas, tout comme 15% des Taïwanais. 

02 septembre 2013

Oeufs

Les oeufs ont la côté en Chine. Notamment pour le petit-déjeuner. Fréquemment, mes étudiants me disent qu'ils ont mangé un oeuf et bu du lait de soja. Ceux qui ont plus d'appétit y rajoutent du pain à la vapeur.

Les oeufs du petit-déjeuner ce sont généralement des oeufs au thé. Ce sont des oeufs durs cuits dans une mixture brune faite de thé et plusieurs épices. Ca colore le blanc et donne un petit goût intéressant. 


La coquille de cet oeuf était fendue. Il n'est pas resté très longtemps dans le bain, ça donne un joli résultat.

Quand on se promène au marché on peut être frappé par l'aspect de certains oeufs. D'ailleurs est-ce un oeuf ou un caillou ? 



Ce sont des oeufs de 100 ans, spécialité chinoise. 

Les oeufs de 100 ans sont des oeufs de canne conservé pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois dans un mélange de boue, riz non décortiqué, feuilles de thé, cendres et sel. Au XIVème siècle, on aurait retrouvé un oeuf pondu dans de la chaux deux mois auparavant. Un Chinois n'ayant peur de rien culinairement parlant, le découvreur a goûté l'oeuf et comme il a trouvé ça bon, il a décidé de recommencer, en ajoutant du sel. 

Et ça donne ça : 




 C'est tellement beau que je n'ai jamais osé en manger... Mais John les adore ! 

On en trouve aussi en Thaïlande, mais la coquille est lisse et colorée en rose flashy. En thaï ils s'appellent "oeuf pipi de cheval" (décidément, ils ont tout pour plaire ces oeufs !). Certaines personnes croient qu'on les produisait en les immergeant dans de l'urine d'équidés, mais ce n'est qu'une légende. D'ailleurs le ph du pipi de cheval n'est pas assez basique pour que l'oeuf se modifie ainsi.