30 novembre 2009

Tous aux abris !

Ca fait quelques temps que la fac a entrepris de construire des abris pour protéger les étudiants du soleil ou de la pluie. Peut-être même que des tables et bancs y seront installés pour ceux qui voudraient travailler. Mais voilà, le chantier dure, et dure et dure. Et depuis plusieurs semaines, tous les matins et tous les soirs, en passant devant, je m'interrogeais sur ce délai : quatre poteaux et un toit, ça ne devrait pas être si long à monter, même s'il y a une dizaine d'abris, alors qu'est-ce qui se passe ?



Et j'ai enfin compris ! Ces abris ne sont pas tout à fait normaux, ils ont une particularité. Pourrez-vous la trouver ?

23 novembre 2009

Fête de St John 2009

Comme tous les ans, mes étudiants, collègues et moi-même avons participé à la fête de l'ATPF à l'université de St John.

Samedi, 6 étudiants devaient préparer un panneau sur le thème "Le français sans limite". J'ai passé l'après midi avec eux, pour leur prodiguer aide et conseils. Je n'avais aucune idée de ce qu'ils avaient en tête, et je dois avouer que j'appréhendais un peu, mais finalement ils se sont bien débrouillés.



Et dimanche c'était le grand jour. Comme d'habitude, je faisais partie du jury du concours de conversation. Il y avait un peu plus de participants que d'habitude, pour une raison simple : c'est la princesse Sirindhorn qui devait présider la cérémonie de remise de diplôme. La princesse est la fille du roi, celle que tous les Thaïs adorent. Elle a succédé à sa tante, la princesse Galyani, comme présidente honoraire de l'ATPF.

Pour ma part, je devais représenter l'université. Mes collègues m'ayant dit que j'allais être présentée à la princesse, je m'étais bien préparée grâce à mes copains lokanautes. Mais finalement ça n'a pas été le cas. J'ai simplement eu le droit de m'asseoir au premier rang. Ce qui me vaut tout de même l'honneur d'être passée à la télé hier, vous pouvez voir le reportage (me trouverez-vous ?). C'est d'ailleurs le meilleur moyen de vous rendre compte du style de la cérémonie, très protocolaire.

Mais les participants ont été un peu déçus par le fait qu'on n'ait pas entendu la princesse parler. Tout le monde s'attendait à un discours en français pour encourager les élèves, mais elle n'a rien dit. Et un peu trop de temps a été accordé aux représentants de l'ambassade et de l'Alliance Française, au détriment de tous ces profs thaïs qui se sont donné tant de mal depuis des mois pour que cette journée soit un succès. J'en parlerai aux chefs, peut-être que l'année prochaine l'organisation sera différente.

Et le palmarès quand même ! Le département a gagné 4 prix : 1er prix pour les concours de discours et chant, 2ème prix pour celui de conversation, et prix d'encouragement pour le dessin. Quatre prix pour 6 concours, c'est pas mal du tout !

Et voici ce qu'il fallait voir à la 18ème seconde du reportage

(Photo capturée par Léti)

20 novembre 2009

Transsexualité

Je vais tâcher ici de répondre aux questions posées par Sonka en commentaire à mon annonce sur le reportage Ladyboy.

Ils y disaient que 2% des Thaïs sont transsexuels, ça me paraît aussi énorme. Je pense que ce pourcentage inclut aussi les garçons très très efféminés et les vrais garçons manqués.

Dans ma fac il y a plusieurs étudiants en cours de transformation (je ne peux pas dire s'ils sont allés jusqu'à l'opération ou pas), mais on est quand même loin de 2%. J'en ai eu un seul dans ma classe, alors que les homos représentent bien 40% de mes effectifs masculins (mais le français attirent les gays, c'est un fait avéré)

Pour les reconnaître, ce n'est pas si difficile quand on ouvre l'oeil. Déjà, elles ne sont pas toutes aussi réussies que la star qu'on peut voir dans le reportage (surtout qu'elle est maquillée, au naturel elle est sûrement moins belle). Souvent leur visage reste plus dur qu'un visage de femme. Et dès qu'elles parlent, le doute n'est plus permis. Même si la voix est un peu adoucie et qu'elles en rajoutent dans le maniérisme, on se rend vite compte que c'est une voix d'homme.

Plusieurs raisons ont été avancées pour expliquer le phénomène. Je ne peux pas dire laquelle domine, ça doit être la combinaison des facteurs qui le rend si important, parce que pris un par un ils ne tiennent pas.

  • la tolérance du bouddhisme (oui mais dans les autres pays bouddhistes on ne trouve pas autant de transsexuels)
  • une éducation féminine, beaucoup d'enfants étant élevés par leur grand-mère (oui mais on a vu ça ailleurs aussi, sans résultat)
  • une frontière moins marquée entre les sexes. Il y a moins de discrimination envers les femmes que dans la plupart des pays et la place de la femme est plus avantageuse que chez les voisins (oui mais dans les pays scandinaves l'égalité homme-femme est une réalité et pas plus de transsexuels qu'ailleurs)
  • un effet de mode relayé par les médias (oui mais est-ce que la mode suffit pour adopter un comportement aussi extrême ?)
  • une piste génétique. Des chercheurs ont remarqué que les kathoeys sont souvent plus grandes que la population masculine en général, ça pourrait indiquer une prédisposition génétique (oui mais ce n'est pas prouvé pour le moment)
Il y a parfois des pubs pour les changements de sexe dans les journaux, mais je n'ai jamais pris la peine de relever les prix. En tout cas c'est très cher, les candidats doivent économiser pendant plusieurs années.

Le mariage entre individus de même sexe n'est pas autorisé ici, donc les couples avec une personne transsexuelle doivent vivre en concubinage (chose qui se développe, mais n'est pas encore entrée dans les mœurs)

16 novembre 2009

Ladyboy

Ce n'est pas souvent que je recommande de regarder TF1, mais un des reportages diffusés hier dans 7 à 8 devrait vous intéresser. Il parle des transsexuels en Thaïlande. Le propos est plutôt juste et représentatif de la situation. Il est visible en ligne, profitez-en !

Ladyboy

14 novembre 2009

Un petit nouveau

Léti et moi avons décidé de lancer un nouveau blog nommé Bol de culture. Vous y trouverez des articles sur ces sujets divers et variés qui à eux tous forment la culture générale. Des petits bols de culture en somme.

Les amateurs de "Trivial Pursuit", "Question pour un Champion" ou "Tout le monde veut prendre da place", et je sais qu'il y en a parmi les lecteurs de ce blog, y trouveront peut-être de quoi s'assurer plus qu'une médaille en chocolat !

13 novembre 2009

A ironique, ironique et demi !

Les Thaïs ne manient pas cet humour à base d'ironie que les Français affectionnent tant. Si, en réponse à une question pas très intelligente (il faut le faire en quelle langue ?), la prof de français dit qu'il faut écrire en russe, les étudiants commencent à paniquer, se disant que ça va être vraiment difficile ! Mais ils n'imaginent pas que ça pourrait ne pas être vrai. Si copine chérie dit que le filet mignon décongelé se trouve maintenant dans sa poche, copain chéri regarde dans la poche...

Enfin, ça c'était avant ! Copain chéri s'est bien adapté à l'ironie de sa copine chérie et il comprend que c'est pour rire ou se moquer gentiment. Il a tellement bien compris le principe qu'il fait pareil.

Nous étions ainsi dans un magasin, John regardait des chemises. Pas de prix sur celle qui l'intéresse. Il lance donc à la vendeuse : Then it's free ! (alors c'est gratuit !)
Et la vendeuse, perplexe, de répondre : free.... size ? (taille unique ?)
J'ai donc dit à John : Laisse tomber ! J'ai déjà essayé cette blague plusieurs fois à la caisse, ça marche jamais !

Les Thaïs le prennent souvent pour un étranger (malais, vietnamien, tout y passe), sans doute à cause de son accent du nord et du fait qu'il est souvent accompagné d'une étrangère*. Alors si en plus il utilise des concepts inconnus ici, il va avoir du mal à se faire comprendre !


* Ca arrive souvent qu'on lui dise "ah mais vous parlez thaï ?!" dans les magasins. Comme on discute anglais ou français entre nous, les gens pensent qu'il est étranger aussi.

12 novembre 2009

Pataclop

S'il est une chose que j'apprécie particulièrement en Thaïlande, c'est que les fumeurs y sont minoritaires. En majorité, mes étudiants et collègues sont non-fumeurs, presque 100% pour les filles. Les femmes qui fument, c'est considéré comme vulgaire, et vraiment pas sexy. Le tabac est interdit dans les lieux publics, restaurants, bars et discothèques compris. J'ai assez rarement l'occasion de sentir du tabac, même en extérieur, et qu'est-ce que c'est bien ! Sur le campus, les gens qui fument sont souvent des étrangers, surtout des Chinois. Les étudiants français en échange ont bien souvent la clope au bec, eux aussi...

Alors je fulmine quand je lis que la Thaïlande est la nouvelle cible des industriels du tabac. Ils sont réunis en ce moment à Bangkok pour essayer d'établir une stratégie de conquête de l'Asie-Pacifique. Leur slogan : "Si vous gagnez la Thaïlande, vous gagnez le monde". Je leur souhaite tout l'insuccès possible !

07 novembre 2009

Histoire de chiffres

Je vous ai déjà parlé des pronoms personnels en thaï, et particulièrement du fait qu'ils sont souvent omis. C'est une constante en thaï, quand les informations sont claires d'après le contexte, on ne les dit pas. Dans mes cours de sociolinguistique on appelle ça "high-context language". Le français est plutôt une "low-contest language", les choses sont dites plus clairement.

Et ça marche aussi pour les chiffres. Par exemple, si on me demande le loyer de mon appartement, je peux répondre "6". Tout le monde comprendra que ça veut dire "6000 bahts" puisqu'on s'attend à ce que je vive dans un logement de cet ordre de prix. Par contre si j'étais expatriée pour une boîte française, et si je répondais "6", mes interlocuteurs sauraient que je parle de "60 000 bahts" puisqu'on n'a jamais vu un expat' dans un studio à 120 euros.

Pour comprendre le thaï, plus que les langues qui sont plus proches de nous, il ne suffit donc pas de comprendre les mots, il faut toujours faire attention au contexte qui entoure la conversation, et plus généralement à la réalité socio-économico-culturelle du groupe et du pays !