29 mai 2012

Cododo ?


En France on parle beaucoup du cododo : faut-il mettre le bébé tout seul dans une chambre ou bien le faire dormir avec ses parents ? Dans ce cas a-t-il un berceau à lui ou bien occupe-t-il le lit de ses parents ?

En Thaïlande la réponse est claire : cododo, de préférence dans le même lit. En salle commune à la maternité il n’y a même pas de berceaux, mamans et bébés dorment ensemble. Les chambres privées sont équipées de berceaux, mais je me demande pourquoi : une nuit, l’infirmière nous a dit qu’il fallait que Didi dorme avec l’un de nous, pas tout seul. Pourtant il n’était pas loin de nous, le berceau était juste au pied de mon lit. 

A la maison, nous étions d’accord pour que Judikael dorme avec nous aussi. Comme nous n’avons pas de lit mais des matelas/tapis par terre, nous en avons acheté un petit pour lui. Mais en pratique il dort aussi bien sur les nôtres que le sien. 

Par contre, je ne m’attendais pas à faire du cododo sur 3 générations : la mère de John a dormi avec nous aussi quand elle était là ! Tout le monde par terre dans la chambre pour profiter de la clim (on l'a allumée exceptionnellement parce que Judikael avait de la fièvre) et surtout être réactif dès que le bébé se manifeste. Je crois qu’après ça on pourrait me décerner un certificat de thaïtude, non ?

27 mai 2012

Etat civil

Judikael aura deux nationalités, thaïe et française. Le lundi après sa naissance, John est allée au bureau de l'état civil pour l'inscrire. 

Première remarque, un bébé qui naît le week-end ce n'est pas un cadeau pour celui qui fait les démarches, le lundi le bureau est rempli de jeunes papas !

Généralement les Thaïs ont un seul prénom et un seul nom. Le prénom doit avoir une signification positive, c'est interdit de donner un mauvais prénom. Judikael signifiant "seigneur généreux", il n'y avait pas de problème de ce côté-là. Mais voilà, personne ne s'y connaissait en ancien breton au bureau et John a eu du mal à les convaincre. Dans une monarchie si attachée à son roi on pourrait croire que l'argument "c'est un prénom royal" marcherait bien, mais non, il ne fallait surtout pas le dire : en Thaïlande on ne peut pas donner un prénom de roi à son fils, ce serait considéré comme arrogant. Finalement, Judikael a été accepté. Ca s'écrit จุดีกาเอล et se prononce "Djoudikael".

Depuis quelques années on peut ajouter un deuxième prénom. Nous avions donc décidé de rajouter son prénom chinois, FengSheng. Mais au bureau ils ont tiqué. Au départ le seul nom qu'ils voulaient bien enregistrer, c'était Morvan ! Autant je suis attachée à mon nom pour moi (je l'ai gardé comme nom d'usage), autant je n'avais pas spécialement envie de le transmettre. Et pas en deuxième prénom ! Après de nombreuses tergiversations, ils étaient d'accord pour un autre prénom français, mais rien d'autre. Donc John a prétendu que FengSheng, c'était du français. 

- "Mais vous êtes sûr ? Ca a l'air chinois !"
- "Oui, oui, ça se ressemble, mais c'est bien du français".

Ouf, c'est passé ! Le tout a pris plus d'une heure. Désolés pour les papas qui attendaient !

Sans rancune, l'officier a donné un cadeau pour Judikael. Je vous laisse deviner ce que ça peut bien être.

25 mai 2012

Trucs de belle-mère

La mère de John est venue nous aider après la naissance de Judikael. Et elle a des idées très précises sur ce qu'une jeune maman doit faire ou pas pour bien récupérer et avoir beaucoup de lait.

Préoccupation n°1 : la chaleur

Après un accouchement, une femme doit avoir bien chaud. Très chaud ! Trop chaud !.. Ma belle-mère voulait donc que je porte des manches longues, un bonnet et des chaussettes !  Et dès que je m'allongeais, elle venait me couvrir d'une couverture. Oui, oui tout ça, alors qu'il fait entre 32 et 35°. Je veux bien croire que ce soit mieux de ne pas prendre froid, mais l'effet sauna ne me semble pas indispensable. Donc j'ai bien voulu troquer mes débardeurs pour des Tshirts, mais c'est tout. J'ai eu beau expliquer que dans beaucoup de régions du monde les femmes récupéraient très bien et avaient du lait alors qu'il faisait froid, ça n'a convaincu personne...

Il ne faut pas prendre de douches froides non plus.

Préoccupation n°2 : la nourriture

A l'annonce de ma grossesse, elle a commencé à engraisser une dizaine de poulets. Ils ont été tués après la naissance de Judikael et ont fait le voyage jusqu'à Lamphun avec elle. Parce que la meilleure nourriture pour une jeune maman, c'est la soupe de poulet, le plus bio possible. Du poulet, de l'eau, un peu de poivre, de sel et de gingembre et c'est tout. Il ne faut manger que de la nourriture légère. Même le riz complet est banni, John a dû aller acheter du riz blanc. Le régime soupe de poulet matin midi et soir (avec parfois un œuf dur dedans en plus) doit durer un mois. Sa mère étant repartie, John, en bon fils obéissant, a pris le relais, et je peux vous dire que j'en ai marre de cette soupe ! J'ai réussi à introduire des petites variations ponctuelles nommées pommes de terre et tomates, et j'ai le droit à des fruits, mais qu'est-ce que c'est monotone ! Petite folie, hier j'ai eu l'autorisation de faire un far, pour mon apport en calcium.

Il ne faut rien manger ou boire de froid. John voudrait donc que je sorte mes yaourts du frigo avant de les consommer. Non, c'est pas bon ! Je bois de l'eau tiède et heureusement que je n'ai pas d'envies de glace, ça serait terrible !

Préoccupation n°3 : le repos

Là, je suis d'accord : après un accouchement, il faut se reposer. Mais passer toute la journée au lit, c'est un peu extrême aussi, non ? Quand elle me voyait à l'ordi pendant plus de 30 min, elle venait me rappeler que je devais aller m'allonger. Mais le repos de l'esprit c'est important aussi, et j'ai besoin d'internet pour communiquer, m'informer, etc.


Je ne crois pas que ces croyances soient répandues partout en Thaïlande. En effet, les seules femmes que j'ai vues avec des bonnets à la maternité, c'étaient des femmes de tribus. Les Thaïes portaient parfois un gilet, mais pas plus. Et j'étais la seule à qui on livrait de la soupe de poulet en plus du plateau repas !

24 mai 2012

Première sortie






Tout le monde n'a pas l'occasion de faire sa première sortie en vélo !

21 mai 2012

Que mange-t-on dans une maternité thaïe ?



On entend souvent dire que les repas sont mauvais dans les maternités françaises. Ici, c’est plutôt bon. Les repas sont servis vers 7h30, 11h30 et 16h30 (la nuit est longue après un dîner si précoce !). Il y a aussi un petit encas à 14h30. 

Le matin, c’est khao tom (soupe de riz), avec en alternance poulet, porc et crevettes. C’est aussi le premier repas donné après l’accouchement, et un plat disponible midi et soir pour ceux qui ne voudraient pas du plateau repas. 

Le midi, du riz et deux plats. Des plats typiques comme le kaeng kiao wan (soupe de curry vert) ou le khao man kai (poulet bouilli et soupe). Pour le dessert une soupe sucrée. Soupe de haricots rouges par exemple ou bananes cuites dans du lait de coco. 


L’encas est léger : quelques fruits (3 ramboutans par exemple) et petits gâteaux. 

Le soir, même chose que le midi, sans le dessert. 

Différence notable avec la nourriture habituelle : les plats ne sont pas pimentés, ou très peu. C'est mieux d'épargner le système digestif d'organismes fatigués !

20 mai 2012

Après l'accouchement


Maman et bébé se portant bien, après un peu de couture pour l’une et une toilette pour l’autre, nous avons pu faire une tétée de bienvenue et retrouver papa. Dans l’entrée de la maternité, on a vu plus intime. Heureusement que c’était un samedi matin et qu’il n’y avait personne ! Puis on nous a annoncé que toutes les chambres privatives étaient occupées et qu’on serait donc installés en salle commune.

24 lits, des horaires de visite limités même pour les papas (7h à 8h, 11h à 13h et 17h à 20h), du passage, du bruit, de la promiscuité… Heureusement ça n’a duré qu’une journée, en soirée une chambre s’est libérée. En fait, puisque ça ne s’est pas éternisé je suis assez contente d’avoir séjourné en salle commune, j’ai vu comment c’était, surtout que l’ambiance était plutôt sympa. Et comme ça John n’avait plus aucun doute : la chambre individuelle, c’est mieux, surtout qu'il y a une banquette pour les papas. D’autant qu’on a appris à ce moment-là que la sécurité sociale prenait 50% du coût à sa charge. Pourquoi s’en priver ? 

Tant qu’on est à l’hôpital le linge est fourni. Des langes pour les bébés, ils sont toujours bien emmaillotés. Et pour les mamans, un sarong et une chemise style cache-corps. Ce n’est vraiment pas sexy, mais bien pratique, et on n’a pas à faire la lessive ! C'est aussi cette tenue qu'on enfile dès l'arrivée à la maternité, pas de chemises cul nu ici.


Je n’ai vu personne utiliser des soutiens-gorges ou hauts d’allaitement. Tout le monde se débrouille avec des vêtements normaux. D’ailleurs je n’en ai pas vu dans les magasins non plus.


Rendre à Césarienne...


Comme je vous le racontais précédemment, on dit que 30% des naissances se font par césarienne en Thaïlande. D’après le petit sondage de John auprès des parents de la maternité, c’est bien plus que ça, au moins la moitié ! 

« Césarienne », c’est un mot qui est revenu souvent pendant mon accouchement, alors qu’il n’avait jamais été prononcé avant et que j’ai passé moins de 5 heures en salle de travail ! A mon arrivée, la sage-femme a estimé que j’avais un gros utérus, signe possible d’un gros bébé, et que s’il n’arrivait pas à sortir tout seul, il faudrait faire une césarienne. Soit.

Ensuite, il s’est trouvé qu’après 3 heures de contractions bien douloureuses, le travail n’avait pas progressé. On m’a donc dit que si ça ne bougeait pas dans les deux heures, il me faudrait une césarienne. John y était fermement opposé, moi, pas trop pour non plus si on pouvait éviter, et de toute façon ça n’a pas été utile puisque les choses ont évolué très rapidement par la suite. 

L'entrée de la maternité

Les sages-femmes m’ont confirmé que les naissances naturelles, sans déclenchement ni césarienne étaient minoritaires, du moins à l’hôpital de Lamphun. C’est bien dommage que les Thaïs ne laissent pas la nature faire son travail et préfèrent des interventions de convenance, que ce soit pour le docteur ou la maman. Il faut dire qu’il n’y a pas de cours de préparation à l’accouchement, alors je pense que certaines femmes ont peur et préfèrent être endormie pour une césarienne qui passer par un accouchement par voie basse.

Et l’amie péridurale dans tout ça ? Eh bien on ne m’en a pas parlé du tout, donc je ne sais toujours pas si c’est proposé ici ou pas. On m’a bien administré un antidouleur en intraveineuse, je ne sais pas ce que c’était. Et je ne peux même pas dire s’il fait bien son travail, puisque 10 minutes après le bébé était prêt à venir.

14 mai 2012

Judikael

Judikael est né samedi matin à 7h49. Il pesait 3kg pour 52cm. L'accouchement a été douloureux mais rapide (moins de 5h), ça valait la peine de prendre son temps avant pour une sortie express. 

Je vous avais dit que je pariais sur une naissance un jour de fête. Il n'a pas aimé les jours fériés, ni français, ni thaïs, mais il a choisi l'anniversaire de sa cousine, qui a eu 2 ans samedi. Ça aussi c'est une fête ! Et naître le 12/05/12, c'est pas mal non plus !

Sa jolie main qu'on avait déjà admirée à l'échographie
"Judikael" est le nom d'un roi et saint breton qui vécut au VIIème siècle. Pour ceux qui auraient un doute, ça se prononce exactement comme ça s'écrit, même sons qu'en français. Les Thaïs ne peuvent pas le prononcer correctement et ils n'utilisent pas les vrais prénoms de toute façon, nous avons donc décidé de faire du diminutif "Didi" son surnom. "Di" (ดี) veut dire "bien" et "bon" en thaï (c'est celui de "sawatdi ka" par exemple), donc notre bébé est un "bon-bon" !

J'ai plein de choses à vous raconter sur l'état-civil, l'accouchement et la naissance en Thaïlande, alors ne quittez pas !

09 mai 2012

Les anges perdent patience

De manière générale, les Thaïs sont très patients. Il vaut mieux l'être dans un pays où le temps est extensible, les retards normaux, et beaucoup de choses prévues/modifiées à la dernière minute. Mais dans le domaine de l'accouchement, ça a l'air différent.

Hier je suis allée à l'hôpital pour la visite du jour J (40 semaines donc). Je vais bien, le bébé aussi, mais on m'a proposé un déclenchement. J'ai refusé et ça a étonné tout le monde, on m'a demandé quatre fois si j'étais sûre, docteurs, sage-femmes et infirmière s'y sont mis. Mais oui ! Tant que tout va bien, autant laisser la nature faire son travail. On m'a prévenue que je ne couperai pas à la perfusion d'ocytocine (hormones qui accélèrent les contractions) si Fest-noz n'a pas montré son pas de gavotte d'ici le début de la semaine prochaine. Ça lui laisse quelques jours pour se décider tranquillement. Personne n'aime être sorti de force d'un endroit confortable où on se sent bien.

Je comprends que pour l'équipe médicale ça soit plus facile à gérer, et que certaines mamans puissent en avoir marre et préfèrent précipiter les choses, mais comme tout va bien j'opte pour la patience, il finira bien par arriver !

05 mai 2012

Le retour de la valise

Quand on vit à l'étranger, on a vite fait de mal interpréter...

Il y a quelques jours John me dit :

- Il est temps de préparer les affaires pour l'hôpital.
- Tout est là, on n'aura qu'à mettre 3 ou 4 trucs dans le sac avant de partir.
- Mais non, il faut qu'on apporte tout.
- Comment ça ? La sage-femme a dit qu'il fallait juste une tenue, des moufles et un bonnet pour le bébé.
- Mais pas du tout, il faut aussi des langes, de quoi envelopper le bébé, le laver, etc.
- Mais pourquoi elle ne nous l'a pas dit ?
- Parce que c'est évident ! Tu ne croyais quand même pas que l'hôpital allait tout donner ?!
- Ben... si !

Je pensais naïvement que si personne ne nous disait ce qu'il fallait apporter, c'est qu'il ne fallait rien apporter. Mais non ! Depuis on a donc préparé plus de choses, et j'ai réfléchi. Je suppose que si l'hôpital n'informe pas les futurs parents, c'est que cette tâche est dévolue aux familles et/ou aux proches (les voisins par exemple). La Thaïlande reste un pays où la structure familiale est importante et où l'entraide est forte. Ainsi, la mère de John viendra passer quelques jours chez nous après la naissance. Elle a déjà passé beaucoup de jours et nuits à l'hôpital pour aider des jeunes parents du village, allant même jusqu'à Bangkok si besoin ! Et des cousines ont proposé qu'on aille s'installer chez elles pour profiter de leur aide. On ne le fera sans doute pas, j'aime autant être chez moi, mais c'est un bon exemple de l'organisation locale.

02 mai 2012

Ratchapruek

La route des rizières derrières chez nous est bordée d'arbres appelés ratchapruek (cassia fistula). D'après wikipedia, il a plusieurs noms en français : cassier, faux séné, faux caroubier, douche d'or, averse dorée, casse, canéficier et canéfier.

La fleur de ratchapruek est un des emblèmes de la Thaïlande en raison de sa couleur jaune qui rappelle la couleur du roi (enfin, avant les troubles politiques, maintenant c'est plutôt le rose qui est utilisé pour lui rendre hommage).


Les ratchapruek sont en fleurs en ce moment, et c'est vraiment magnifique, on se promène souvent par là le soir.

D'autant que ces arbres ont une particularité : ils perdent beaucoup de feuilles avant et pendant la floraison. Parfois il ne reste pratiquement plus que des fleurs. J'aime bien le vert des feuilles, mais il faut avouer que ces douches d'or immaculées sont impressionnantes !



01 mai 2012

1er mai

Mon contrat s'étant terminé hier, je suis officiellement sans travail. Je vais pouvoir aller manifester avec les fainéants et les assistés. Quoique, pour l'assistanat, je ne peux pas prétendre à grand chose. La sécurité sociale va me verser un mois et demi de demi-salaire comme congé de maternité, et c'est tout. L'autre mois et demi aurait dû être pris en charge par l'école, mais ils ont préféré ne pas reconduire mon contrat. Rien de personnel, je crois que globalement mon travail apportait satisfaction, c'est simplement la seule école du monde qui préfère que les profs y travaillent le moins longtemps possible (parce qu'après "ils deviennent pénibles"). L'année dernière un seul prof étranger était resté, cette année ils sont deux. Je suis bien contente de ne pas être à leur place et je leur souhaite bien du courage ! 

Sinon, toujours pas de bébé en vue, il n'a pas l'air pressé. Jusqu'à maintenant il aimait les jours de fête pour ses premières manifestations, alors j'avais pensé qu'il naîtrait un jour férié. Comme ça ne sera sans doute pas aujourd'hui, il reste encore le 5 (jour du couronnement ici), le 8, le 9 (journée de l'Europe), voire le 17 pour l'Ascension.