26 mars 2010

Cuisine birmane

Dernier message sur notre séjour à Sangklaburi, consacré à ce que vous avons mangé. Autant que possible nous avons essayé de manger des plats birmans. Souvent, c'était des "hang lay" des currys. Comme dans certains restaurants thaïs, ils étaient dans de grandes marmites et chacun venait faire son choix en soulevant les couvercles.

Contrairement aux currys thaïs, il n'y a pas de noix de coco, donc les hang lay se rapprochent de ce qu'on appellerait un "plat en sauce" en France. D'ailleurs le premier hang lay que j'ai mangé, au poulet, m'a fait penser au poulet basquaise. Les hang lay peuvent être à base de poulet, porc, bœuf ou poisson. Et leur caractéristique principale est qu'ils sont très gras.

Un hang lay de bœuf.


Ici ce sont des "kanom jin", des espèces de spaghettis. Ce plat est servi au petit-déjeuner chez les Birmans, les Mons et les Karens. C'était très bon, mais vous pouvez voir que ça baigne dans l'huile !


Une salade de feuilles de théier fermentées et de différentes sortes de noix.




Une autre salade, composée de feuilles d'hibiscus. C'est un plat traditionnel mon.

Une spécialité sans doute plus récente dans la gastronomie birmane : des boules de purée frites renfermant du porc haché.

23 mars 2010

Ramène ta fraise

Venant de Plougastel, je suis forcément sensible aux divers produits à base de fraises. Et ces jours-ci, j'ai été comblée.

Tout d'abord, au restaurant, une sauce yaourt-fraise. Pour accompagner pâtes, maïs, carottes et salade de crevette, c'est étonnant !

Peut-être plus étonnant encore, les sandwiches fraise-fromage proposés par les supérettes 7/11 ! Il s'agit de cheddar style "vache grojean" en France, donc il n'a pas trop de goût, mais c'est tout de même une association très surprenante !

Je n'ai goûté aucun des deux, mais si vous osez, laissez votre commentaire !

20 mars 2010

Crêpes birmanes

Oh, des crêpes !






On a essayé de discuter avec la vendeuse de crêpes et ses filles, très sympa et souriantes toutes les 3, mais elle ne parlaient que birman et quelques mots d'anglais, et ça a été difficile.



Un peu de pâte très claire, sans beaucoup d'œufs sans doute. De la mélasse diluée.
Et hop, dans le wok, sans matière grasse. Quelques filaments de noix de coco. Il faut être experte pour décoller la crêpe, cuite à l'étouffée, sans la déchirer.

Chaque crêpe coûte 2 bahts (4 centimes). Il faut bien avouer que ce n'est pas très goûtu, mais ce n'était pas mauvais non plus, surtout pour un petit prix comme ça !

17 mars 2010

Caoutchouc



Si John ne m'avait pas dit que c'était du caoutchouc, je crois que je n'aurais jamais su à quoi correspondait exactement ces paillassons jaunes en train de sécher. Nous nous sommes arrêtés pour les prendre en photo, et avons discuté avec le propriétaire.





Il nous a épatés en annonçant qu'il avait 71 ans, on lui en aurait donné 55 ! Comme il a mal aux genoux, il ne collecte plus le caoutchouc lui même, il a des employés. J'avais posté un message sur les hévéas ici. Tous les jours ils récoltent environ 20kg. Je ne sais pas exactement par quel procédé ils en font des galettes, peut-être que Namfarang pourra nous expliquer. Et chacune (1 kg) est ensuite revendue environ 100 bahts (2 euros) en ce moment. Ce jour-là il y avait donc au moins 80 euros qui se doraient au soleil, soit le salaire mensuel de beaucoup de travailleurs à la campagne.



16 mars 2010

Comment préparer le riz ?

Grand-mère Ta Liow a 74 ans. Elle est karen, mais est née en Thaïlande. Elle a eu 4 enfants, un seul habite encore au village (Ban Mai), il travaille dans le petit hôpital voisin à Huay Malai. Les autres sont partis pour chercher du travail. Grand-mère Ta Liow continue à préparer le riz toute seule. Et si sa bouche paraît déformée, ce n'est pas qu'elle a des abcès, c'est qu'elle chique des noix de bétel, comme beaucoup d'habitants de la région.

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Ce moulin fait maison permet de séparer le son. Il faut passer deux fois.


Un vent léger suffit à faire tomber le son sur le tapis, et le riz retombe sur le plateau. Le geste est gracieux et plus difficile qu'il n'en a l'air !


Le riz est stocké dans des boîtes en fer avant d'être battu par la machine ci-dessus (actionnée par le pied). Ca permet d'enlever les germes.

Beauté birmane

Beaucoup d'habitants de Birmanie mettent quotidiennement de la poudre de bois sur leur visage, le thanaka. Surtout les femmes et les enfants, mais certains hommes aussi. Le thanaka protège du soleil, rend la peau douce et aiderait à lutter contre l'acné. Pour l'utiliser, il faut mélanger de la poudre avec un peu d'eau, et étaler le tout sur le visage. Il serait utilisé depuis plus de 2000 ans. Nous en avons acheté un pot, et voici ce que ça donne :





C'est vrai que ça fait un peu fond de teint appliqué à la truelle, mais en Birmanie c'est un signe de beauté.

Comme on ne l'a utilisé que 2 jours je ne peux pas vous dire vraiment si les vertus thérapeutiques qu'on lui prête sont bien réelles, mais ce qui est sûr, c'est qu'une telle couche de produit absorbe bien le gras, et je n'avais pas la peau luisante en fin de journée comme d'habitude.

Dimanche soir nous avons dormi à Kanchanaburi sur le chemin du retour, et dans une des guesthouses que nous avons visitées, une employée a dit : "Tiens, voilà des Birmans" en nous voyant arriver !

15 mars 2010

Les gens de Sangkhlaburi

Pendant notre séjour nous avons discuté avec beaucoup de personnes. Des Thaïs, des Mons, des Karens, des enfants, des personnes âgées... C'était très intéressant et ça a donné une saveur toute particulière à notre voyage ! John voulait apprendre le birman, et notait des mots dans son petit cahier. En fait ce n'était pas toujours facile puisque certains, surtout les Mons, ne veulent pas parler la langue de leur ennemi. Donc il a aussi collecté quelques mots mons.


Il n'y a pas qu'en Afrique qu'on porte des choses sur sa tête.


Une cérémonie sur le pont en l'honneur de ces femmes qui se faisaient novices pour une semaine.


Grand-mère Ta Liow qui préparait son riz.


6 sur un scooter ? C'est possible ! (j'étais derrière la fille en bleu). Nongpiti, Pochongkeow, Wen, et Chosopin nous ont fait visiter une grotte dans un temple, et nous les avons ramenées au centre "Lasalle" où elles passent leur temps pendant les vacances. Elles sont karen, mon et kaliang.


Cette dame est karen et s'occupe d'un centre de tissage qui aide les réfugiées karen. Sa fille et elles parlent très bien anglais, elles sont allées à l'université en Birmanie avant que la vie ne devienne difficile pour elles là bas.


Bunu est birmane, d'origine népalaise. Achang est mon. Ils sont bénévoles dans l'association "Baan Unrak" qui aide les enfants et les femmes dans le besoin. Ils ont joué aux profs pour aider John à progresser en birman.

Sangkhlaburi

Nous venons de passer quelques jours à Sangkhlaburi. C'est une petite ville dans la province de Kanchanaburi, à une vingtaine de kilomètres de la frontière birmane. Une de ses fiertés est son pont en bois, le plus long de Thaïlande (800m).


Il relie les deux côtés de la ville : le côté thaï et le côté mon. Je vous ai déjà parlé du peuple mon, que l'on trouve à Bangkok, notamment sur l'île de Koh Kret. Les Mons de Sangkhlaburi viennent de Birmanie, ils ont passé la frontière à cause des persécutions dont ils faisaient l'objet.



La dénomination "côté thaï" est assez trompeuse, parce qu'en fait peu de gens sont vraiment thaïs. Certains Mons vivent de ce côté-là, et aussi des Karens, un autre peuple persécuté en Birmanie.

Sangkhlaburi était autrefois dans la vallée, mais en 1984 on a construit un barrage, formant le lac Vajiralongkorn (nom du prince hériter) et les habitants ont dû déménager. De la vieille ville il ne reste plus que les ruines du temple.


Un peti
t air de Fort Boyard ?



Nous avions prévu d'aller en Birmanie, mais la frontière du col des trois pagodes est fermée pour les visages pâles tels que le mien.


Voici les troi
s pagodes. Heureusement que j'avais vu des photos avant, parce que j'aurais été déçue, j'avais imaginé des grandes et belles pagodes dans la montagne !








08 mars 2010

Tammou fentou



J'ai publié plusieurs articles et nouvelles en breton dans la revue Brud Nevez. Une de ces nouvelles a été choisie pour figurer dans un recueil, Tammou fentou, publié par Emgleo Breiz et qui sera en librairie samedi. Mon texte, appelé Tak-tak-tak, parle d'un "krapao" un vendeur de tickets dans un bus de Bangkok.



Voici les résumés en français et en breton :

C’est toute une galerie de portraits savoureux qui s’offre au lecteur dans ce recueil, des portraits de Bretagne et du monde (« ar Breton Du », « Tak-tak-tak »), avec des personnages qui s’interrogent bien un peu sur leur place dans ce même monde (« Soñjou eur retredad nevez », « Darempredeu gwirion ged tud gwirion ») : le temps passe parfois trop vite, ou va de travers aux yeux de certains… Mais ce qui fait le lien entre toutes ces plumes c’est leur humour, leur façon de rire et de faire rire, avec en plus les nuances de différents dialectes du breton… et de différents regards sur soi et les autres.


Gwechou zo e vez c'hoant gand an nen da lenn istoriou berr, etre fent ha preder… O soñjal el lennerien-ze, c'hwi ha me, eo on-eus bodet an tammou fentou-mañ, danevellou anezo.

C'hoarzet 'vo evel just, med kistion 'vo ive deuz darempredou etre an dud, karantez, hag ijin, ijin atao. Bet eo J.-Ch. Bozeg oh adskriva pajennadou zo deuz istor Casanova, ha gand Erwan Brenn e soñjo meur a Vari torch-torch e vefe gwell ganti marteze dilezel he zrepetou… Yez c'hwek Y.-V. Lagadeg a blijo d'an oll, ha gand Maïwenn Morvan e vo taolet eur zell war an Thailand, kement ha rei da houzoud e ra ar brezoneg tro ar bed.


Roll-diroll a zo eun dastumadenn a skridou dihortoz.

06 mars 2010

Cocorico

Hier je suis allée à un séminaire sur le français du tourisme, et j'ai appris qu'au musée national de Bangkok, qui retrace l'histoire du pays et présente des collections artistiques, les étrangers les plus nombreux sont les Français. Pourtant les Français sont loin d'être le groupe majoritaire parmi les touristes qui fréquentent la Thaïlande (même si leur nombre a doublé en 10 ans). Mais les Français en général s'intéressent à la culture et ne viennent pas en Thaïlande que pour les plages. Pour une fois j'ai ressenti une petite fierté à être française !

Malheureusement, cet intérêt durera-t-il ? A l'heure où les budgets alloués à la culture se réduisent, parfois de moitié, que ce soit dans les régions, au niveau national ou pour le rayonnement de la culture française à l'étranger, on peut se demander de ce qu'il adviendra des enfants de 2010. Apprendront-ils à apprécier un musée, une pièce de théâtre, une culture étrangère ? Je l'espère, mais on peut se poser la question... Si non, ils pourront toujours faire la crêpe sur les plages de Phuket, mais il leur manquera quelque chose !