30 mars 2009

Français autour du monde

Un petit nouveau dans la blogosphère : Le français autour du monde . Vous pouvez y retrouver des interviews de profs de FLE qui exercent un peu partout. Et la dernière en date, c'est moi-même. Il y a aussi des offres d'emploi, notamment aux Etats-Unis, et une banque d'idées de cours, en construction.

28 mars 2009

Et si c'était les vacances ?

Les dates de vacances varient selon les écoles. A ma connaissance il n'y a pas de calendrier officiel comme en France. Mais, pour savoir que les grandes vacances viennent de commencer, un signe ne trompe pas : les jeunes se teignent les cheveux. C'est généralement interdit jusqu'à la fin du lycée, donc il faut profiter de l'été. Et c'est reparti, cette semaine j'ai vu quelques ados avec les cheveux rouille ou bicolores (blond/noir). Parfois ce sont des garçons très jeunes (7/8 ans), je me demande comment les parents acceptent, surtout que c'est assez horrible...

Mais certains n'ont même pas cet espace de liberté. Par exemple, Bee, la lycéenne à qui je donne des cours particuliers n'aura que 2 semaines de vacances cet été. Dès lundi, elle retourne au lycée tous les jours de 8h à 15h pour la session d'été (cours de thaï, français, anglais...). Ca durera un mois, ensuite elle aura une pause de 15 jours, et puis encore des cours jusqu'à la rentrée, début juin je pense. Et c'est obligatoire ! Sa tante me disait que c'était fait parce que les parents ne sont pas disponibles pour s'occuper de leurs enfants. C'est vrai qu'ici on est loin des 5 semaines de congés payés. Mais pourquoi ne pas avoir des centres aérés ou des colonies ? Les enfants apprécieraient, je suppose... Surtout que, malgré ces cours intensifs, le niveau général n'augmente pas beaucoup.

17 mars 2009

Et ceci ?

Encore un "qu'est-ce que c'est". A vous de jouer !



C'est donc som-o, le pamplemousse thaï. Hormis sa forme, il n'a pas grand chose à voir avec le pamplemousse qu'on mange en Europe. Celui-ci est énorme, vert, et bien à l'abri sous une écorce épaisse.


pour l'échelle, ici il devait faire environ 20-25 cm de rayon.

L'intérieur est beaucoup plus clair qu'un pamplemousse normal

Le goût est différent, pas acide du tout. Parfois assez neutre, parfois plus sucré.





Et j'ajoute que le som-o est un mystère marketing. Un fruit qui coûte 30 bahts au marché sera vendu 65 au supermarché ! C'est assez rare de constater des différences de prix comme ça sur les fruits. Les ananas sont souvent un peu moins chers au supermarché par exemple. Comme il faut avouer qu'il n'est pas très commode, il est souvent vendu déjà dépiauté dans une barquette en polystirène. Pour une question de prix, d'écologie et de goût (il peut se conserver plusieurs jours à l'abri de sa peau, mais dans la barquette il sèche vite), nous préférons acheter les fruits entiers. Au marché ! En demandant éventuellement au marchand d'enlever l'écorce, pour faciliter le transport.

11 mars 2009

Nouvelle piscine



Aujourd'hui, par curiosité et flemme d'aller jusqu'à ma piscine habituelle, sur le campus à 1h15 de chez moi, j'ai décidé d'essayer la piscine du complexe sportif de Ramkhamhaeng (à environ 3 km). Eh bien j'en suis très satisfaite. C'est une belle piscine olympique, sur la photo, celle qui est encadrée de auvents pour protéger les spectateurs du soleil . Le prix d'entrée est modique (30 bahts, 60 centimes). Pour éviter la foule nous y sommes allés en début d'après midi, et effectivement j'avais une ligne d'eau pour moi. J'avais prévu la crème solaire waterproof, mais finalement l'ombre de l'auvent recouvrait une partie du bassin aussi, c'était donc parfait.

John est resté dans les gradins, mais finalement il se jetterait bien à l'eau. Ne reste plus qu'à lui acheter un maillot de bain. Et un bonnet pour moi, c'est obligatoire pour les cheveux longs. Le maître nageur m'en a prêté un, mais je ne vais pas quémander à chaque fois.

J'avais l'impression que la Thaïlande était mal équipée en piscines publiques, conséquence et cause du peu d'intérêt des Thaïs pour la baignade, mais finalement je vois qu'il y a de belles infrastructures si on cherche bien !

08 mars 2009

Devenir moine (2)

Après le repas (qui est allé dire à la mère de Phumjai que je ne mangeais pas de fruits de mer et de légumes ? Inquiète, elle est venue me demander si tout allait bien. Oui, il y avait largement de quoi se sustenter, même sans verdure !). Après le repas donc, nous nous sommes mis en ordre pour la procession.


Tout d'abord, son père, suivi de sa mère et deux autres femmes (ses tantes je pense) portant les offrandes les plus impressionnantes.


Puis d'autres offrandes : fleurs en plastique, couvertures, serviettes de toilette (sans doute pour Phumjai lui même), café...




Les danseuses qui se trémoussaient au son de la fanfare. Cette tâche semblait dévolue aux femmes de plus de 40 ans. Il y avait même une mémé plutôt âgée. C'était vraiment très joyeux.


Et pour fermer la marche, Phumjai juché sur les épaules d'un homme. La blague du jour était de savoir qui aurait cet honneur, parce que Phumjai n'est pas tout mince. Il lançait des pièces de monnaie que les gamins du quartier se disputaient. Et pas seulement eux, j'ai été étonnée de voir que les danseuses n'hésitaient pas à écarter les enfants brusquement pour pouvoir récupérer les pièces. Je suppose que ce n'est pas par avarice, ça doit porter chance.

Nous avons fait 3 fois le tour de l'ubosot, le bâtiment central du temple. Là, les parents et le vice-gouverneur ont offert une robe de moine. Phumjai les a remercié de 3 "krap", en se prosternant devant eux.

Les 9 moines sont revenus, et Phumjai a dû s'entretenir avec le chef des moines. Je sais qu'il lui a fait passer un examen. Mais je ne peux pas vous en parler, j'ai dû partir à ce moment-là. C'est dommage, si j'avais su que les étudiants partiraient plus tôt, j'aurais essayé de trouver un autre moyen de transport pour rentrer à Bangkok. Mais l'instant était vraiment solennel, ce n'était vraiment pas le moment de demander si quelqu'un avait une place dans sa voiture. Donc j'ai pris la route, pour ne pas risquer d'embêter la famille plus tard. Je n'ai donc pas de photo de Phumjai en tant que moine. Par contre il m'a appelée un peu après mon retour, tout s'était bien passé.

Malgré cette petite frustration, je suis vraiment contente d'avoir pu prendre part à cette cérémonie. J'ai beaucoup aimé la procession, même s'il faisait vraiment très chaud sous le soleil de 14h. Le matin était très intéressant aussi, j'essayerai de prendre un peu de temps avec Phumjai plus tard pour qu'il m'explique tous ces rituels.

Quand Phumjai devint moine

Quand Phumjai, un de mes étudiants, m'a invitée à son ordination, je n'ai pas hésité longtemps avant de lui donner une réponse positive. N'ayant jamais assisté à ce genre de cérémonie, je ne pouvais pas manquer l'occasion.

Tous les hommes bouddhistes doivent être moine pendant une période de leur vie. Ca peut aller de quelques semaines à quelques mois. Phumjai lui a pris la version courte, puisqu'il ne restera qu'une semaine au monastère. Sa famille avait organisé une grande cérémonie en son honneur. D'après le vice-gouverneur, invité d'honneur, c'était très traditionnel, puisqu'il y a eu des rituels que lui-même n'avait jamais vu. Je vais essayer de vous raconter le plus précisément possible, mais j'ai vu tellement de choses que je ne suis pas sûre de me rappeler de tout !

La cérémonie avait lieu à Pathumtani, une province juste au nord de Bangkok. C'était un temple de village, au bord de la rivière Chao Praya et au milieu des rizières. Phumjai avait loué un minibus pour ses amis et moi. Nous sommes arrivés à 9h. Trop tard pour assister au rasage de ses cheveux et de ses sourcils. Un peu après 9h, nous nous sommes installés dans une grande salle pour écouter les prières et chants des deux maîtres de cérémonie, en blanc à droite.



C'était parfois à capella, parfois un orchestre traditionnel thaï les accompagnaient.


Les gens allaient et venaient, on nous a aussi proposé d'aller manger. J'ai préféré rester, je ne voulais pas manquer une miette. Il n'y avait rien à faire, juste écouter. Comme d'habitude, le volume sonore laissait peu de répit aux oreilles. Et de temps en temps, un son encore plus fort résonnait, style corne de brume mais plus aigu, et les gens lançaient des hiiiiou. De temps en temps, quelqu'un donnait une enveloppe à la mère de Phumjai. Nous l'avons fait aussi, chacun y a glissé 100 bahts (2 euros). Elle même avait un stock d'enveloppes dans son sac, et les donnaient à certaines personnes pour aller les remettre aux maîtres de cérémonie. Je l'ai fait aussi. Ces enveloppes-là étaient roses, et les autres blanches, mais renseignements pris, ça n'a pas de signification.

Le vice-gouverneur (ou quelque chose comme ça) et sa femme sont arrivés. La mère de Phumjai a voulu me les présenter. En effet, ses parents étaient très contents de ma présence, et j'avais un peu une place privilégiée, en tant que professeur. Ensuite, 9 moines ont fait leur apparition. Pas de présentations par contre. Ils ont récité quelques prières, puis ils ont mangé, et sont repartis.
De gauche à droite, le vice-gouverneur, la mère de Phumjai, et la femme du vice-gouverneur, qui ont servi les moines.



On nous a demandé de faire un grand cercle. 3 ensembles de bougies sont passés 3 fois de mains en mains. Nous devions faire 3 mouvements avec. J'ai compté environ 70 personnes dans la ronde, ça a pris du temps. Pour terminer, le maître de cérémonie a éteint les bougies, en soufflant dans la direction de Phumjai.


Ensuite le maître de cérémonie a fait plusieurs rituels : il a d'abord tracé des signes sur le front de Phumjai, puis lui a fait boire du jus de noix de coco.

Et pour finir on nous a tous reliés par une ficelle blanche.



Fin de la première partie.



Phumjai m'avait dit que les autres étudiants comptaient porter des costumes thaïs, donc j'avais décidé de sortir ma tenue en soie aussi. En fait, j'étais la seule. Certaines personnes plus âgés avaient des costumes en soie aussi, mais plus moderne. J'étais donc, au moins pour l'habillement, la plus thaïe de l'assistance ! A part peut-être la femme du vice-gouverneur. C'est d'ailleurs étonnant que les Thaïs, qui s'attachent autant aux apparences, ne sortent pas leurs beaux habits pour ce genre d'événement. La plupart était en jeans et Tshirts.

06 mars 2009

Les voisins

Ceci est mon 400ème message sur le blog. Histoire de marquer le coup, je ne vais pas parler de moi, mais de mes voisins. John s'amuse du fait que je les connaisse. Enfin, connaître est un bien grand mot, disons que j'en ai repérés certains. Je ne le fais pas dans un but de commérage, c'est juste qu'à force de se voir et s'entendre, on commence à repérer les habitudes des uns et des autres.

Voici donc une petite galerie de personnages

Au 14ème étage de la tour 2 de la résidence du maïs, nous avons donc :

  • le clan birman qui loue 3 appartements. Ils sont un peu bruyants, ont un chien et un chat (alors que les animaux sont interdits). Je suis donc bien contente qu'ils soient un peu loin de nous, ce qui n'empêche pas leur médor de faire caca devant chez nous...
  • les deux frères nigérians, étudiants à ABAC. Ils sont sympa, on discute toujours quand on se croise.
  • la voisine d'à côté. Pendant longtemps je l'ai détestée, elle regardait la télé très fort. Et puis du jour au lendemain, elle a baissé le son. Je n'entends pratiquement plus que ses talons quand elle part le matin à 7h30 et revient le soir après 22h.
  • la voisine de l'autre côté. Alors elle c'est le silence total. Je sais qu'elle existe parce que je l'ai vue une fois, et que le cadenas sur sa porte est parfois mis, parfois absent. En tout cas, c'est la voisine parfaite.
Au 15ème :
  • Les voisins du dessus nous envoient de temps en temps des odeurs par le conduit d'aération de la salle de bain. De la fumée de cigarette le plus souvent, mais parfois ce sont de bonnes odeurs agréables.
Les voisins de la tour 1. C'est ceux que je connais le mieux, puisque je les vois évoluer sur leur balcon, ou même dans leur appartement. Je ne suis pas équipée de jumelle, mais les tours sont si proches que c'est impossible de ne rien voir !
  • Le petit mec tout nu : un jour, il a laissé tomber sa serviette alors que je passais sur le balcon. Il avait dû oublier que le rideau était ouvert ! Mais il était de profil, je n'ai rien vu, et, pour ne pas le gêner, me suis empressée de rentrer chez moi. Il mène une vie tranquille, il doit être étudiant, de temps en temps il sort ses livres, mais en général c'est plutôt télé et dodo.
  • Le couple bouteille : ils collectent les bouteilles vides. A un moment ils les compressaient tous les dimanches matin vers 8h30, ça me réveillait systématiquement. Maintenant ils ont changé d'heure, c'est mieux !
  • Le couple avec le petit garçon : il a bien ri le jour où je me suis pris la baie vitrée en pleine figure. L'homme n'est là que le week end, mais la dame ne travaille pas.
  • Le couple d'en face. Je vois rarement la femme, mais l'homme semble être à la maison la plupart du temps. Encore un qui se fait entretenir (John aussi est à la maison en ce moment, en attendant nos vacances)
  • Le tousseur : lui, il m'énerve. Dès qu'il allume une cigarette, il tousse à cracher ses poumons. Tout le monde l'entend, c'est très désagréable.
Dans l'ensemble, je suis assez étonnée du nombre de gens qui sont à la maison toute la journée. Surtout qu'en Thaïlande c'est plutôt 6 jours de travail sur 7, et vacances seulement les jours fériés. Il n'y a presque pas de chômage, donc l'explication n'est pas à chercher de ce côté-là. John pense qu'ils ont acheté leur appartement, et que donc maintenant ils sont tranquilles. Oui, mais il faut bien qu'ils mangent. Et tant qu'à faire, des rentiers habiteraient plutôt dans un endroit plus chic. Donc ça reste un mystère.

Une autre chose marquante, c'est le rapport disproportionné entre les appartements et les voitures. Je m'explique : l'essentiel des appartements sont des studios, plus ou moins grands. En France, dans une résidence équivalente, on trouverait donc des étudiants, des jeunes couples, des jeunes travailleurs. Et sur le parking, des petites voitures ou bien assez âgées. Ici, les voitures sont souvent des modèles récents, et assez gros, voire même des 4x4. Donc on peut en déduire que la population générale est plus aisée que celle qu'on attendrait en France. Et c'est le cas, hormis les inactifs. Il y a beaucoup de profs, des familles. En fait, le logement, et surtout la taille du logement est un paramètre beaucoup moins important qu'en France. Comme les gens passent beaucoup de temps à l'extérieur, ils ressentent sans doute moins le besoin d'avoir de l'espace chez eux. 3 personnes dans 30m2 en France, c'est considéré comme trop peu. Ici, pour beaucoup de personnes, c'est plutôt normal.