08 mars 2009

Quand Phumjai devint moine

Quand Phumjai, un de mes étudiants, m'a invitée à son ordination, je n'ai pas hésité longtemps avant de lui donner une réponse positive. N'ayant jamais assisté à ce genre de cérémonie, je ne pouvais pas manquer l'occasion.

Tous les hommes bouddhistes doivent être moine pendant une période de leur vie. Ca peut aller de quelques semaines à quelques mois. Phumjai lui a pris la version courte, puisqu'il ne restera qu'une semaine au monastère. Sa famille avait organisé une grande cérémonie en son honneur. D'après le vice-gouverneur, invité d'honneur, c'était très traditionnel, puisqu'il y a eu des rituels que lui-même n'avait jamais vu. Je vais essayer de vous raconter le plus précisément possible, mais j'ai vu tellement de choses que je ne suis pas sûre de me rappeler de tout !

La cérémonie avait lieu à Pathumtani, une province juste au nord de Bangkok. C'était un temple de village, au bord de la rivière Chao Praya et au milieu des rizières. Phumjai avait loué un minibus pour ses amis et moi. Nous sommes arrivés à 9h. Trop tard pour assister au rasage de ses cheveux et de ses sourcils. Un peu après 9h, nous nous sommes installés dans une grande salle pour écouter les prières et chants des deux maîtres de cérémonie, en blanc à droite.



C'était parfois à capella, parfois un orchestre traditionnel thaï les accompagnaient.


Les gens allaient et venaient, on nous a aussi proposé d'aller manger. J'ai préféré rester, je ne voulais pas manquer une miette. Il n'y avait rien à faire, juste écouter. Comme d'habitude, le volume sonore laissait peu de répit aux oreilles. Et de temps en temps, un son encore plus fort résonnait, style corne de brume mais plus aigu, et les gens lançaient des hiiiiou. De temps en temps, quelqu'un donnait une enveloppe à la mère de Phumjai. Nous l'avons fait aussi, chacun y a glissé 100 bahts (2 euros). Elle même avait un stock d'enveloppes dans son sac, et les donnaient à certaines personnes pour aller les remettre aux maîtres de cérémonie. Je l'ai fait aussi. Ces enveloppes-là étaient roses, et les autres blanches, mais renseignements pris, ça n'a pas de signification.

Le vice-gouverneur (ou quelque chose comme ça) et sa femme sont arrivés. La mère de Phumjai a voulu me les présenter. En effet, ses parents étaient très contents de ma présence, et j'avais un peu une place privilégiée, en tant que professeur. Ensuite, 9 moines ont fait leur apparition. Pas de présentations par contre. Ils ont récité quelques prières, puis ils ont mangé, et sont repartis.
De gauche à droite, le vice-gouverneur, la mère de Phumjai, et la femme du vice-gouverneur, qui ont servi les moines.



On nous a demandé de faire un grand cercle. 3 ensembles de bougies sont passés 3 fois de mains en mains. Nous devions faire 3 mouvements avec. J'ai compté environ 70 personnes dans la ronde, ça a pris du temps. Pour terminer, le maître de cérémonie a éteint les bougies, en soufflant dans la direction de Phumjai.


Ensuite le maître de cérémonie a fait plusieurs rituels : il a d'abord tracé des signes sur le front de Phumjai, puis lui a fait boire du jus de noix de coco.

Et pour finir on nous a tous reliés par une ficelle blanche.



Fin de la première partie.



Phumjai m'avait dit que les autres étudiants comptaient porter des costumes thaïs, donc j'avais décidé de sortir ma tenue en soie aussi. En fait, j'étais la seule. Certaines personnes plus âgés avaient des costumes en soie aussi, mais plus moderne. J'étais donc, au moins pour l'habillement, la plus thaïe de l'assistance ! A part peut-être la femme du vice-gouverneur. C'est d'ailleurs étonnant que les Thaïs, qui s'attachent autant aux apparences, ne sortent pas leurs beaux habits pour ce genre d'événement. La plupart était en jeans et Tshirts.

3 commentaires:

Léti a dit…

Tiens tiens, déjà vue cette tenue ... ;-) c'est celle des grands jours !

Maï a dit…

Oui, seulement pour les grandes occasions !

Krishna a dit…

Très belle costume, en plus du violet ! ^_^