31 août 2008

Ceci est une grenade

Je n'avais encore jamais eu l'occasion de goûter à la grenade, mais j'ai pu y remédier ce soir. Grenade se dit taptim en thaï, et ça signifie aussi rubis. C'est vrai que quand c'est joliment découpé comme dans les magasins, ça semble briller de mille feux comme une pierre précieuse.



Pour ce qui est de la dégustation... hmm, je suis un peu déçue. Les trucs blancs qu'on aperçoit dans les grains rouges, ce sont des graines dures immangeables. Donc il n'y a pas grand chose à avaler, mais beaucoup de déchets. Et puis le goût n'est pas très prononcé, juste un peu acide avec un arrière goût de petit pois cru ! Et, je m'en doutais mais maintenant j'ai confirmation, ça n'a rien à voir avec le sirop de grenadine !

Donc je ne pense pas que j'en rachèterai... Je préfère consacrer ces 24 bahts à l'achat d'un kilo de tomates ou 24 citrons (prix du jour, très variables selon la saison)

Tout va bien

A vrai dire, j'ai la flemme de vous faire un résumé de la situation actuelle en Thaïlande. C'est une histoire compliquée, avec des racines qui remontent à loin, et plein de petites ramifications. Mais, puisque les médias se font un peu alarmistes ces derniers jours, je voulais juste vous dire que pour moi il n'y a aucun problème ! Certes il y a des troubles, mais on est loin d'une guerre. Dans mon quartier, comme dans la plupart des quartiers de Bangkok, tout est normal. On attend la fin du conflit en espérant qu'il n'y ait pas d'escalade de la violence.

Voici donc une preuve que tout va bien :

24 août 2008

Suan Jatujak : encore plus grand, encore plus fort

Je vous ai déjà parlé du parc Jatujak, ici notamment. On y est allé cet après midi, et on a découvert que c'est beaucoup plus grand que ce qu'on pensait. Eh oui, de l'autre côté de la route, le parc se poursuit sur plusieurs hectares. On a fait une belle balade, et on a laissé tomber l'idée de faire du shopping dans le centre commercial à côté. On était bien mieux dehors, surtout qu'à part dans la partie dédiée aux vélos, on n'a pas croisé grand monde.








Voici quelques photos de lotus (ou nénuphar ? Apparemment les Thaïs ne font pas la différence, mais il semblerait que les fleurs mauve soient plutôt des nénuphars). Vous pouvez voir que les feuilles sont complètement imperméables, on peut faire rouler l'eau dessus, c'est assez amusant.







Malheureusement, le parc n'est pas à l'abri de la pollution comme en témoignent ce tapis vert fluo et les pauvres lotus crevés qui en sortent.

21 août 2008

Rapporteur à 4 chandelles...

Après les relations en famille, voici un petit point sur les relations entre collègues en Thaïlande. Et surtout, quand ça ne va pas. Voici l'exemple du jour : ce matin, je croise ma collègue chef du département d'anglais des affaires. Elle était énervée parce que le département d'anglais tout court (ne me demandez pas pourquoi il y en a deux) propose presque exactement le même concours qu'elle, à la même date (concours pour les lycéens fin novembre). Même si c'est trop tard pour réparer la chose, puisque les livrets d'inscription ont été envoyés dans les lycées, je lui ai dit d'en parler au chef d'anglais, au moins pour éviter la même erreur l'année prochaine. Elle m'a dit : non, je vais en parler à la doyenne. Ce n'est pas la première fois que j'ai des exemples où les conflits ou désaccords entre collègues passent tout de suite au niveau supérieur. C'est arrivé à un collègue d'être convoqué par la doyenne, à la demande d'un(e) autre prof (il n'a jamais su qui). Pour quel motif ? Il n'avait pas effacé le tableau avant de quitter sa salle de cours ! Il me semble qu'en France et en Europe, le prof gêné en parlerait directement au mauvais effaceur ou bien lui laisserait un mot. En appeler au supérieur hiérarchique paraîtrait futile et enfantin (maîtresse, Anselme m'a fait mal...)

Je n'arrive pas à trouver exactement les raisons de ce phénomène. Peur de perdre la face ? Sentiment que le supérieur pourra mieux régler les choses grâce à son autorité ? Besoin d'une troisième personne neutre pour faire l'arbitre ? En tout cas c'est très intéressant à observer. Mais j'espère que je ne serais jamais convoquée pour ce genre de choses !

16 août 2008

la maison de Jim Thompson

Il y a encore quelques endroits touristiques que je n'ai pas visités à Bangkok. Aujourd'hui c'était au tour de la maison de Jim Thompson. Jim Thompson était un Américain, espion de la CIA qui est tombé amoureux de la Thaïlande à la fin de la 2ème guerre mondiale. Il y a fait assembler une superbe demeure, et a relancé l'industrie de la soie thaïe. Il a disparu mystérieusement en 1967, à l'âge de 61 ans dans le nord de la Malaisie.

Aujourd'hui, sa maison est un musée (il collectionnait les antiquités). Le jardin est petit mais luxuriant, c'est vraiment un havre de paix en plein coeur de Bangkok. L'ambiance est très zen et accueillante. On a été guidées, en français, par une jeune femme très sympathique. Je recommanderai cette étape aux prochaines personnes qui viendront me voir ! Quelques photos pour vous allécher.





14 août 2008

Grains de beauté

Les Thaïs ont peu de grains de beauté. Du coup ils en connaissent souvent l'emplacement par coeur, et au fil du temps les grains de beauté ont pris de l'importance dans la symbolique populaire. Surtout ceux sur le visage. Ainsi, un grain de beauté près de la bouche signifie que la personne est bavarde, et aime particulièrement colporter des ragots. Un autre sous l'oeil appelle les larmes et appartiendra donc à une personne sensible qui pleure souvent.

Je me suis bien regardée dans le miroir, j'en ai un peu partout... qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire ?

12 août 2008

Anniversaire de la reine

C'est aujourd'hui l'anniversaire de la reine. Impossible de l'oublier en ce mardi férié, puisque la sono hurle depuis 7h15 ce matin. Le comité de résidents célèbrent toutes les fêtes en invitant des moines, et donc ça commence toujours à 7h30. Pas de grasses matinées pour moi, même si je ne travaille pas.

Mais ce n'est pas de ça que je voulais vous parler. Le 12 août, c'est aussi la fête des mères, tout comme l'anniversaire du roi, le 5 décembre est la fête des pères. L'occasion pour moi de vous parler des relations familiales en Thaïlande et plus largement en Asie, à travers quelques exemples.

Dimanche, un de mes étudiants a eu un coup de blues à l'idée d'être loin de sa maman pour ce jour de fête. Ce n'est pas un petit garçon de 10 ans en colo, mais bien un grand gaillard de 18 ans. Il a donc pris le car pour rentrer chez lui, séchant les cours hier.

Une de mes collègues (il me semble qu'elle est philippine) a un fils de 26 ans. Il vient de finir ses études et a un bon travail. Mais il demande toujours de l'argent à sa mère pour acheter ses vêtements. Et sa mère est très contente de lui en donner, elle reconnaît elle-même que ça lui permet de le garder plus près d'elle.

Une autre collègue, birmane, reçoit toujours de l'argent de poche de sa grande soeur quand elle rentre en Birmanie. Elle doit avoir 45 ou 50 ans. Ca permet à sa soeur de bien montrer qu'elle est bien l'aînée, malgré la petite année qui les sépare. (quand Enora était venue me voir, les Thaïs ne comprenaient pas que je ne finance pas son voyage)

Vous pouvez voir que les relations familiales sont beaucoup plus étroites que ce qu'on connaît en Europe. Tant que l'enfant n'est pas marié, il reste un bébé. Et même après, gare à celui ou celle qui n'obéit pas à ses parents ou à ses frères et soeurs plus âgés. Je le vois bien avec mes collègues de français, alors qu'elles ont plus de quarante ans. Ici être Tanguy c'est un fait complètement normal, et même recherché par les parents et les enfants. Quand j'interroge mes étudiants qui habitent chez leurs parents, peu souhaitent prendre un appartement, ils sont bien chez papa-maman et cherchent pas à prendre leur indépendance. Et, comme avec ma collègue philippine, les parents sont très contents de garder leur progéniture sous leurs ailes.

Alors imaginez comme il peut être difficile d'expliquer à mes étudiants ce que signifie l'expression "prendre des initiatives". Ils ont appris à obéir, mais pas à agir par eux-mêmes...

05 août 2008

Tout est gratuit !

Le gouvernement vient de lancer un projet pour contrer les effets de l'inflation. Sur le papier, tout semble idéal, presque idyllique, mais en fait on se rend vite compte que c'est un projet populiste à souhait, qui ne tient pas la route.

Voici les mesures, en vigueur pour 6 mois dans un premier temps :

- la moitié des bus non climatisés publics de Bangkok sont gratuits. Résultat : des bus bondés, et d'autres vides. Etant donné que les tickets sont à un prix très raisonnable (7 bahts), je préfère continuer à payer pour avoir le privilège de m'asseoir. Les compagnies privées vont voir leur chiffre d'affaire se réduire, et on peut s'attendre à ce qu'elles augmentent leurs tarifs. Dommage pour ceux qui habitent ou travaillent dans un quartier uniquement desservi par les compagnies privées. Ils risquent de haïr la gratuité ! John a discuté ce matin avec une vendeuse de billet dans le bus, elle est plutôt contre cette mesure, estimant que les gens qui travaillent ont de quoi payer le prix demandé. Et puis elle doit craindre pour son poste aussi !

- gratuité aussi des trains en 3ème classe. Je ne sais pas comment ils s'organisent à la gare, mais ça doit être la cohue !

- les foyers consommant peu d'eau et électricité seront aussi dispensés de facture. J'ai dû mal à me rendre compte des minimas... 50 mètres cubes/mois et 80 unités d'électricité. Mais apparemment il y a une autre condition, celle de payer moins de 1500 bahts de loyer, donc on n'est pas éligibles. Par contre on peut aussi s'attendre à une augmentation des tarifs.

- Ceux consommant un peu plus d'électricité, mais pas trop, auront droit à une réduction de 50% sur la facture.

Le but de ces 2 mesures est également d'économiser de l'énergie. J'espère que ça marchera !

- baisse de 2,71 à 3,88 bahts sur les carburants


Le coût total est estimé à 47,5 milliards de bahts, soit presque un milliard d'euros ! Sur quoi va-t-on économiser pour financer ça ? Pour l'instant je n'ai pas trouvé d'informations à ce sujet.

03 août 2008

2 minutes de travail

Hier, je suis retournée sur le tournage de Shanghai. Cette fois ci c'était des scènes d'extérieur, vous pouvez voir le plateau sur le lien donné par Léti. Les décors sont vraiment très réalistes, à l'écran on n'y verra que du feu !

Pour ma part, la journée n'a pas été très active. En tout et pour tout, j'ai travaillé 2 minutes (payées 2250 bahts, soit 45 euros). Le reste du temps j'ai attendu. On a attendu, puisque c'est à peu près la même chose pour tous les figurants. Heureusement que l'ambiance est bonne et qu'on discute. On a quand même changé 3 fois de costumes, au cas où on aurait pu être utiles. Et pendant un de ces changements, j'ai failli me faire virer par Julie, la chef costumière tyrannique. Pourquoi ? Eh bien c'est justement la question que je vous pose... Que s'est-il passé ? Ca a bien sûr un lien avec ce que je portais.

Explications : Léti a trouvé, c'était un problème de couleur. Mon soutien-gorge était noir, et j'ai donc appris que c'était interdit. C'est vrai que si la robe est blanche, ça se voit. Mais jusque là je n'avais porté que du noir, et comme c'est mon seul soutien-gorge sans bretelles, je trouvais qu'il était le plus approprié.... Eh non ! Julie m'a donc dit : "je crois qu'on ne pourra pas continuer, c'est pas grave, j'ai assez de filles". Passant outre, une assistante m'a donné un soutien-gorge en silicone. Beurk. Imaginez 2 ronds couleurs chairs qu'on colle sur la poitrine. Il y a aussi des bretelles transparentes, à passer autour des bras, mais c'est censé bien adhérer aux seins, et je peux vous dire que ça fait bizarre. Surtout quand ils sont trop petits ! Ensuite j'ai remis la robe et suis allée me présenter à Julie :
- non, je t'ai dit qu'on ne pouvait pas continuer

- Mais j'ai enlevé mon soutien-gorge...
- Bon, ok...

En fait je n'ai pas travaillé après ça, mais j'ai été payée en heures sup, et c'est ça qui vaut le coup !