28 janvier 2007

A couteaux tirés

Jadis je n'avais qu'un couteau de cuisine. La cuisine thaïe veut qu'on émince toutes les viandes, et comme j'aime ça aussi, j'ai pris le pli. De toute façon comment cuire un steack dans un cuiseur de riz ?



Mais quand même, découper un ananas avec un couteau comme ça, c'était du sport ! J'ai donc décidé d'investir dans le modèle supérieur. Mais, la taille au dessus c'était ça :


Non, non, je n'ai pas changé l'ananas entre temps, c'est bien le même ! Gare à celui qui me cherche des noises, il trouvera à qui parler !

26 janvier 2007

Oublier l'esprit d'initiative

Comme de nombreux profs farangs, je me désole parfois du manque d'esprit d'initiative de mes chers étudiants. Il faut tout leur dire, tout préparer pour eux. Alors j'essaye, petit à petit, de leur apprendre à agir par eux-même. Mais aujourd'hui je me demande si je ne leur rend pas un mauvais service.

J'ai encore eu la preuve aujourd'hui de la lourdeur du système hiérarchique thaï. En fait, en tant que simple prof, je n'ai le droit à aucune initiative, tout doit être contrôlé et accepté par les supérieurs. Donc, dans mon propre intérêt, et pour éviter de me faire taper sur les doigts, je devrais oublier d'agir sans ordre. Pauvre maman qui m'a répété 100 fois : "reste pas bête"... Je pense que le système est à peu près le même partout en Thaïlande, c'est pour ça que j'ai peur du cadeau empoisonné que je fais à mes étudiants. Mais pour moi à qui on n'a pas appris à rester les deux pieds dans le même sabot, j'espère arriver à trouver un fonctionnement plus souple ailleurs dans quelques temps, loin de personnes qui m'encouragent à rester travailler avec elles tout en détruisant mon boulot et mes ardeurs !

PS : à part ça tout va bien : mes collègues sont super, les étudiants progressent. Ils arrivent même à avoir l'esprit de plus en plus synthétique comme j'aime. Et lundi dernier certains ne voulaient pas sortir de cours, ça avait passé trop vite. Ah, si la hiérarchie pouvait être si positive !

23 janvier 2007

Retour en Bretagne !

Heureusement que j'ai perdu mon portefeuille samedi soir, et pas le matin : il y avait dedans quelques 600 euros, dévolus à l'achat de mon billet pour Paris. Je voyagerai avec Sri Lankan Airlines, une première pour moi. Départ de Bangkok le mardi 27 mars, à 20h55. Petite escale à Colombo (non, pas chez Colombo), et arrivée à Paris à 7h45 le 28. Bus, RER, métro, je sais pas trop, toujours est-il que je dois prendre le train à midi, et que j'arriverai à Brest à 16h30. Rebelote dans l'autre sens le 13 mai.

Au programme :

  • Accueil de mon copain danois Jesper et sa soeur début avril
  • Petit tour jusqu'en Belgique avec eux pour voir Anne-Claire, sans doute du 5 au 10 avril
  • Fréquentation du CIEL pour voir mes anciens collègues et mes amies thaïes qui y seront à ce moment-là
  • Mariage de Léti en Touraine fin avril
  • Et bien sûr, visites en tous genres, festou-noz, cinéma, théâtre...

22 janvier 2007

Ouest-France

Après des années de rubrique locale, je passe enfin en page "France" de mon quotidien préféré. En attendant, peut-être un jour, un article signé de mon nom :-)

La langue française bientôt monument historique ?

Et si vous voulez lire mon article en entier, c'est ici (10ème commentaire)


Bon, ce n'est pas la version papier, mais voici un vrai article de ma plume sur le blog Ouest-France. Une Lettre de Thaïlande


21 janvier 2007

Loi des séries ?

Une petite histoire...

Hier c'était la Fête de la Francophonie à Bangkok, j'y participais avec mes danseuses, on a proposé une petite initiation danse. Pas beaucoup d'amateurs, mais il faut dire qu'à 12h30 sous un soleil de plomb, ça ralentit un peu les ardeurs. J'ai vu beaucoup de monde que je connaissais, des profs, des élèves, c'était vraiment sympa. Une fois terminé tout ça, je décide de rentrer avec mon ami Jirawut, il habite à côté de la station de métro aérien la plus proche de chez moi (mais quand même à 35 km). Il y a un hypermarché là bas, je peux donc faire mes courses puis prendre le taxi pour rentrer.

On prend donc le taxi pour aller jusqu'à la station de métro la plus proche. Au moment d'acheter le billet, panique, Jirawut n'a plus son portefeuille ! Il refait le chemin à l'envers, mais pas de portefeuille, il doit être dans le taxi. Avec dedans tout son argent (environ 150 euros). Mais vraiment tout, il n'a pas d'économies. Je n'ai pas beaucoup d'argent sur moi, mais je lui prête 2000 baths (40 euros) en attendant mieux. Bien sûr aussi sa carte bancaire, permis de conduire, carte d'identité...

On prend le métro, on se sépare, je fais mes courses, je vais prendre le taxi. Et là, panique, plus de portefeuille (bis !). Mon sac est ouvert. Je ne sais pas si quelqu'un l'a ouvert et pris le portefeuille ou bien si je l'ai mal fermé et le portefeuille est tombé... Je descends donc du taxi, je retourne au dernier endroit où j'avais mon portefeuille, ils n'ont rien trouvé... Je n'ai plus d'argent, je ne peux donc pas rentrer chez moi. Meilleure solution, appeler Jirawut pour qu'il me donne un peu de l'argent que je lui ai prêté. Il arrive rapidement et me dit que je dois faire une déclaration et qu'il m'amène à la police. Poste de police où il était encore quand je l'ai appelé, pour sa propre déclaration (il s'est écoulé environ 1 heure 30 entre les deux disparitions) ! On y retourne donc, il fait la traduction pour moi, avec le même policier que celui qui a rempli sa déclaration à lui. Et là surprise, il faut payer pour ce service ! 10 baths, la somme est dérisoire (20 centimes), mais le principe est vraiment étonnant. Et si Jirawut n'avait pas été là, comment j'aurais fait pour payer ?

Repas bien mérité, puis retour à la maison grâce aux 10 euros repris à Jirawut.

Dans le portefeuille il y avait du liquide (environ 35 euros, c'est pas grave), ma carte bancaire française (merci papa pour l'opposition), mon permis de conduire, ma carte d'identité, des bricoles diverses et 100 dollars en travelers cheque. Alors j'appelle American Express pour demander un remboursement. Une Américaine me répond. Au bout de 2 phrases elle me dit : "ça va en anglais ou bien vous préférez parler une autre langue ?" Je réponds que l'anglais me convient. Puis elle dit un truc style blablabla, et je dois avouer que je n'ai vraiment rien compris. Donc elle revient à la charge : "je vais vous trouver quelqu'un qui parle votre langue". Bon d'accord.

Je parle un moment avec un Français, puis il me passe le service remboursement, dit-il. Une Française me répond, elle se présente comme l'interprète. L'Amércaine du début revient. Elle me demande mon nom, via l'interprète. Je commence à épeler en français, puis je me dis que ce serait plus facile en anglais. Donc go. L'Américaine répond :" vous pouvez passer par l'interprète s'il vous plaît ? je ne comprends rien". Grosse honte pour moi :confused: Mais en fait elle ne comprenait pas mieux l'interprète !

On continue à discuter, elle pose ses questions en anglais, je comprends donc je commence à répondre en anglais, c'est un réflexe, puis je me rappelle que je dois attendre que l'interprète traduise... Pas facile ! Puis elle me demande quelle est ma résidence permanente.
"Thaïlande".
Ca ne lui convient pas : "oui mais est-ce que vous habitez en France et vous êtes en Thaïlande seulement pour le travail ?"
"Je suis en Thaïlande pour le travail et j'habite ici".
"Mais vous êtes sûre, quel est votre pays de résidence ? Vous allez rentrer en France ?"
Je réponds : "Ecoutez, j'habite ici depuis plus d'un an, je ne sais pas quand je vais rentrer en France, mais si vous préférez que ma résidence soit en France, ça ne me dérange pas... "

Elle me remet en attente le temps de vérifier mes propos. Comment ? je ne sais pas...

Après une bonne demi-heure d'attente, l'interprète revient et me dit que c'estt trop long maintenant, je devrais rappeler plus tard. Maintenant je comprends pourquoi la première question que l'Américaine m'a posée était : est-ce la première fois que vous déclarez cette perte ?

Je vais rappeler tout à l'heure, quand je serai sûre que l'Américaine aura terminé sa journée, je ne veux pas parler avec elle. Et je vais dire tout de suite que c'est mieux de mettre ma résidence en France... Petit détail qui n'est pas négligeable : le numéro de téléphone est au tarif local. Je n'ose pas imaginer le prix d'un appel de 45 minutes aux Etats-Unis !

Voyons maintenant les bons côtés de l'histoire :
  • J'ai toujours mon passeport, c'est le plus important
  • La photo de ma carte d'identité était horrible, je vais changer plus vite que prévu
  • Certaines personnes (n'est ce pas maman ?) me reprochaient mon attachement à mon vieux portefeuille usé. Je vais enfin en acheter un autre.
  • Hier matin je me demandais quel était le code de ma carte bancaire. Je ne l'avais jamais utilisée directement, est-ce que c'était toujours l'ancien code ou un nouveau que j'avais oublié ?
  • Vous avais-je dit que j'attends ma carte bancaire thaïe depuis 3 mois ? Elle devrait arriver sous peu, heureusement que je ne l'ai pas eue la semaine dernière ! Tout à refaire encore !
  • Je n'avais encore eu affaire à la police, il faut mieux que ce soit dans ces conditions qu'autre chose.
  • Et le plus important, comme dit Jirawut, c'est mieux que d'avoir un accident !

(faites quand même attention à votre portefeuille, "jamais deux sans trois", je ne voudrais pas que la malédiction tombe sur vous aussi)

Voilà, j'ai rappelé American Express. Le monsieur que j'ai eu a fait moins d'histoires, et il comprenait ce que je disais. J'ai passé 15 minutes à épeler mes coordonnées (ceux qui m'ont déjà écrit savent comme mon adresse ici est longue). Il insistait sur l'orthographe, disant que si c'était mal épelé ça pouvait ralentir la procédure. Je n'ai pas eu le temps de lui parler des joies de la translitération, qui font qu'un même mot thaï peut avoir plusieurs orthographes en alphabet latin et que donc ce nest pas très important ici... Alors quand il m'a demandé précisément quel nom j'avais sur mon passeport, et qu'il n'a pas compris l'histoire du tréma, j'ai ri sous cape. Même chose quand, après que j'ai dit I comme Israël, il m'a rétorqué : vous pourriez utiliser des mots plus communs ? Donc il a proposé India. Oui, pourquoi pas !

Je me moque, mais je comprends bien qu'ils doivent être méticuleux et prudents, ça peut être des grosses sommes en jeu (ici 100 dollars). Je dois maintenant aller dans une banque (vu l'adresse, il se peut que ce soit celle où ma carte de retrait s'est retrouvé coincée dans le distributeur, quel bonheur d'y retourner), et ils vont me rembourser via Western Union. Si tout va bien !...

19 janvier 2007

Les Thaïs et leur corps

Voici mon dernier article paru dans Brud-Nevez ( N° 260). Bonne lecture !



Les Thaïs et leur corps.

Au cours de leur séjour dans mon nouveau pays, mes parents ont été gênés par une des règles des temples : il faut laisser les chaussures devant la porte et entrer pieds-nus. Entrer chaussé serait un affront à Bouddha. On trouve beaucoup de différences dans les relations au corps ici.

Commençons donc par les pieds. Ils sont impurs, la partie la moins pure du corps. On peut les utiliser pour marcher, mais c’est tout. Par exemple, ça ne se fait pas de ramasser un objet avec le pied. Ou bien fermer une porte. Il m’arrive souvent de fermer la porte du frigo comme ça, mais seulement quand je suis seule. Chut, c’est un secret entre nous. De plus, il ne faut pas pointer avec le pied. Vous ne le faites jamais ? Non ? Vous êtes sûrs ? Parfois on pointe sans s’en rendre compte quand on est assis, il faut y faire attention, surtout quand quelqu’un est assis en face. Pire encore, pointer vers des représentations de Bouddha ou bien des images de moines est une offense terrible. Et, comme je l’ai déjà dit, il ne faut pas entrer dans les temples avec des chaussures. C’est la même chose dans les maisons et dans certains magasins. En fait, je ne comprends pas bien : si les pieds sont impurs c’est mieux de les cacher, non ? Mais c’est comme ça… les chaussures sont encore plus sales que les pieds.

Au contraire, la tête est sacrée, c’est le siège de l’âme. Il ne faut pas la toucher. Même une caresse sur la tête d’un enfant ce n’est pas un signe de tendresse ou d’amitié comme en France. Oh, bien sûr c’est différent au sein de la famille. Un autre tabou : les femmes ne peuvent pas toucher les moines à cause de la tentation qu’elles pourraient provoquer. Dans le bus, si une femme est assise près d’une place réservée aux moines, et si un d’eux arrive, elle devra se lever pour éviter de le toucher. Ce n’est pas facile de savoir comment se comporter envers les moines. Je n’ose pas leur parler, parce que j’ai peur de faire des erreurs. Un autre exemple : ils doivent mendier leur pitance, et tous les matins les gens leur donnent de quoi manger. Mais il faut suivre les règles : les vrais bouddhistes enlèvent leurs chaussures avant de s’incliner devant eux et de déposer la nourriture dans leur écuelle.

Un baiser contre la tradition

En général on dit que les Thaïs sont pudiques et qu’ils ne se touchent pas en public. C’est vrai. Par exemple un homme ne peut pas embrasser sa copine dans la rue, ou le contraire bien sûr ! Il y a peu, on ne voyait pas d’amoureux marcher main dans la main, mais les choses changent. Les jeunes sont influencés par les mœurs occidentales. Les Thaïs sont pudiques, mais ils font aussi des choses surprenantes pour une Bretonne. Si vous voyez deux filles se tenir la main, ou un homme qui a la main sur l’épaule d’un autre, ça ne veut pas dire qu’ils forment un couple. Ce sont simplement de très bons amis.

Les Thaïs se soucient beaucoup de leur apparence, les hommes comme les femmes. Ils utilisent beaucoup de crème pour hydrater leur peau, pour la blanchir… du talc ou du papier absorbant pour éponger la sueur sur leur visage. La plupart des filles ont un miroir dans leur sac et elles l’utilisent en classe de temps en temps. Ou bien elles passent (les garçons aussi) des heures dans les toilettes pour être sûres d’être belles. Au début j’ai été effarée par leur comportement dans l’ascenseur ou tout autre lieu où on trouve un miroir : ils ne se cachent vraiment pas pour s’admirer. En France on penserait d’eux qu’ils sont narcissiques et frivoles mais c’est normal ici. En général ils adorent prendre des photos aussi. Il n’y a pas besoin de les appeler 2 fois pour faire la photo, ils sont toujours prêts. Vous comprendrez donc qu’ils n’ont aucun problème avec leur image. Et ils ont raisons, ils sont tellement beau généralement. Enfin, c’est juste mon avis !

13 janvier 2007

Graduation Day

La Thaïlande a repris la tradition anglo-saxonne de la cérémonie de fin d'étude. Aujourd'hui c'était le jour de la photo, et on m'avait demandé d'y participer. J'ai donc pu revêtir une toge, pour la première fois de ma vie ! La couleur du col dépend des études. Mes étudiants sont en violet, la couleur des "arts". Mais pour les profs c'est rouge. Les 2 bandes sur les manches correspondent au niveau master. Si je fais un doctorat j'aurai 3 bandes, mais je ne crois pas que ça arrivera. Pas de chapeau pour moi, c'est seulement pour les étudiants.

Les étudiants sont venus en famille pour la plupart. Ils avaient des superbes bouquets de fleurs, des peluches. Certains étaient aussi accompagnés d'un photographe professionnel. C'est vraiment un business ! Et ils ont du mal à comprendre qu'on n'ait pas l'équivalent en France.



10 janvier 2007

Qu'est-ce que c'est ?


Ca se mange, qu'est-ce que c'est ?

(Léti, tu ne joues pas)

Enora a trouvé (merci Aurélien, t'aurais pas été rencardé par Léti, toi ?), c'est bien du chien ! C'est la viande préférée de John, alors il m'a fait goûter ça. Et je dois dire que c'est plutôt bon. En tout cas c'est clair, je préfère les toutous morts dans mon assiette que sur 4 pattes ! Faites attention à Médor quand je rentrerai en Bretagne ;-)

09 janvier 2007

Royal Flora - Chiang Mai

Etape suivante, Chiang Mai. Environ 400 km de Pu Chi Fa, à moto. Suffisamment pour me laisser avec une certitude : je n'aime pas ça ! Heureusement que pour le retour on avait prévu de prendre le bus, je ne crois pas que j'aurais supporté de reposer mes fesses dessus...
Oui, c'est bien moi. John m'avait dit qu'il avait un manteau pour moi, j'avais pas cherché à en savoir plus. J'ai eu un choc quand j'ai vu que c'était une doudoune militaire. Bon, ben, pas trop le choix, donc on fait avec. Au moins ça tient chaud !


En fait je ne peux pas trop vous parler de Chiang Mai, parce que j'ai été malade, donc on n'a pas trop visité. De ce que j'ai vu, c'est une ville thaïe comme une autre, donc pas terrible. Mais quand même, on a visité ce pour quoi on était venu : Rachapruek, la grande exposition florale en hommage à Sa Majesté. Et c'était beau ! Je vous mets quelques clichés.



les tulipes des Pays Bas ont beaucoup souffert de la chaleur thaïe...



(ils avaient même pensé aux orchidées assorties à ma tenue !)

Pu Chi Fa

Sur l'itinéraire de nos vacances se trouve Pu Chi Fa (la montagne qui pointe vers le ciel). C'est une falaise escarpée tournée vers l'est, et où les levers de soleil sont magiques. Tandis que l'astre orange amorce sa course quotidienne, la vallée du Mékong sommeille dans un océan de brume







(deux petites filles Hmong)

La luminosité est exceptionnelle. Tant de splendeur mérite bien un lever à 5h du matin, même si je déteste ça. Le froid vif est là pour nous garder éveillés. Nous avions passé la nuit au presbytère d'un village voisin. J'en profite pour vous décrire les maisons de la région. En gros, ce sont des garages, les murs sont en briques nues. Il n'y a pas de vitres aux fenêtres, seulement un volet en bois. Il y a l'eau courante et l'électricité, mais pas de salle de bain. Les toilettes ? un WC turc sans chasse d'eau. Une grande vasque et un récipient en plastique font office de douche. Pas d'eau chaude. Dans la cuisine on trouve un ou deux woks sur leurs feux respectifs, une table, peut-être un meuble pour la vaisselle. Pas d'évier, seulement un robinet, on fait la vaisselle dans une bassine, posée sur le sol. L'évacuation d'eau se fait grâce à un trou dans le mur. Seulement le strict nécessaire. Mais toujours une télé ! Impossible d'imaginer une maison thaïe sans télé.

Réveillon haut en couleurs

Si j'étais à Mae Salong ce n'est pas vraiment par hasard. C'est le village de mon copain, John. (si, à ce stade vous avez l'impression d'avoir loupé un épisode, ne vous inquiétez pas, tout le monde est dans le même cas, la nouvelle n'était pas encore publique ;-) ). Malgré son nom il est thaï. Mais d'origine chinoise et birmane.

Pour fêter la nouvelle année, Mae Salong organise le festival du thé. Il y a des échoppes partout, qui proposent de faire goûter diverses variétés. Vu les prix qu'atteignent certaines, on peut vraiment parler d'or vert !



Se promener sur le marché de Mae Salong c'est aussi faire se familiariser avec les tribus montagnardes. Akka, Lahu, Yao, beaucoup d'ethnies sont représentées. J'apprends rapidement à reconnaître les costumes. Ici ce sont deux femmes lahu qui préparent des galettes de riz sucré.
Un peu gluant, mais appétissant !


Ensuite c'est l'heure de réveillonner. Nous nous invitons donc chez la belle-soeur de la cousine de John. Ou quelque chose comme ça. De toute façon les Asiatiques sont très communautaires et dès qu'il y a un lien du sang, aussi ténu soit-il, ils s'appellent tous "frère" et "soeur". La famille a déjà mangé quand nous arrivons, mais ce n'est pas grave, John va tuer et cuisiner un coq pour nous deux. Il prend donc possession de la cuisine, ou plutôt de l'espèce d'appentis qui en fait office. Un peu style loch-pour-cuire-la-bouillie-du-cochon, pour ceux à qui ça évoque quelque chose. L'animal est vite vidé, il n'y a en fait rien à jeter. Pour ceux qui ne le savent pas, les Chinois mangent tout. Tout ! Donc les intestins, l'estomac, les pattes, on ne jette rien et on cuit tout. Et on déguste. Ils adorent ça ! Hmm, je peux avoir un morceau de blanc à la place ?

C'est là que nous apprenons la nouvelle des attentats de Bangkok. On sait que des bombes ont explosé, mais impossible de savoir qui sont les terroristes, ni s'il y a des victimes. On peut juste espérer que tout va bien pour nos amis de la capitale.

Après le repas, retour au village pour la fête. Concours de chant, danses traditionnelles par les jeunes des tribus, l'ambiance est très bonne. Mais finalement un officiel annonce que la fête sera écourtée, par solidarité envers Bangkok. Pas de compte à rebours, on se sépare juste avant minuit. Mais ils tirent quand même le feu d'artifice.

Bonne année !

Aujourd'hui, on ne sait toujours pas qui sont les responsables des attentats qui ont fait 3 morts. Séparatistes musulmans du sud ? Partisans de l'ancien premier ministre déchu ? Pas sûr qu'on connaisse la vérité un jour...

Mae Salong


J'ai passé le réveillon à Mae Salong, dans les montagnes du nord (1350m d'altitude). C'est un village un peu particulier, complètement chinois. Il a été créé par des réfugiés du Kuomintang (armées anti-communiste), chassés de Birmanie par un coup d'état en 1962. La Thaïlande les a alors accueillis, à condition qu'ils aident à combattre le Parti Communiste de Thaïlande. Pour payer les armes, et tout simplement survivre au quotidien, ils taxent l'opium qui traversent ces terres (le Triangle d'Or n'est pas loin, il y a donc beaucoup de trafic dans la région). Mais le gouvernement thaï, sous la pression internationale, décide d'éradiquer la production de pavot, et de mettre fin aux trafics sur son sol. Les Chinois se lancent donc dans des cultures de subsitution, notamment le thé. Il est cultivé à flanc de montagnes, c'est vraiment très joli.


(au centre on voit une plantation de théier)



Parler thaï à Mae Salong est presque incongru, je peux donc pratiquer le peu de chinois que je connais. Ni hao, xie xie. Malheureusement je n'ai pas l'accent qu'il faut. Le mien est franco-mandarin, et ici tout le monde parle le dialecte du Yunnan (province du sud de la Chine). Bon, c'est pas grave, ils me comprennent quand même. Et au pire, ils sont tous bilingues donc je peux repasser au thaï.