31 mars 2012

Zéro

Ayé, l'école est enfin fermée. Mais en fait non... Venez, je vous explique.

A la fin de chaque semestre, chaque élève se voit attribuer une note finale comprise entre 0 et 4. 4 c'est très bien, 0 c'est loupé. Il faut avoir au moins 1 pour passer. (J'avais déjà parlé des notes ici. Cette note finale est en quelque sorte le résumé des autres).

Pendant le mois de mars, les profs étaient censés organiser des cours de rattrapage pour les élèves ayant eu 0. Moi, j'ai refusé. J'ai mis huit 0 ce semestre, à des élèves qui ne venaient jamais. Au contraire, tous ceux qui ont fait preuve d'assiduité, même s'ils étaient complètement nuls et pénibles ont eu au moins 1, ce n'était pas très difficile à décrocher. Ces 8-là ont préféré aller à la pêche. Et on me demande ensuite de perdre mon temps à leur faire cours ? Ça va pas la tête ?

Quatre de ces élèves sont venus réclamer des cours. Je les ai renvoyé chez eux en leur disant qu'ils n'auraient pas de cours et garderaient leur zéro.

En fait je viens d'apprendre que je suis obligée de leur proposer quelque chose... Ils ont encore jusqu'au 10 avril pour se présenter devant moi. Ma position n'a pas changé, je ne ferai pas cours à ces élèves. J'ai donc changé de stratégie. J'ai préparé un devoir portant sur plusieurs points étudiés en classe pendant le semestre. Ils pensaient être assez intelligents pour pouvoir se passer du cours ? Alors qu'ils le prouvent ! En fait je sais qu'ils auront encore 0 (et c'est le but), et ce sera leur note finale. Non mais ! Comme on dirait au gouvernement, j'ai une obligation de moyen, pas une obligation de résultat.

Puisque l'école est officiellement fermée, les profs ne sont pas tenus d'y être en permanence. J'ai laissé mon numéro de téléphone sur mon bureau, les élèves m'appelleront s'ils veulent prendre rendez-vous (ça risque déjà d'en décourager certains). Mais dans les faits, je pense que j'irai à l'école de temps en temps, notamment l'après-midi, pour pouvoir profiter de la clim. L'été est arrivé, les températures difficiles à supporter avec.

28 mars 2012

Le petit cuisinier

Depuis une semaine maintenant John travaille dans un restaurant. Ça faisait plusieurs mois qu'il y pensait, il voulait apprendre à confectionner plein de plats thaïs. Et au lieu de prendre des cours, il a préféré se faire embaucher en cuisine. Pour le moment il est très content. Alors qu'il n'est qu'aide de cuisine, ses collègues le laissent manier le wok, donc il apprend très vite.Et moi j'en profite à la maison !

Par contre les conditions sont proches de l'esclavage. Il travaille 9h par jour, 7 jours par semaine ! Ça c'est pour le premier mois, normalement ensuite il aura un jour de repos par semaine. Par contre ses collègues, trois femmes, travaillent elles de 8h à minuit tous les jours, sans aucun repos ! C'est complètement fou ! Et ce n'est pas le rythme très cool de certains emplois thaïs, en cuisine il faut s'activer, le restaurant marche bien et reçoit des clients tout au long de la journée. 

En plus de ça, il a appris hier que s'il est absent un jour mais ne fournit pas de certificat médical, on lui retire deux journées de salaire ! Il faudrait donc travailler gratuitement ? 

Et tout ça pour la somme dérisoire de 170 bahts par jour, 4 euros (pour comparaison, je gagne environ 1200 bahts par jour à l'école). 170 bahts c'est le salaire minimum à Lamphun, il varie selon les provinces. Heureusement, les pourboires, assez nombreux sont partagés entre tous les employés, donc John reçoit sa part aussi. 

Je lève mon chapeau à tous ces Thaïs qui travaillent dans de telles conditions, ils ont vraiment du mérite !

Voir la mise à jour dans les commentaires. 

23 mars 2012

Ramène tes fraises

En tant que Plougastellenn je suis forcément très difficile sur les fraises. En Thaïlande je n'en avais jamais acheté, de peur d'être déçue. Celles que j'avais eu l'occasion de goûter étaient parfois correctes, parfois pas bonnes du tout, mais toujours chères.

John en a acheté hier. Je ne sais pas si c'est parce qu'on est dans la région productrice ou si c'est parce que c'est une année à fraises, elles me semblent moins chères cette année.


Elles sont toutes petites et vous pouvez voir qu'elles sont cueillies encore un peu blanches. Mais ce n'est pas un problème, quand elles sont très rouges elles ne sont pas vraiment bonnes, trop mûres. Évidemment, elles n'arrivent pas à la hauteur des gariguettes de Plougastel, mais je dois avouer qu'elles sont globalement assez bonnes.

18 mars 2012

Bienvenue au jardin

Tout à l'heure je me suis amusée à photographier quelques détails de notre jardin.

Les mangues mûriront-elles ?

Méandre de plastique

Pique, pique, pique

Le facteur ne trouve plus la boîte aux lettres

Les habitants de la maison aux esprits

Je te vois...

17 mars 2012

La courbe de Vallop

En Thaïlande il n'y a pas d'échographie au 8ème mois, et par conséquent pas d'estimation du poids du bébé à la naissance à partir de ses mesures.


Mais dans mon carnet de suivi se trouve une courbe de Vallop. Je ne sais pas si c'est une invention thaïe, mais si j'en crois google le concept est surtout utilisé ici et un peu en Asie du Sud-est. Il s'agit de déterminer le poids du bébé en comparant l'indice de masse corporelle de la mère et sa prise de poids pendant la grossesse.

Jusqu'à présent je me trouvais juste au dessus de la ligne des 3kg. Ce mois-ci, je suis passée juste en dessous. Il faut dire que j'ai pris un peu moins de poids que ce qui est recommandé par les docteurs locaux (2 kg par mois). On me l'a fait remarquer mercredi, mais moi je suis plutôt contente. Ça facilite sans doute ma vie maintenant, et ça sera toujours ça de moins à perdre après la naissance ! D'ailleurs le docteur a ajouté que ce n'était pas un problème (il faut bien dire que j'avais des stocks avant d'être enceinte !). Et puis cette courbe n'est qu'une indication, les mesures ne sont pas si justes que ça.

Si des femmes déjà maman veulent servir de cobayes, je peux regarder ce qu' aurait indiqué leur courbe de Vallop. Il faut m'envoyer votre taille (attention, pas plus de 1,70m, le tableau ne va que jusque là !) et le poids en début et en fin de grossesse (là encore, format thaï oblige, pas plus de 85 kg).

12 mars 2012

Reparlons chiffons

Après les vêtements pour futures mamans, parlons un peu des tenues pour bébés.


Contrairement à la France, il n'y a pas un grand choix de vêtements pour les nouveaux-nés. En fait, il n'y a pratiquement rien. J'ai été très étonnée le jour où on est allés se promener dans le rayon bébés du supermarché. Autant pour les grands (plus de six mois, voire un an) il y avait beaucoup de choses, autant pour les riquiquis, c'était très léger. Donc John avait décidé d'aller voir à Bangkok. Et il a acheté un lot de 12 chemises style local.

On peut difficilement faire plus simple.


Comme il n'y a rien d'autre (du moins pour les gens normaux, on n'a pas essayé les magasins chers), j'en déduis que c'est la tenue normale des nourrissons. Il y a aussi des shorts du même style, mais John a pensé que des langes feront l'affaire pour le début et donc il n'en a pas acheté.

En tout cas pas de bodys, de pyjamas, de brassières, de turbulettes... Il faut dire que c'est inutile de trop couvrir les bébés ici, surtout ceux qui naissent en plein été, comme Fest-noz.

Et vous vous demandez peut-être comment je m'habille, moi. Encore et toujours je résiste aux robes moches. Jusqu'au début du mois je portais mes hauts habituels, à part un T-shirt de grossesse reçu de France. Ça commençait à beaucoup serrer, mais c'était pas si mal. Et maintenant j'ai augmenté mon stock de T-shirts de femmes enceintes grâce à mon ancienne nourrice qui a séjourné en Thaïlande et m'a apporté une commande passée chez Kiabi. Vous voulez voir ce que ça donne ? 

J'en suis à 32 semaines, il me reste donc 2 mois de grossesse et je me demande bien jusqu'où mon ventre va pousser !

08 mars 2012

Le camp des éléphants de Lampang

Hier c'était un jour férié, Makha Bucha, qui commémore le sermon de Bouddha à 1250 disciplines. Quatre collègues et moi avons profité de l'occasion pour aller visiter le camp de conservation des éléphants de Lampang.

L'entrée coûte seulement 20 bahts (50 centimes). Des spectacles sont organisés 3 fois par jour (10h, 11h et 13h30). On trouve des spectacles d'éléphants un peu partout en Thaïlande, mais celui-ci est particulier : l'important n'est pas vraiment le divertissement mais il s'agit plutôt de montrer le travail traditionnel des éléphants. Donc pas de costumes chatoyants ou de musique de foire comme ailleurs, c'est beaucoup plus sobre. Nous avons manqué le début parce que nous sommes arrivés trop tard, mais je sais qu'ils font des démonstrations de déplacement de troncs d'arbres plutôt que des parties de foot. Il y a quand même de la place pour les loisirs, les éléphants font de la musique ou peignent (mieux que moi d'ailleurs, mais je crois qu'ils sont un peu aidés !)

Ensuite nous sommes allés à l'hôpital. Trois éléphants avaient des problèmes de pattes comme celui-ci. Un autre souffrait de conjonctivite, ou une maladie du même genre.



Puis direction la nurserie. Grâce à Kim qui faisait l'interprète nous avons pu discuter avec les soigneurs. 

Cette éléphante est enceinte de 17 mois, il lui reste encore 7 mois de gestation. Les bosses sur son ventre était assez impressionnantes ! Mais comme la peau d'un éléphant est très épaisse, on ne peut pas voir le bébé bouger à l'intérieur du ventre. A la naissance un bébé éléphant fait environ 60 kg. 



Le petit à côté n'est pas son fils.  Il a été séparé de son troupeau pendant un glissement de terrain et n'a jamais pu retrouver les siens, alors il a trouvé refuge au camp. Ils recueillent des animaux perdus, malades ou exploités.


Cet éléphanteau a 1 an et la semaine dernière il pesait 290 kg ! Il mange 8 litres de bouillie de lait et riz par jour et aussi des bananes, de la canne à sucre... La mère elle a besoin de 300kg de nourriture par jour. Chaque jour ils font 2 km de marche pour garder la forme et prennent un bain une fois par semaine.

Au camp ils commencent à dresser les animaux quand ils ont 2,5 - 3 ans.Pour les humains, ils proposent des stages pour apprendre à conduire les éléphants.

J'ai bien aimé cette visite, notamment le petit prix d'entrée et le fait que ce soit un centre de conservation et pas juste une attraction touristique, mais je pense qu'il y aurait des points à améliorer pour les touristes. Des panneaux explicatifs plus nombreux seraient vraiment les bienvenus. J'aurais été frustrée si on n'avait pu avoir aucun renseignements complémentaires. 

Ensuite, il faut vraiment y aller dès le matin pour pouvoir tout voir. On a loupé la baignade des éléphants, c'est dommage. Le dernier spectacle se finit vers 14h et c'est aussi l'heure de la dernière navette pour rejoindre le parking. Mais ce n'est indiqué nulle part. Évidemment nous avons pris notre temps, alors nous nous sommes retrouvées coincées. En fait on peut aussi marcher jusqu'au parking si besoin, mais on a un peu eu l'impression d'être abandonnées...

Et dernière remarque, il y a des balades à dos d'éléphant (500 bahts/demi-heure, on peut monter à 2), mais une bonne partie se fait dans le camp lui-même, c'est moins bien que la jungle !

(Merci à Maïté pour les photos, mon appareil était à Bangkok avec John pour sa remise de diplôme)

06 mars 2012

Les petits bâtons

 La dernière fois que je suis allée à l'hôpital, la docteure m'a donné des devoirs à faire. Tous les matins, de 8h à midi, je dois compter le nombre de mouvements du bébé et faire des petits bâtons dans un tableau. Arrivée à 10, je peux m'arrêter. Si jamais il y a moins de 10 mouvements, je dois être plus attentive l'après-midi. Mais on ne m'a pas dit quel était le point critique qui nécessitait un contrôle à l'hôpital.

Je trouve ce système assez stupide. Pourquoi compter seulement le matin ? D'autant que les bébés sont souvent plus actifs le soir quand la mère est au repos. Si on veut vraiment surveiller les mouvements de près il faut le faire tout le temps, non ? D'ailleurs certains matins je n'ai senti le bébé que 2 ou 3 fois. Parce que j'étais occupée à faire autre chose, parce que c'était un jour plus calme pour lui, il y a plein de raisons. Mais un système comme ça peut être angoissant pour les futures mères. Sur les sites français ils disent qu'il faut sentir le bébé tous les jours. Si on ne le sent pas pendant une période relativement longue, ils conseillent de s'allonger et attendre que le bébé se manifeste. S'il ne bouge toujours pas, direction l'hôpital. Ça me semble beaucoup plus sensé.

Et puis faire des bâtons c'est très infantilisant. Ça me rappelle une de mes copines au collège qui allait chez l'orthophoniste et devait noter la position de sa langue au réveil. Une fois elle ne l'avait pas fait et avait rempli son tableau juste avant le rendez-vous. Mais l'orthophoniste l'avait remarqué : elle avait utilisé toujours le même stylo, ce n'était pas crédible.

J'ai bien retenu la leçon. Mon tableau reste à la maison et tous les 2 ou 3 jours je fais des petits bâtons en changeant de stylo de temps en temps. Évidemment je suis attentive aux mouvements du bébé, mais le chiffre 10 n'est pas devenu mon Saint-Graal et je ne compte pas chaque petit coup.