31 mars 2011

Le petit coin

Une fidèle lectrice qui se reconnaîtra m'a fait remarquer que je n'avais toujours pas parlé des toilettes. J'y pensais depuis un moment, mais j'oubliais toujours d'emporter mon appareil en allant faire pipi. C'est chose faite, j'ai photographié les waters* de la bibliothèque.

Globalement, je suis très satisfaite des toilettes à Taïwan. Il y en a un peu partout, notamment dans les stations de métro et les parcs, et elles sont propres. Il y a deux modèles, les sièges, et les toilettes à la turque de ce style :



Souvent, le trou est sur une large estrade. C'est donc moins casse-gueule que le modèle thaï.

Comme on a souvent nos préférences, les Taïwanais ont pensé à tout. Sur les portes, il y a des écriteaux signalant à quel style on aura à faire.





Très pratique ! A la bibliothèque, il y a 1 siège pour 3 turcs, et c'est à peu près le même ratio à la fac. J'en conclus donc que les Taïwanaises sont adeptes du pipi accroupi.

A noter que comme en Thaïlande, on est censés jeter le papier dans une poubelle, et pas dans la cuvette.

Par contre il n'y a pas forcément de petit jet comme au pays du sourire. C'est dommage, je trouve ça vraiment utile.



* y a-t-il encore des gens qui disent "les waters" ?

30 mars 2011

Etre ou ne pas être un pays

Il y a longtemps déjà, j'avais dit que je vous parlerai de la situation politique locale. Taïwan, est-ce un vrai pays ?

Comme j'en ai parlé dans un article publié dans le dernier Brud Nevez, je vous ai traduit le tout. Vous avez un peu de temps ? Bonne lecture !

Taïwan fait la même taille que la Bretagne : 36 000km2 (Bretagne à cinq départements : 33 000). Elle fait 394 km du nord au sud, et 144km d’est en ouest. C’est un pays montagneux, et pas qu’un peu : le point culminant, le mont Yu Shan fait 3982m, on y trouve même de la neige. D’une manière générale, il y a deux saisons : l’hiver frais et humide (voire froid, par exemple le 30 janvier à 18h30 il ne faisait que 7°) et l’été, chaud et pluvieux. Donc oui, il pleut souvent, encore une ressemblance avec la Bretagne.

Les montagnes sous un ciel gris, vue typique du Nord de Taïwan

Par contre, alors qu’il y a quatre millions d’habitants en Bretagne, ils sont 23 à Taïwan. Et la moitié de l’île est pratiquement inhabitée, ce sont des montagnes et des forêts. Donc la densité est très forte : 629 hab/km2, c'est-à-dire 5,5 fois plus qu’en France. 98% de la population sont des Hans originaires de Chine continentale, et 2% sont des aborigènes.

Une rue de Taipei

On connaît Taïwan grâce aux produits « Made in Taiwan », cependant il ne faut pas croire que le pays est une usine à ciel ouvert, même si la haute technologie marche très bien (informatique, biotechnologie, GPS…). De nos jours, l’industrie ne représente qu’un quart du PIB. Ce sont les services qui créent la plus grande partie de la richesse (71%). Il n’y a plus beaucoup d’agriculteurs (seulement 5% des travailleurs). Taïwan est un pays riche et développé comme les autres dragons asiatiques : la Corée du Sud, Hong-Kong et Singapour.

Mais est-ce vraiment un pays ?

Pour comprendre, il faut s’intéresse un peu à l’histoire de Taïwan.

Autrefois on l’appelait Formose. C’est un mot portugais qui signifie « magnifique ». En fait, les Portugais ne sont pas restés très longtemps ; les Flamands et les Espagnols ont eu plus de succès. Les Japonais et les Chinois ont aussi cherché à tirer le meilleur parti de l’île.

Mais raconter toute l’histoire prendrait trop de temps, alors faisons un saut jusqu’à la fin du XIXème siècle. En 1894, Formose est devenue une colonie japonaise après la guerre sino-japonaise. Les Japonais l’ont modernisée en y introduisant le chemin de fer, de nouvelles techniques pour l’agriculture et en mettant en place une administration efficace. En outre, ils ont construit des écoles, des hôpitaux, etc. Mais en 1945, Taïwan est redevenue chinoise suite à la reddition du Japon.

A cette époque en Chine les Communistes (partisans de Mao Zedong) et les Nationalistes (le Kuomintang, les partisans de Chiang Kai-Shek) étaient en guerre. Le perdant fut Chiang Kai-Shek et il trouva refuge à Taïwan à partir de 1949 et Taipei devint la capitale de la République de Chine (à ne pas confondre avec la République Populaire de Chine). Même si la RDC n’était pas communiste, c’était pratiquement une dictature. La loi martiale était en vigueur jusqu’en 1987. Chiang Kai-Shek a été président jusqu’à sa mort en 1975, puis il a été remplacé par son fils Chiang Ching-Kuo. Les premières élections libres n’ont eu lieu qu’en 1996. Pour ce qui est de l’économie, le Kuomintang, le seul parti politique, était très libéral, mais les libertés fondamentales des Taïwanais n’étaient pas respectées.


Chiang Kai-Shek

Jusqu’aux années 1990, le but officiel du gouvernement taïwanais était de reconquérir la Chine, mais cette idée a été abandonnée. De l’autre côté de la mer, le gouvernement chinois considère Taïwan comme une de ses provinces. Pour l’ONU et beaucoup de pays, dont la France, il n’y a qu’une Chine. Pourquoi ? Je peux vous donner la raison officieuse : ils évitent tous de se mettre la Chine à dos, pour des raisons politiques et économiques.

Et alors, Taïwan est indépendante ou pas ? Ce n’est pas officiel, mais dans les faits, oui. Voici pourquoi je peux l’affirmer : il y a un président et un gouvernement, une monnaie (le nouveau dollar taïwanais), Pékin n’intervient pas dans les affaires intérieures*. Et une preuve irréfutable : les avions qui font la liaison Pékin-Taipei décolle du terminal international !



* J'ai écrit cet article il y a 2 mois. Depuis, je sais que les relations entre Taïwan et la Chine sont loin d'être hostiles. Le Kuomintang prône maintenant un rapprochement pragmatique avec le voisin. Et je crois même que l'influence de la Chine est encore plus forte que ça. Ou alors, comment expliquer que Taïwan accepte la propagande chinoise sur son territoire ? Je m'explique : dimanche j'ai vu une grande banderole déployée sur un immeuble qui disait : "Le bouddhisme tibétain n'est pas un vrai bouddhisme. Les lamas ne sont pas des vrais moines et nonnes bouddhistes". Je ne vois pas pourquoi les Taïwanais en voudraient aux Tibétains ! Et il y a plusieurs écoles de bouddhisme, c'est un fait, aucune n'est supérieure aux autres. Donc je suis convaincue que c'est une idée venue de Chine continentale.

27 mars 2011

Les aborigènes de Taïwan

Aujourd'hui, avec mon ami Andrew, je suis allée visiter le musée Shung Ye consacré aux aborigènes de Taïwan. Une visite très instructive ! En plus, on ne le savait pas, mais il y avait une visite guidée en anglais à 14h, et nous sommes arrivés à 13h30, parfait !

14 tribus sont reconnues officiellement : Amis, Atayal, Bunun, Kavalan, Paiwan, Puyuma, Rukai, Saisiat, Sakizava, Da'o, Thao, Truku, Tsou et Seedeq. Ces gens seraient venus du Sud-Est de la Chine ou du Sud-Est asiatique il y a environ 6000 ans. Ensuite, selon, certaines théories, ils auraient colonisé les Philippines, la Malaisie, l'Indonésie, la Mélanésie, la Polynésie, l'île de Pâques et la Nouvelle-Zélande et Madagascar. Bref, toutes les îles et régions côtières de cette partie du monde, à part l'Australie !

Actuellement, les aborigènes représentent environ 2% de la population taïwanaise. Leur mode de vie a beaucoup évolué évidemment, et de nombreux aborigènes vivent maintenant en ville. Les 14 tribus ont des traditions différentes, et pour le moment je ne connais pas les différences entre chaque groupe. Mais voici quelques photos pour vous mettre dans l'ambiance. Elles ne sont pas terribles comme elles ont été prises sans flash...



Certaines maisons étaient semi-enterrées pour les protéger des typhons.


D'autres étaient construites en pierre.


Le foyer. La plate-forme sert à fumer les aliments.





La plupart des groupes vivent dans les terres, voire dans les montagnes. Mais ceux qui vivent près des côtes se déplaçaient et pêchaient en canoës. Les adolescents devaient construire leur propre embarcation avant d'être considérés des hommes. Les motifs sont très symboliques. "l'arbre à spirale" représente les esprits des ancêtres et le rond, leur oeil, protégeant et guidant le canoë. Sur la frise, on peut également voir des symboles représentant les vagues et les traces de crabe dans le sable.



Costume masculin


Costume féminin


Les boutons étaient échangés contre du gibier. Les Européens étaient très durs en affaire : un bouton = un ou plusieurs sangliers. Pirates !


Grâce à ce gilet brodé, les jeunes filles prouvaient leur habilité. Si le travail était bien fait, elles gagnaient leur place dans la communauté.


Des coiffes qui ne sont pas sans rappeler celle des Amérindiens.




Parure de cérémonie pesant plus de 3 kg.


Et pour terminer, une petite question : en quoi cette flûte est-elle spéciale ?


C'est donc une flûte nasale. Attention au rhume !

24 mars 2011

Tremblement de terre (bis repetita)

Cette fois-ci c'est la zone du triangle d'or qui est touchée. La famille de John, qui vit à quelques dizaines de kilomètres de l'épicentre a bien tremblé, mais tout va bien. Pas de destructions dans le village. A ma connaissance le séisme n'a pas causé de problème en Thaïlande. J'espère que les informations plus détaillées qui arriveront sous peu ne me contrediront pas ! Et aussi que tout va bien en Birmanie et au Laos.

Ajout du 25 mars : Finalement on dénombre au moins 60 morts en Birmanie, 1 en Thaïlande. Voici un lien avec des photos de Birmanie.

Une autre devanture


Pas de faute cette fois-ci, mais j'ai du mal à comprendre le rapport avec Dublin et la cuisine japonaise !

23 mars 2011

Sens de la désorientation

En général j'ai plutôt un bon sens de l'orientation. Je lis facilement les cartes et je me perds rarement.

Mais à Taïwan j'ai des difficultés. Il y a beaucoup de plans en ville, mais ils m'embrouillent plus qu'autre chose. Regardez en haut à gauche, et vous allez comprendre.


Le Nord est en bas... Bon, je suppose que je pourrais m'y habituer. Le problème c'est qu'ici, ils orientent systématiquement les plans pour que ça corresponde à ce qu'on voit. C'est dû au fait que les Taïwanais ont du mal à se repérer dans l'espace, ils résonnent en terme de "gauche/droite", "Nord/Sud" ne leur évoque pas grand chose.

Donc le Nord varie d'une carte à l'autre. Dans une même station de métro, si on change de plan, on change d'orientation. Et j'ai beaucoup de mal à m'y faire, puisque moi je fonctionne avec les points cardinaux.

Je ne sais plus si je vous ai déjà raconté cette anecdote : les Thaïs aussi "perdent le Nord". Un jour, j'avais demandé à mes étudiants où était le Nord. Ils avaient tous montré le tableau. Loupé, c'était l'Est. Mais pour eux, le Nord est forcément devant !

22 mars 2011

21 mars 2011

Objectif Lamphun

La semaine dernière, après avoir décidé de retourner en Thaïlande, j'ai commencé à chercher du travail. Sachant que trouver un poste de prof de français serait très difficile, j'ai postulé dans des écoles cherchant des profs d'anglais. J'ai envoyé environ 25 candidatures un peu partout en Thaïlande, mais pas à Bangkok. Dès jeudi matin, j'ai une une réponse, mais j'ai décliné. Et jeudi soir, un certain John m'a appelée pour une école dans le Nord. On s'est parlé vendredi matin, et il devait me rappeler le soir même pour me faire part de leur décision.

J'ai eu le travail ! John et moi avions déjà décidé que s'ils me proposaient une embauche, je l'accepterais, beaucoup de points étant positifs : poste de prof de français et anglais (l'annonce parlait seulement d'anglais, mais je pense qu'ils se sont dit que tant qu'à faire, autant embaucher quelqu'un qui puisse enseigner les deux), dans le Nord, à Lamphun, dans une ville moyenne (140 000 habitants), suffisamment petite pour être calme, et suffisamment grande pour être pratique, à seulement 30 km de Chiang Mai, etc.

Je commence le 2 mai. Mon retour en Thaïlande est prévu pour le 25 avril, le délai est court, mais ce n'est pas un problème. John termine son travail actuel à Bangkok le 4 mai, il pourra donc me rejoindre rapidement et chercher du travail là-bas. Il devrait trouver sans trop de problème, soit dans l'enseignement, soit dans un autre secteur.

Trois jours pour trouver un travail, c'était vraiment inespéré ! Continuer à enseigner le français ce n'était pas évident non plus. On est vraiment contents, ça montre que le retour en Thaïlande était sûrement ce qu'on pouvait choisir de mieux pour le moment.

20 mars 2011

Le mont Xizikou

Au saut du lit, en découvrant un soleil magnifique, je n'avais qu'une envie : sauter dans mon jean et aller me balader. Après avoir étudié la carte de Taipei, j'ai jeté mon dévolu sur le mont Xizikou, à environ 5km au sud de chez moi. Il faut savoir que Taipei c'est un peu comme Rome, il y a des collines partout.

Je me suis lavé les dents, j'ai mis mon bob de touriste pour cacher mes cheveux décoiffés et j'ai pris le métro jusqu'à Jingmei pour rejoindre le chemin de randonnée Xianji Yan. Bon, "randonnée" c'est un bien grand mot puisque le chemin fait seulement 1,5 km, mais ce n'est pas de tout repos, ça grimpe !




Le printemps est bien là.




Tout au long du chemin on peut admirer la vue sur Taipei.


Vue vers l'ouest


Vue vers le nord. La tour Taipei 101 en arrière-plan


Vue vers le sud-ouest.

Je crois que j'ai bien fait d'y aller ce matin parce qu'il y avait déjà un peu trop de monde pour moi. Mais je suis vraiment ravie de cette balade !

18 mars 2011

A la bibliothèque

Petit jeu pour commencer le week-end (ou l'attendre pour ceux qui n'y sont pas encore)

Je vais à la bibliothèque environ 2 fois par semaine. Hier, j'y ai fais quelque chose de tout à fait normal, mais interdit. Pourrez-vous deviner ce que c'était ?

17 mars 2011

Sieste et uniformes obligatoires

Mardi je suis allée au lycée Yongchun pour proposer une animation sur la Bretagne : petit exposé (paysages, langues, costumes, gastronomie), chants et danses. Ca s'est vraiment très bien passé ! Même si les élèves étaient débutants en français, ils ont bien suivi et étaient très intéressés. Et je dois dire qu'ils ont tout capté beaucoup plus vite que les nombreux lycéens thaïs à qui j'ai eu affaire. En Thaïlande, il y en avait toujours qui se trompaient dans les pas de danse, ici tout le monde a tout réussi du premier coup ! J'étais très impressionnée.

J'ai aussi rencontré 3 élèves en échange grâce au Rotary : deux Français et un Américain. En discutant avec eux, j'ai appris plein de nouvelles choses sur les lycées taïwanais.

- L'uniforme est obligatoire. Contrairement à la Thaïlande, les filles peuvent choisir entre jupe et pantalon, les chaussures et sacs à dos sont libres, et il n'y a pas de coupe de cheveux réglementaire. L'uniforme se compose généralement d'un pantalon gris, bleu marine ou noir, d'une chemise claire et d'une veste style jogging. Il y a aussi le pantalon qui va avec pour les jours de sport. En primaire, il y a généralement un jour (le mercredi) où les enfants peuvent s'habiller comme ils veulent. Au lycée, quand une classe gagne un concours ou est particulièrement méritante, elle gagne le droit de venir à l'école sans uniforme pendant une journée !

- Les lycéens n'ont pas le droit de sortir du lycée s'ils n'ont pas cours. Ils doivent y être de 7h50 à 16 ou 17h.

- Quand un élève se comporte mal, il reçoit une sanction. Il a alors le choix : soit il fait des travaux d'intérêt général, style balayage, et sa faute est effacée, soit il ne fait rien et on inscrit sa faute dans son dossier scolaire, ce qui limite ses chances d'entrer à l'université.

- Les cours sont faits à l'asiatique : les élèves écoutent et ne posent aucune question. Par contre ils sont très respectueux.

- A l'heure de midi, 30 minutes sont consacrées à la sieste. Les élèves vont dans leur classe et dorment sur leur bureau.

16 mars 2011

Prendre le bus

Je dois avouer que j'appréhendais de prendre le bus à Taipei. La faute aux guides de voyage qui décrivent un système très bizarre pour ce qui est du payement, et au manque d'information : pas de plans du réseau disponibles, ni aux stations ni sur internet. Et le métro ou mes pieds m'emmenant partout où je le voulais, je ne m'étais pas trop penchée sur la question.

Mais mon élève (je donne des cours particuliers d'anglais) n'habite pas à proximité du métro. Avant le premier cours, elle m'a retrouvé devant une bouche de métro, et on a pris le bus ensemble. Finalement, c'était très facile ! Pour payer il suffit de glisser 15NT dans la boîte près du chauffeur, ou d'utiliser son Easy Card (équivalent de Monéo, mais très très utilisé ici). Et depuis, j'ai également découvert que google maps donne les itinéraires.



Donc je commence à découvrir le réseau. Et je l'aime bien !

- Les bus sont confortables et, aux heures où je les ai pris, pas bondés.



- Comme dans le métro il y a de nombreux sièges réservés aux personnes âgées, femmes enceintes, handicapés... Et les gens les respectent et cèdent promptement leur place. (Je précise que je fais partie des gens qui cèdent, pas de ceux qui ont besoin d'une place réservée, mais j'aime bien quand mes congénères ont un comportement civique). Certains bus sont équipés d'un plancher bas pour faciliter l'accès.
- Ils voyagent souvent en ligne propre, donc ça va vite. De toute façon, je n'ai pas encore vu un seul embouteillage à Taipei !
- Les arrêts sont annoncés en chinois et en anglais (panneau lumineux et annonces sonores)
- Certains arrêts annoncent le temps d'attente. Là encore, en chinois et en anglais



En fait, il n'y a qu'une chose qui me perturbe un peu : on paye en sortant. La descente se fait donc par l'avant. C'est l'inverse du système de Brest, et comme je n'ai pas encore le réflexe, j'ai toujours un peu peur de me tromper, et de partir sans payer, malgré moi !

15 mars 2011

Les visas, c'est plus fort que toi !

Je ne pensais pas écrire un message de cet ordre si tôt. Mais après avoir tourné et retourné le problème dans tous les sens, nous sommes arrivés à la conclusion que Taïwan n'était pas le meilleur pays pour nous actuellement.

La raison la plus importante, ce sont les problèmes de travail. Comme je ne peux pas enseigner l'anglais, n'ayant pas le bon passeport, je ne peux compter que sur le français. Et les postes ne sont pas légion. Vous allez me dire : mais pourquoi tu ne cherches pas dans un autre domaine ? J'aimerais bien, mais les étrangers n'ont accès qu'à certains emplois. Et je n'ai pas de compétences techniques qui intéresseraient les entreprises.

Pour John, c'est encore plus compliqué, puisqu'il n'a même pas la solution de l'enseignement. Donc même si je trouvais un travail, ce serait difficile pour lui d'en faire autant. Et s'il y parvenait, il y aurait de grandes chances qu'on ne soit pas dans la même ville. Et le doublement des frais d'inscription en fac fait que son rêve de master est quasiment inaccessible.

Bref, beaucoup d'incertitudes et des perspectives pas franchement réjouissantes...

De plus, la catastrophe au Japon nous fait réfléchir. Alors que le Japon est le pays le plus préparé au monde, les problèmes s'accumulent. Que se passerait-il à Taïwan en cas de séisme majeur et de tsunami ? Impossible de le savoir. Mais il y a plusieurs centrales nucléaires sur l'île... Comme nous avons le choix, n'est-ce pas plus sage de choisir un pays moins exposé ?

Donc beaucoup de "et si" ? Pour y remédier, nous avons décidé qu'à la fin de ma formation le mois prochain, je rentrerai en Thaïlande. Nous n'aurons plus de problème de visa et beaucoup plus de possibilités d'embauche. John peut même repenser à son master. Nous ne savons pas encore où nous nous installerons, mais pas à Bangkok c'est sûr. Chiang Rai ou Chiang Mai dans le Nord seraient très bien.

Et dans 2 ou 3 ans, quand John aura son master, on repensera à l'expatriation ! En vérifiant bien toutes les procédures d'immigration et d'embauche cette fois-ci !

12 mars 2011

Stupeurs et tremblements

Une alerte au tsunami a été lancée hier pour tout le Pacifique après le tremblement de terre au Japon. A Taïwan les vagues n'ont gonflé que d'une dizaine de centimètres. Pas de conséquences en Thaïlande non plus. Mais le Japon, c'est très proche et Taïwan partage à peu près les mêmes risques sismiques. En temps normal on essaye de ne pas y penser, mais maintenant c'est difficile de ne pas s'en soucier.

Et nous avons tous les yeux rivés sur nos écrans pour avoir des nouvelles de la centrale nucléaire de Fukushima. C'est difficile de savoir quels sont les risques actuels. On a tous Tchernobyl en tête, évidemment. Certaines sources disent qu'une telle catastrophe n'est pas possible étant donné le type de réacteur, mais dans le domaine du nucléaire il y a beaucoup de secrets...

En attendant d'en savoir plus, je vais rester à l'intérieur le plus possible les jours prochains.

09 mars 2011

Beau ou pas beau ?

Toutes les semaines je dois faire un test de chinois sur internet. Ça fait partie de la note finale. Dans celui que j'ai fait hier, il y a une question qui m'a donné du fil à retordre.

Un dessin : à gauche, un visage d'homme, à droite un visage de fille.

Question : Laquelle de ces personnes n'est pas belle ?

a. Monsieur Zhang n'est pas beau.
b. Mademoiselle Wang n'est pas belle.
c. Aucune de ces personnes n'est belle.

Heu, ben... Le dessin présentait deux personnes normales. Je ne pouvais pas dire laquelle était moins belle que l'autre... Donc pour ne pas avoir à choisir, j'ai choisi la réponse c.

Tout faux !

En discutant avec mes copains de classe, j'ai compris : pour répondre il fallait se mettre dans la peau des Taïwanais. La fille avait des taches de rousseur, c'était elle la moche ! (Ici il faut avoir le teint pâle et uniforme) Mais moi, j'aime bien les tâches de rousseur !

05 mars 2011

La 2ème soeur du petit frère de mon 3ème fils.

Ceux qui ont assisté à nos conférences se rappelleront peut-être qu'en Thaïlande on est toujours le grand frère/grande sœur ou le petit frère/petite sœur de quelqu'un. Il y a quelques mois, je vous avais aussi parlé de l'appellation des cousins et des beaux-frères.

Eh bien en chinois, c'est encore plus compliqué !

Quand la mère de John parle de lui, elle utilise différents noms selon à qui elle s'adresse. Quand elle parle de lui avec son frère aîné, elle dit "Aliang" (son prénom chinois). Mais quand elle parle de lui avec son petit frère, elle dit "2ème grand frère" (il est le 3ème de la fratrie, mais le 2ème garçon). Par contre, quand elle s'adresse à lui directement, elle l'appelle "mon fils" ou "mon deuxième fils". Même chose quand elle parle de lui à l'extérieur de la famille. L'aîné n'est pas appelé "1er frère" mais "grand frère" et le benjamin est "le petit". Bien évidemment, c'est la même chose pour les filles.

Il y a de quoi s'emmêler les pinceaux ! Et je ne vous parle même pas de la dénomination des oncles et tantes, c'est du même acabit ! Chaque tante aura un nom différent selon son rang dans la fratrie.


Cette façon de faire est en train de se perdre en Chine, politique de l'enfant unique oblige, mais c'est toujours vivace à Taïwan. Quand j'ai posé la question à ma prof, elle m'a dit que c'était pratique, on n'a pas besoin de connaître le prénom des gens. Au contraire, moi je trouve ça compliqué ! C'est plus facile de se rappeler des prénoms que de l'ordre des fratries !