25 février 2006

Caucasian

Je déteste ce mot ! Et il se trouve que ma copine chinoise l'utilise souvent, j'ai pas de chance ! En anglais américain c'est utilisé pour désigner les blancs. Pourquoi "caucasien" me direz-vous ? Tout ça parce qu'un anthropologiste allemand un peu timbré, Blumenbach (1752-1840), était obnubilé par la beauté des crânes des Géorgiens. Il pensait aussi que le Caucase était le berceau de l'humanité. Donc voilà, vous qui me lisez, moi, nous sommes des Caucasiens. Personnellement je ne vois pas ce qui me rattache spécialement aux gens du Caucase. Je n'ai rien contre eux, mais pourquoi devrais-je m'appeler comme eux ? Et puis ça m'énerve ce politiquement correct. Je suis blanche, et puis c'est tout. Ou rose, à la limite. Bretonne, française, européenne aussi. Mais pas caucasienne !


Je pars au Cambodge lundi. En fait mon voyage commence demain, comme on part tôt lundi matin (j'y vais avec ma copine chinoise justement), je vais dormir chez elle demain soir. On rentre dimanche 5, ne vous inquiétez pas si vous n'avez pas de nouvelles d'ici là. On va d'abord à Siem Reap, voir les temples d'Angkor (ceux qui ont servi aux tournages de Lara Croft et Deux frères par exemple, ça promet d'être magnifique). Et ensuite un petit tour dans la capitale, Phnom Penh. Plus de détails, et des photos dans 8 jours :-)

22 février 2006

On coupe !


Ca faisait un moment que j'en avais marre de mes cheveux. Marre de cette masse (ils étaient longs !) qui me tenait chaud dans le cou, marre de la forêt dans le peigne tous les matins. Mais j'avais un peu peur du coiffeur, déjà en France c'est pas facile d'expliquer ce qu'on veut, alors ici... Mais j'ai pris mon courage à deux mains cet après-midi et j'ai poussé la porte du coiffeur du campus.

Direction le shampooing. Qui ici se fait...allongé ! Etonnant ! Mais pas désagréable finalement. Le shampooinage est beaucoup plus tonique que ce à quoi j'ai l'habitude. Ou bien la coiffeuse n'est pas tendre ? Je pense que c'est plutôt une habitude. Les Asiatiques ont les cheveux très épais, il faut sans doute plus de force pour le shampooing ;-) Ah oui, et c'est à l'eau froide, bien sûr.

Ensuite on m'installe devant le miroir avec une pile de magazines avec des modèles. J'en choisis 2 qui me paraissent pas mal (carrés sous le menton, un peu dégradés). La coiffeuse me dit que ce sont les mêmes, seulement des longueurs différentes. J'opte pour la plus longue.

On discute un petit peu, moitié thaï, moitié anglais. Myope comme je suis, je ne vois rien du déroulement de la coupe. Mais quand elle sort le fer à lisser, je m'inquiète un peu. Déjà ça ne m'intéresse pas trop, et puis je veux le prix shampooing + coupe (3,40 euros !). J'essaye de lui demander si c'est inclus dans le prix, mais elle pense que je demande le prix du fer ! Tant pis, je laisse tomber, et puis après tout ça ne sera jamais plus de 5 euros, ce qui reste très compétitif, non ? :-)

Un coup de gel, et voilà, c'est terminé. Je chausse mes lunettes. Ouh ! C'est court !!! Plus court que sur le modèle ! (heureusement que j'ai choisi cette coupe là, et pas la plus courte). C'est pas du tout ce à quoi je m'attendais ! Bon, je ne dis rien, de toute façon il n'y a rien à faire, je ne vais pas faire des implants ! Au moins ce sera facile à démêler, et ça me tiendra moins chaud...

Des photos vous dites ? hmmm non, il faut que je m'approprie ma nouvelle image avant de la mettre ici ;-) Les réceptionnistes m'ont dit que c'était joli, et que j'avais l'air jeune. Encore plus jeune ? Mais je vais repasser sous la majorité !

17 février 2006

Miss Univers

C'est marrant comme des idées, des personnes, des concepts peuvent avoir des valeurs totalement opposées selon la culture. Hier je discutais avec un étudiant qui termine ses études la semaine prochaine. Il me disait qu'il était triste de quitter ses copains ici, et qu'il avait peur de l'avenir. Alors moi, en bonne optimiste que j'essaye d'être, je lui ai dit qu'il ne servait à rien d'en avoir peur, puisqu'il ne savait pas ce que cette aventure allait être, et qu'il n'y avait pas de raison qu'elle soit mauvaise. Et là, il a écrit (c'était sur msn) : "Miss univers". Alors moi j'étais un peu interloquée. C'est pas forcément flatteur d'être traitée de bimbo quand on essaye de donner des conseils, ça fait un peu clown... Alors je lui ai demandé pourquoi il me disait ça. En fait pour lui c'était positif ! Mes paroles l'avaient touché. La prochaine fois je me rappelerai que "Miss Univers" est un compliment, et pas seulement physique. A bien y réfléchir, il n'y a rien d'étonnant dans une culture qui s'attache autant aux apparences. J'ai déjà dû vous dire que mes étudiantes ont toutes leur miroir de poche qu'elles sortent de temps en temps en cours pour vérifier leur maquillage. Et se regarder dans le miroir de l'ascenseur n'est absolument pas un signe vanité, tout le monde le fait !

Une autre chose qui m'a fait réfléchir : une étudiante, qui m'a déjà fait beaucoup de cadeaux, me disait qu'elle m'en avait préparé un pour la Saint Valentin. Alors je lui réponds le traditionnel : "ce n'est pas la peine. Il ne faut pas me faire trop de cadeaux". Et là elle me demande : "pourquoi ?" Mais oui, pourquoi ? j'ai été bien en peine pour lui répondre... Pourquoi ne peut-on jamais accepter un cadeau sans dire que ce n'était pas la peine ? Preuve de modestie, de désintéressement ? Peur du péché ? de l'Envie, voire de l'Orgueil ? C'est très judéo-chrétien tout ça.

14 février 2006

une simple règle de 3 !

Mes copies d'examen sont passées devant le comité gouvernemental de vérification. Hormis une virgule oubliée dans un énoncé, rien à dire sur la constitution même des épreuves. :-)

Par contre, gros problème avec mes barêmes. Mes copies sont sur 100, alors qu'elles auraient dû être sur 200. Cette note là comptant pour 40% de la note finale, on doit multiplier par 5, ce qui nous donne 200 points. Ok, je rendrai donc les notes sur 200, on multiplie par 2, c'est facile. Pareil pour les autres notes, une petite règle de 3, et hop, le tour est joué, je m'adapte à ce barême dont personne ne m'avait parlé avant.

Ouh la la, mais non, ça c'est beaucoup trop simple. Enfin, simple pour moi, compliqué pour les Thaïs. Les règles de 3, les coefficients, ça a l'air de leur échapper complètement. Il faut donc que chaque note soit sur le bon total, dès le départ. Tant pis pour moi qui préfère noter sur 20, comme j'ai l'habitude, et multiplier ensuite. C'est im-pos-si-ble !!!

Je suis donc légèrement énervée en ce moment... Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, n'est-ce pas ? Bien sûr, je vais me conformer à leur barême dès le semestre prochain maintenant que je suis au courant. Mais me faire un cinéma pour ça, je trouve que c'est chercher des poux sur la tête d'un chauve !

Autre chose :

une de mes pages de présentation annonce ça :

PARTIE I : Connaître 44 points

PARTIE II : Lire la presse 36 points

PARTIE III : Rédiger 20 points

Ah ben non, ça va pas. Il faut que les nombres finissent par 0 ou 5, sinon c'est pas beau. Beau ? Mais qu'est ce qui est le plus important ? Un barême cohérent, intelligent, ou bien des totaux justes ? J'aurais bien aimé mettre 45 points pour connaître et 35 pour lire la presse. Mais ça ne collait pas, j'ai donc laissé tomber la beauté. Mal m'en a pris, ça a été relevé et commenté !

Bon, un peu de tendresse quand même dans ce monde de chiffres. Pour la St Valentin ici on fait des cadeaux à ses amis, pas seulement à son amoureux. Et aux profs aussi. Certains de mes étudiants ont pensé à moi : des biscuits, une rose. Et... un super cadeau. Le Petit Prince en thaï ! Kop kun maak ka Jirawut :-))

12 février 2006

Quiz à la thaï



Beaucoup de travestis, transexuels, tomboys (garçons manqués) ici. A votre avis, parmi ces trois personnes, laquelle n'est pas ce qu'elle semble être ? (désolée, on ne voit pas bien les visages, c'est difficile de photographier des gens qui dansent)

Last Orientation





Samedi, Quentin m'avait invitée à déjeuner, avec aussi Thida, Natsarun, Pairin et Supot, tous de l'ATPF. Il habite au nord de Bangkok, donc loin de chez moi. J'ai dû partir à 8h30 le matin : van, bus, métro et finalement taxi, pour arriver vers midi. Malgré la distance j'étais la première arrivée. C'est toujours comme ça, ceux qui viennent de loin sont les premiers ! On a très mangé, un repas traditionnel, avec entre autres, du riz aux glaçons. Ca surprend au début, mais c'est pas mauvais : on apporte le riz chaud, ensuite on le met dans des ramequins, on ajoute des glaçons et de l'eau aromatisée au jasmin. C'est rafraichissant, et c'est fait pour.

Ensuite nous avons visité la nouvelle maison de Quentin, très belle ! Son père est architecte, et il a fait du très beau travail. Comme quoi, parfois les Thaïs savent construire de jolies choses.

Ce matin c'était "Last Orientation", la fête pour les étudiants qui terminent leurs études cette année. D'abord des discours, le président, président émérite, vice-président, doyenne... Chacun y est allé de son petit (ou loooong - trop long) mot. Puis le repas. Très bon, avec même du pain :-) Et pour terminer, des spectacles organisés par chaque département. Comme vous pouvez le voir sur les photos, mes étudiantes danseuses et moi représentions le département de français. Seules deux pouvaient être présentes, alors nous avons seulement présenté une danse. Andro cheñch tu. On nous avait dégoté des micros cravates, mais sans clip sur la batterie, obligées de les faire tenir grâce à l'élastique de nos culottes !! Ensuite nous avons invité quelques étudiants à monter sur scène pour apprendre à danser. Ca a été dur de trouver des volontaires... Finalement une vingtaine s'est essayée à l'hanter dro. Et, après cette petite prestation (très modeste !), j'ai eu l'honneur de me voir remettre un cadeau des mains du vice-président. C'est une grande marque d'appréciation ici. Le cadeau en lui-même n'est pas forcément à mon goût, et je ne sais pas trop ce que je vais en faire mais chuuuuuuut, il ne faut surtout pas le dire ! Au fait, il a l'air immense sur la photo, mais il mesure seulement 10cm de haut environs.

08 février 2006

C'est la 4ème dimension !

Ce matin j'étais tranquillement assise sur un banc. J'avais les jambes croisées (pas serrées, le molet sur la cuissse), mon sac sur les genoux. Ma jupe qui arrive normalement sous le genou remontait donc un peu, et découvrait le dit genou.

Vous voyez le tableau ? Complètement banal n'est ce pas ?

Eh ben non ! Un des gardes, de ceux qui passent leur journée à dire aux étudiants qu'ils doivent mettre leur chemise dans leur pantalon, est venu me dire de bien mettre ma jupe sur mes genoux !!! J'ai été tellement abasourdie par une telle requête que j'ai optempéré sans rien dire. Mais c'est débile ! Les étudiantes portent des mini-jupes (parfois très mini), bien au dessus du genou. Elles ont des chemisiers blancs hyper moulants, avec parfois des soutien-gorges noirs dessous. Et on me rappelle à l'ordre si je découvre mes genoux ?!!!! Mais c'est complètement illogique ! J'ai demandé à Christophe de vérifier, on voyait seulement mon genou et le début de ma cuisse. Quelle débauche !!! On peut même aller plus loin : la fac accepte les étudiants qui s'habillent en filles, qui se maquillent, mais refuse qu'une prof montre ses jambes ?

Je trouve leur code vestimentaire complètement rétrograde, mais je m'y soumets. Mais si on me fait encore une remarque de ce genre-là, je vais me plaindre !

07 février 2006

Journée bien chargée

J'ai decidé de profiter encore un peu plus des équipements du campus. Et comme j'ai découvert dimanche que la piscine ouvre à 7h, et non 9h, je me la joue "super grande sportive qui s'entraîne avant d'aller travailler". C'est pas tout à fait moi, ça, mais qui sait, je vais peut être le devenir. ;-) Donc je suis allée nager ce matin à 8h15. Pas très longtemps, j'avais mal au dos. Mais une vingtaine de minutes c'est déjà pas mal pour commencer la journée. Ne vous méprenez pas, je ne compte pas le faire tous les matins, mais seulement quand je commence à 10h30, et que mes cours sont prêts, photocopiés et tout.
Cours de 10h30 à midi, puis de 12h30 à 14h. Petit tour chez ma chef pour les dernières nouvelles, puis retour dans ma chambre, lecture du journal, forums, mails, préparation de qq petites choses pour les cours. Il est maintenant 16h10, et je dois me préparer pour partir au cours de thaï. Je serai sur l'autre campus vers 17h45, petit repas en vitesse avec Christophe, et direction le cours. De 18h30 à 20h30, thaï à fond les ballons. Et retour ici en van vers 21h30-21h45.
J'adore être bien occupée comme ça ! Mais c'est bien aussi d'avoir des jours plus calmes et pouvoir prendre son temps.

06 février 2006

B.

J'ai écrit ce petit texte ce soir.

B.

Deux villes que tout oppose. Brest la tranquille, Bangkok la bouillonnante qui ne dort jamais. Bangkok la suffocante, Brest ouverte aux 4 vents. La cité du Ponant est mienne, née en son sein, je suis pour toujours sa fille. Je lui appartiens autant qu’elle est à moi. Ville de ma jeunesse, de mes souvenirs, je suis de là-bas et ça ne changera pas. L’éloignement ne change rien à l’affaire, je parle comme elle, elle parle en moi, toujours prête à la défendre, la soutenir et l’aimer.

Et maintenant Bangkok qu’il me faut encore apprivoiser. Bangkok qui sent mauvais, qui suffoque dans ses embouteillages. Krungthep comme ils disent ici, la Cité des Anges, des anges de cinq ans qui font la manche dans les quartiers chics. Mais si Brest est une ville reconstruite, Bangkok est, elle, toujours en construction. Elle a inventé le mouvement perpétuel, et son dynamisme est son plus grand atout. Brest a tendance à somnoler en bord de mer, Bangkok ne s’arrête jamais. Il y a plus qu’un océan qui les sépare, c’est tout un monde. Et entre les deux je m’amuse à faire l’équilibriste.

03 février 2006

Faire la cuisine !



Hier j'ai acheté du poulet, et donc pour la première fois j'ai pu cuire de la viande dans mon petit cuiseur de riz. Quel bonheur ! Il était super bon en plus. (la photo n'est pas terrible, il est plus doré en vrai) D'une part peut être juste à cause de ma joie de cuisiner, et aussi grâce à la préparation : sauce au soja (teriyaki), cannelle, curry, poivre. Je sens que je vais faire une razzia sur les épices de mon supermarché :-)

Demain j'ai l'intention de faire un crumble, je vais tester la cuisine des étudiants. Il y a seulement un micro onde, pas de four traditionnel. Mais c'est mieux que rien !

La deuxième photo c'est du riz (ah oui ?) au bouillon de tomate. Enfin, un truc dans ce genre là...


Au fait, une autre info. Le week end prochain il y a une fête pour les étudiants qui finissent leurs études cette année. Et la doyenne nous a demandé d'aller y présenter nos danses ! Hehe, la gloire déjà ! C'est dans un hôtel 4**** rien que pour ça et le repas ça vaut le coup ;-)

Permis de travail

Hier je suis allée faire mon permis de travail. Enfin, pour être plus juste, j'ai accompagné la secrétaire d'ABAC chargée de ce genre de démarches, juste pour signer 3 papiers. Mais c'était quand même plus actif que la matinée visa. Là on avait seulement dû faire un signe à l'officier chargé de l'établir, pour prouver que c'était bien nous. Et hop, une matinée perdue pour ça ! Mais bon, mai pen rai (c'est pas grave :-) )

J'en ai profité pour prendre la liste des métiers interdits aux étrangers. Alors je veux tout de suite décourager les gens qui avaient pour vocation de fabriquer des matelas en Thaïlande. Im-pos-sible ! Tout comme être vendeur de rue ou coordonnier ! Pas de bol non plus pour les avocats ou les architectes (pourtant vu les horreurs qu'on trouve à Bangkok ils auraient bien besoin d'un peu de sang neuf dans la profession. On dirait qu'ils construisent des bâtiments moches exprès !). La liste (39 professions / domaines) est très hétéroclite, c'est un peu n'importe quoi...