01 juillet 2011

La fable de la face et de la triche

Hier en fin de journée, j'ai appris que j'étais réquisitionnée pour faire partie du jury d'un concours ce matin. Il s'agit du premier tour d'un concours de discours improvisés pour les collégiens et lycéens. Après avoir tiré un sujet au sort, ils ont 5 minutes pour préparer un discours d'environ 5 minutes en anglais.

Ca, c'est ce qui était sur les instructions officielles. Ce matin, on a commencé par abaisser le temps de parole. Une excellente idée, parce que parler 5 minutes dans une langue étrangère, c'est impossible quand on n'a que 5 minutes pour préparer.

Ensuite, les profs thaïs se sont mis d'accord sur le fait que, pour les collégiens, le thème serait libre. J'ai accepté, ça me semblait faciliter les choses pour les participants.

Puis, j'ai découvert la supercherie.

En fait, tous les profs avaient écrit des discours pour leurs élèves. Ceux-ci ont, tant bien que mal, essayé de les mémoriser, mais pour beaucoup l'exercice s'est révélé impossible : ils butaient sur les mots, disaient le début d'une phrase et la fin d'une autre, s'arrêtaient sans cesse.

Et moi, j'essayais de me contenir et de continuer à noter cette mascarade.

Pourquoi les profs font-ils ça ? Pour sauver la face de l'école et la leur ! La face, c'est plus important que l'honnêteté, le fair-play et l'esprit de compétition... Ecoeurant mais bien réel !

Petite satisfaction : mon élève, Rie, est sélectionnée pour la suite. Elle a écrit tout toute seule, son discours était peut-être moins construit et contenait plus de fautes que les autres (et encore !), mais surtout elle était naturelle. En fait, elle doit sa victoire au fait qu'elle était dans une catégorie spéciale : son père étant japonais, elle n'avait pas le droit de participer avec les Thaïs thaïs. Mais elle a battu Michael, dont le père est américain. Ce qui ne veut rien dire, parce qu'à son accent, je peux dire que Michael ne parle pas anglais à la maison (pas plus que Rie d'ailleurs). Donc je ne comprends pas l'intérêt de ces catégories...

La suite mardi à Lampang, la province voisine.

Aucun commentaire: