20 mars 2008

Le garde de la piscine

Ce matin j'ai discuté un bon moment avec le garde de la piscine. Comme je le vois à chaque fois que j'y vais, ou presque, je me doutais bien qu'il travaillait beaucoup. Mais je ne m'attendais pas à ce qu'il n'ait en tout et pour tout, que 6 jours de congé par an. C'est à dire qu'il travaille 7 sur 7, et 12 heures par jour ! Il pourrait avoir un peu plus de congés, mais il préfère travailler, pour gagner plus d'argent. Et ce qui force vraiment l'admiration, c'est qu'il ne se plaint pas. Avant il travaillait dans la résidence des garçons, et ça lui plaisait pas trop, mais il aime bien être à la piscine, il peut discuter avec les étudiants qui passent. Quand il n'y a vraiment personne, il prend son vélo, et fait des petits tours sur le campus. Le vélo c'est aussi son moyen de transport pour aller chez lui, à 5 km. Comme je sais qu'il a un fils, qui vient parfois lui tenir compagnie, je lui ai demandé si ça ne lui manquait pas de passer du temps avec lui, partir en vacances. Il a répondu que le petit voyageait un peu avec sa mère. Elle est femme de ménage ici, et a le droit, elle, à 2 jours de congé par mois. On est vraiment loin des 35 heures et de la société des loisirs telle qu'on la connaît en Europe !

Les distractions, il n'en a pas beaucoup. Il regarde un peu la télé, mais en fait il préfère dormir, et on le comprend ! Il joue au loto, et attend avec impatience le prochain tirage. S'il gagne, il ira en vacances en Issan.

Et tout ça, avec le sourire.

On a aussi parlé du temps, il fait de plus en plus chaud. Je lui ai demandé s'il avait un ventilateur. Il m'a répondu en riant : oui, oui, regarde. Et il a sorti... un éventail fait maison.

Voilà, c'était un petit bout de la vie d'un petit garde thaï. Et des comme ça, il y en a beaucoup en Thaïlande !

5 commentaires:

Léti a dit…

Admirable !... Admirable ? Je ne sais pas. Mais cette histoire me rappelle l'éternel sourire d'une parti du monde qui n'a pas franchement de quoi rire tous les jours mais qui possède cette richesse : le sourire. Souvenez-vous de ces images post-tsunami... des vies ravagées, des familles décimées, des villages rayés des cartes, et des survivants souriants ! Même dans la douleur.
Par contre je me souviens aussi d'une apprenante du sud de l'Inde, venue en France avec mari et enfants, et souhaitant apprendre le français. Nalina ne comprenait pas un mot de français, et la communication était bien difficile, mais que pouvait-elle cacher derrière ce sourire perpétuel ? Certainement une vie de galère, mais ça je ne pouvais pas le soupçonner : elle était si souriante !

Thierry Sandjivy a dit…

"Il pourrait avoir un peu plus de congés, mais il préfère travailler, pour gagner plus d'argent." ne rapporte pas des choses politiquement incorrectes pour certains ici :)

sinon je pense que tu vis dans une contrée qui n'a pas du tout les valeurs de l'occident et pour comprendre ces valeurs il faudrait être capable de changer de repères et ton immersion te le permettra sans doute :)

Anonyme a dit…

merci pour cette tranche de vie , assez éloignée des " cartes postales " . il ne voyage pas mais sait accueillir les étrangers , et celà sans idée de profit ; et en thaï ? anglais ? ou les deux . AM.

Anonyme a dit…

En effet c'est surprenant au départ de croiser des gens vivant dans une extrème pauvreté mais qui gardent toujours le sourire! C'est une des choses qui m'a marquée à Madagascar!

Maï a dit…

Tout ca c'etait en thai, il ne connait que qq mots d'anglais. D'ailleurs c'est en relisant mon message que je me suis dit que je comprenais pas mal de choses finalement. Pas tout, le garde est bavard, et je ne comprends pas tout ce qu'il me raconte, mais je pense que l'essentiel est la.