12 août 2008

Anniversaire de la reine

C'est aujourd'hui l'anniversaire de la reine. Impossible de l'oublier en ce mardi férié, puisque la sono hurle depuis 7h15 ce matin. Le comité de résidents célèbrent toutes les fêtes en invitant des moines, et donc ça commence toujours à 7h30. Pas de grasses matinées pour moi, même si je ne travaille pas.

Mais ce n'est pas de ça que je voulais vous parler. Le 12 août, c'est aussi la fête des mères, tout comme l'anniversaire du roi, le 5 décembre est la fête des pères. L'occasion pour moi de vous parler des relations familiales en Thaïlande et plus largement en Asie, à travers quelques exemples.

Dimanche, un de mes étudiants a eu un coup de blues à l'idée d'être loin de sa maman pour ce jour de fête. Ce n'est pas un petit garçon de 10 ans en colo, mais bien un grand gaillard de 18 ans. Il a donc pris le car pour rentrer chez lui, séchant les cours hier.

Une de mes collègues (il me semble qu'elle est philippine) a un fils de 26 ans. Il vient de finir ses études et a un bon travail. Mais il demande toujours de l'argent à sa mère pour acheter ses vêtements. Et sa mère est très contente de lui en donner, elle reconnaît elle-même que ça lui permet de le garder plus près d'elle.

Une autre collègue, birmane, reçoit toujours de l'argent de poche de sa grande soeur quand elle rentre en Birmanie. Elle doit avoir 45 ou 50 ans. Ca permet à sa soeur de bien montrer qu'elle est bien l'aînée, malgré la petite année qui les sépare. (quand Enora était venue me voir, les Thaïs ne comprenaient pas que je ne finance pas son voyage)

Vous pouvez voir que les relations familiales sont beaucoup plus étroites que ce qu'on connaît en Europe. Tant que l'enfant n'est pas marié, il reste un bébé. Et même après, gare à celui ou celle qui n'obéit pas à ses parents ou à ses frères et soeurs plus âgés. Je le vois bien avec mes collègues de français, alors qu'elles ont plus de quarante ans. Ici être Tanguy c'est un fait complètement normal, et même recherché par les parents et les enfants. Quand j'interroge mes étudiants qui habitent chez leurs parents, peu souhaitent prendre un appartement, ils sont bien chez papa-maman et cherchent pas à prendre leur indépendance. Et, comme avec ma collègue philippine, les parents sont très contents de garder leur progéniture sous leurs ailes.

Alors imaginez comme il peut être difficile d'expliquer à mes étudiants ce que signifie l'expression "prendre des initiatives". Ils ont appris à obéir, mais pas à agir par eux-mêmes...

6 commentaires:

Anonyme a dit…

très intéressant ce passage sur les relations familiales , ont ils tort , ont ils raison je me garderai bien de choisir . essaie de leur expliquer qu'ici dans les années soixante il y a eu une prime d'état pour la dé- cohabitation rurale au nom du progrès ; mais là aussi je me garderai bien de dire bon ou pas . par exemple les thaïlandaises ne comprenaient pas les maisons de retraite . AM

Léti a dit…

COMMENT !? Enora a dû payer son voyage !! Quelle soeur aînée indigne tu fais !

Anonyme a dit…

ca veut dire que tu dois me payer mon voyage si jai bien compris... aller sinon les thais ne vont pas comprendre

Anonyme a dit…

il me semble qu ici aussi (au costa rica)cest la fete des meres en ce moment cest inscrit sur les vitrines des magasins

Maï a dit…

Qu'est-ce que c'était la décohabitation rurale exactement ?

Comme souvent, je pense que la vérité est au milieu... Ici la solidarité familiale est très grande, et ils ont le respect des anciens (et donc de l'ordre). Il semble y avoir moins de délinquances juvéniles qu'en France par exemple. Par contre, l'indépendance est aussi une bonne chose, savoir agir par, ou pour, soi-même me paraît être une chose essentielle.

Gaï : payer le voyage n'set qu'une partie de l'affaire. Si je le fais, tu dois aussi m'obéir, quoique je te dise. Je dois aussi te surveiller et peux te demander de me rendre des comptes. Ca te convient ?

Anonyme a dit…

dé cohabitation : dans les années 1950 60 il a été suggéré que le fait de vivre à plusieurs générations sous le même toit tout en travaillant ensemble les mêmes terres était un frein au progrès dans le monde rural ; il était proposé une prime aux couples les plus jeunes pour faire construire et habiter hors de la maison ancestrale . AM