20 mai 2010

Après la nuit noire

On ne sait toujours pas ce qui s'est passé cette nuit exactement, et je pense qu'on ne le saura jamais. Ce matin tout semblait calme en ville d'après les témoignages des journalistes, mais l'armée a repris position dans certains quartiers pour essayer de déloger des snipers. De nombreux bâtiments sont en ruine, ils ont été pillés puis incendiés : centres commerciaux, supermarchés, banques, théâtre, la bourse, immeubles divers.... Qui payera pour ça ? Les militaires ont aussi commencé à nettoyer les restes des manifestations. D'autres petits camps rouges seraient en cours de constitution.

Beaucoup de rumeurs circulent, on ne sait pas ce qu'il faut croire ou pas. Par contre mes oreilles ne me trompent pas, et je peux affirmer qu'un sacré ballet aérien a lieu actuellement sur l'Est de Bangkok, on entend de nombreux hélicoptères passer. Donc ça bouge. D'ailleurs, le couvre-feu est maintenu jusqu'à dimanche matin, 5h.

Les 2 leaders introuvables hier se sont rendus.

Je vous recommande ces photos qui donnent une idée précise de ce qui s'est passé dans la journée d'hier.

On annonce 52 morts et 400 blessés depuis le 14 mai. Qu
elques étrangers morts n'ont pas encore été identifiés. Ce sont probablement des journalistes. Ce conflit aura été dévastateur pour ces gens qui prennent parfois des risques inconsidérés, mais qui nous permettent de nous tenir au courant.

Comme l'a dit Richard Barrow, un journaliste établi en Thaïlande depuis longtemps : ne faites pas l'erreur de croire que c'est fini. Ce n'est que le début, et ça pourrait empirer.

5 commentaires:

Léti a dit…

Si ce n'est que le début, je vous souhaite bon courage. Même si vous semblez loin du coeur de la zone chaude (et qu'elle est en cours de désaffectation) vous êtes quand même tout près, surtout si les groupes sont si mobiles. Je me joins à tous les autres qui l'ont déjà fait pour vous dire d'être prudents (je ne doute pas que vous le soyez) et qu'on pense fort à vous. Les journalistes français distillent des infos qui se contredisent les unes les autres... pas facile de s'y retrouver dans ce mic-mac.

Maï a dit…

Ca ne m'étonne pas que les médias français s'y perdent. La situation est complexe, si on ne connaît pas bien la Thaïlande, on s'y perd et on a vite fait de donner des infos erronées. Surtout que même sur place, celles-ci ne sont pas toujours claires.

Maï a dit…

Un journaliste qui a bien compris les enjeux : http://www.lefigaro.fr/international/2010/05/19/01003-20100519ARTFIG00676-thailande-l-illusion-d-une-lutte-des-classes.php

Sonka a dit…

Les photos que tu as mises en lien sont superbes, de vraies oeuvres d'art, mais presque trop belles, pour une réalité si cruelle... Elles donnent presque une impression surréaliste !
Prenez bien soin de vous !

Maï a dit…

Tu as raison, Sonka, presque trop belles !

Toujours aucun danger pour nous, on ne quitte pas notre quartier :-)