14 octobre 2009

Salaires à double niveau

Comme vous le savez, je fais de la figuration occasionnellement. Hier j'étais donc touriste professionnelle pour Love in the city 2, un film russe (catégorie navet). Que fait une touriste professionnelle ? Elle monte et descend les mêmes tapis roulants 10 fois de suite, elle passe et repasse dans les allées de l'aéroport en parlant au téléphone avec un interlocuteur imaginaire, ou elle discute avec ses amis autour d'un chariot rempli de valises vides.

Et pourquoi je fais de la figuration ? Plusieurs raisons : j'ai toujours été intéressée par le monde du cinéma ; j'ai le temps ; je rencontre des gens...

Bon, souvent ils sont assez bizarres ces pros de la figuration :
- Et qu'est-ce que tu fais en Thaïlande ?
- Rien
- Ah oui, d'accord.

Certains ne sont pas très nets, mais c'est intéressant d'avoir un aperçu de leur vie oisive au pays du sourire. D'autres sont très sympa, et d'autres deviennent même des copains.

Et puis la figuration ça met un peu de beurre dans les épinards. A vrai dire, c'est souvent mal payé : 1500 bahts (2 repas inclus) pour 12h de présence (max, parfois ça se finit plus tôt, on est tous très heureux !), c'est moins que le smic horaire thaï ! Mais en restant à la maison je ne gagne rien du tout.

Mais hier, j'ai découvert que 1500 bahts, c'est le tarif farang. Les Thaïs, eux, gagnent moins, beaucoup moins. Je n'en ai pas cru mes oreilles quand on m'a dit qu'ils ne recevaient que 300 bahts ! Comme St Thomas, il a fallu que je vois les billets reçus de la main de leur agent pour le croire vraiment.

Quand l'heure de rendez-vous est fixée à 5h du matin, on ne peut guère compter sur les bus, rares pendant la nuit, pour être à l'heure, il faut donc prendre le taxi. J'ai payé 100 bahts hier matin. Ca fait un tiers de salaire thaï ! Ils viennent souvent à plusieurs, ça permet de partager les frais, mais quand même !

Et ce qui est très paradoxal, c'est que ces personnes, surtout si elles ont plus de 40 ans se mettent sur leur 31 pour faire de la figuration. Même pour jouer le rôle de simples touristes, les dames sortent leurs vestes en soie, leur maquillage à la truelle et leurs bijoux bling bling. Le contraste entre leur apparence de bourgeoises et le profit est vraiment marquant !

5 commentaires:

Beaumont a dit…

Je vais encore te reprendre sur les chiffres :-) 1500 bahts pour 12h, moins que le smic horaire thaï ? Tu chiffres le smic horaire thai à combien ? Ici (province, pas Bangkok) un bas salaire (femme de ménage, ouvrier) se situe entre 150 et 200 baht par jour, donc 1500 baht ça peut faire 10 jours ! Ceci dit à ce prix-là ils travaillent rarement directement pour un Farang.

Léti a dit…

Un prix pour les Farang et un prix pour les Thaïs. Et les hommes et les femmes sont traitées à part égale ?

Maï a dit…

Hommes et femmes c'est le même salaire. Dans tous les milieux à ma connaissance, les Thaïs ne font normalement pas de discrimination là dessus.

Beaumont, malgré ta conjonctive tu arrives encore à voir que je m'emmêle dans les chiffres. Chapeau ! ;-)

Beaumont a dit…

Léti rassure-toi il y a aussi une discrimination sur les prix, dans l'autre sens donc. C'est le cas notamment dans les parcs nationaux et dans les parcs d'attraction, le ticket d'entrée est ridiculement bas pour les Thais et outrageusement haut pour les Farangs (qu'on reconnait au faciès, ce qui permet parfois à certains Asiatiques non-Thais de passer au travers des mailles du filet). Le prix thai est indiqué en chiffres traditionnels thais, presque jamais utilisés autrement mais qui s'avèrent alors bien pratique. Les Farangs comme moi ayant famille, work permit etc. peuvent négocier le tarif thai, et je ne m'en prive jamais. On paye aussi beaucoup plus de taxes, impôts et "prélèvements divers" que les Thais.

Léti a dit…

Merci Beaumont, je ne suis pas inquiète, ce qu'un Etat donne d'un côté il le récupère souvent d'un autre. En France on doit bien avoir des travers semblables, mais comme ils paraissent normaux pour tout le monde on s'en rend moins compte. Et je pense bien aux différences salariales entre hommes et femmes en l'occurrence.