15 septembre 2009

Célibataire géographique

C'est, dans l'armée, le terme qui désigne ces gens qui doivent travailler loin de leur chez-eux. Et depuis ce matin c'est la situation de John.

Flashback : il y a quelques mois, nous rencontrons le copain d'une de mes copines, que j'appelerai John l'Ecossais.
Il est ingénieur chez Michelin. Le profil de John l'intéresse, Michelin va faire venir des Chinois pour construire une machine, il faut un interprète chinois-thaï-anglais. Il recontacte John en juin : le projet est repoussé à cause de la crise.

Finalement ça arrange bien John, puisqu'il a décidé de se consacrer à ses études. Mon salaire suffit largement à nous faire vivre tous les deux, donc autant en profiter : il ne travaillera pas avant d'avoir son diplôme. Et puis l'entreprise n'est pas à Bangkok, mais à Laem Chabang, une zone industrielle à environ 150km de chez nous. Il ne pourra donc rentrer que le week end, ce qui nous paraît bien court, maintenant qu'on a l'habitude d'être toujours ensemble.


(la situation paraît idéale, au bord du golfe de Thaïlande, mais en fait Laem Chabang c'est une zone industrielle moche, même la côté n'y est pas belle)

Début août, nouveau contact, le projet commence fin août et, élément nouveau, le salaire est mirobolant : jusqu'à 1 million de bahts pour 3 mois de travail. (20 00
0 euros). Forcément ça fait réfléchir ! Et John décide d'accepter de mettre ses études entre parenthèses : ce salaire plus l'expérience dans une entreprise internationale, ça ne se refuse pas.

Quelques jours plus tard, on apprend que le salaire indiqué était erroné. Finalement John gagnera beaucoup moins que ça, mais tout de même 80 000-100 000 bahts/mois (environ 2 à 3 fois mes revenus. En une journée il peut gagner autant que ses parents en un mois !)


Le 24 août, John et John l'Ecossais se rendent au travail, et apprennent que les Chinois sont toujours en Chine, bloqués par un problème de visa. John rentre donc à la maison, on lui dit qu'il commencera le lundi suivant. Et le 31, toujours rien. Même chose toutes les semaines, jusqu'à hier. Coup de fil à 10h, lui demandant d'aller travailler l'après midi. Après l'avoir fait attendre aussi longtemps, sa présence serait requise d'urgence ? En fait il n'y est allé que ce matin, c'était bien mieux.


Bilan de sa première journée : apparemment il n'a pas fait grand chose. Deux ou trois des ingénieurs chinois se débrouillent en anglais. Tant mieux pour John : s'il n'est pas indispensable, il pourra peut-être demander des congés pour passer ses examens qui commencent la semaine prochaine. Il faut juste espérer que Michelin ne voit pas d'inconvénients à payer (cher) un interprète qui n'est pas forcément indispensable... Quoique, si John finit plus tôt, j'en connais une qui serait contente !

5 commentaires:

Léti a dit…

J'espère que cette absence ne nuira ni à ses études ni à votre vie à deux. Le plaisir des retrouvailles est une chose à vivre mais à long terme c'est usant. Bon courage à tous les deux !

Maï a dit…

Et on est parti pour un cycle assez long d'au-revoir-retrouvailles. Mais bon, beaucoup de personnes sont dans des situations bien pires, on survivra ! :-)

Sylvie a dit…

j'ai vécu comme ça 2 ans mais il était à 12000 km...et on se voyait tous les 4-6 mois...ça fait 8 ans qu'on est ensemble et 2 beaux enfants!

Maï a dit…

Oui, avec nos 150km on est des petits joueurs ;-)

Anonyme a dit…
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