J'ai appris ce matin qu'un de mes anciens étudiants figure parmi les victimes de l'incendie du Santika : Win, un étudiant birman. Le genre d'étudiants que les profs aiment avoir dans leur classe : intéressé, intéressant, bavard juste comme il faut, très gentil et attentif aux autres. Et c'est sa grande gentillesse qui l'a perdu, puisqu'il a pu sortir de la boîte mais est retourné chercher ses amis. Il semble que 7 anciens étudiants d'ABAC y était, et seulement 3 sont toujours en vie. Je ne sais pas qui sont les autres, peut-être que j'en connais certains.
L'enquête est en cours pour déterminer exactement les causes de l'accident et surtout les responsabilités. L'établissement possédait 3 sorties, mais une seule a été utilisée. Les autres étaient-elles fermées ? introuvables ? Quand j'ai fait mon stage de secourisme, le formateur avait insisté sur ce point : toujours vérifier les issues de secours. Je me rappelle l'avoir fait de temps en temps, et avoir parfois constaté qu'elles n'étaient pas praticables. Mais qu'ai-je fait ? Rien... Pourquoi ? Pas osé. En France la législation est stricte maintenant pour les bâtiments neufs. En Thaïlande, on est encore loin des portes qui s'ouvrent forcément vers l'extérieur ou même des lampes indiquant les issues de secours (quand elles existent). Quand j'ai été nommée chef, j'ai été très contente de quitter mon bureau (où j'allais le moins possible et pour cause) au 11ème étage d'une tour avec un seul petit escalier, pour rejoindre un bâtiment à 3 étages, qui me semble plus sûr. Mais heureusement ça progresse. Il y a quelques semaines, ma résidence avait organisé une journée d'information sur la lutte contre les incendies. Pour Win, et pour tous les autres, il faut continuer ces efforts, imposer des aménagements dans les établissements publics, et, sans doute, ne pas avoir peur de se manifester quand on constate un problème.
4 commentaires:
très triste début d'année donc . en france les portes de secours sont libres et s'ouvrent vers l'extérieur maintenant , mais il avait fallu un incendie de la sorte dans une boite de nuit ( le dancing 5-7 ) le premier novembre 1970 ; c'était à saint laurent du pont : 146 morts , pour prendre conscience des difficultés d'évacuation d'une foule en panique . AM.
Oui, espérons que les autorités sauront tirer les leçons de cet accident tragique.
incendie ou pas, quand il y a une mouvement de foule et de panique... ca amene des catastrophes... souvenir de penfeld en février 2002
Trop bon trop c.... on connait tous des histoires de gentils qui ont secouru d'autres personnes au péril de leur vie. Il ne faut pas être égoïste en toute circonstance mais parfois penser à soi. C'est une mort violente, et on pense forcément à tout ce qui aurait pu éviter ce drame. Paix à son âme.
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