Reporters Sans Frontières a lancé une campagne pour informer les touristes sur les problèmes de liberté de la presse dans trois destinations prisées : le Mexique, le Vietnam et la Thaïlande.
Voici le visuel la concernant :
Eh oui, ça se sait peu, mais la Thaïlande est un pays où la presse n'est pas libre. En 2010 Reporters Sans Frontières l'a classée 144ème sur 178, un score vraiment bas. Un des principaux problèmes est le crime de lèse-majesté, qui permet de faire emprisonner des gens très facilement. Après son élection, Yingluck, la première ministre, avait annoncé "le crime de lèse-majesté ne [doit] pas [être] utilisé de façon inappropriée”, mais elle a depuis été démentie par le vice premier ministre, Chalerm : “la première chose à laquelle [il] doit [s]’attaquer, en urgence, sont
ces sites de lèse-majesté. Ils ne sont pas autorisés sous ce gouvernement”. Pour le moment la loi est appliquée exactement comme sous le gouvernement précédent, celui-là même qui l'avait renforcée... Donc on n'est pas sorti de l'auberge.
La corruption et les intimidations freinent également les tentatives d'informations.
RSF dit clairement que le but de la campagne n'est pas de décourager le tourisme en Thaïlande (ce serait particulièrement malvenu en ce moment, le pays va avoir besoin de devises pour se remettre des inondations), mais montrer que tout n'est pas rose sous le soleil ! Je m'associe pleinement à cette action.
3 commentaires:
Et moi, je suis assez sceptique... Je suis peut-être pessimiste, mais j'ai tendance à penser que les gens susceptibles de s'intéresser au sujet s'y intéresseront même sans campagne, et que ceux qui s'en foutent continueront de s'en foutre même avec la campagne. Et après, qu'est-ce qu'elle change cette campagne ? Quand on sait le coût de ce genre de campagne, je me dis que l'argent pourrait peut-être être mieux utilisé...
Pour ma part, je savais qu'il y avait des problèmes en Thaïlande, mais je ne pensais pas que son rang serait si mauvais et proches de pays notoirement anti-libertaires comme la Chine ou la Birmanie. Je l'ai appris grâce à un article du Petit Journal de Bangkok qui relayait la campagne de RSF. Je ne suis sûrement pas la seule. Bon, évidemment, si j'ai cliqué sur ce lien c'est parce que ça m'intéressait déjà, les gens qui s'en foutent passeront toujours leur chemin.
Pour ce qui est d'utiliser l'argent, je ne sais pas trop ce qui peut être fait à part l'information. Je suppose que RSF ne peut pas exercer de pressions directes sur les gouvernements.
Sur quoi faire de l'argent, je l'ignorais aussi mais on le voit ici : http://fr.rsf.org/presentation-de-reporters-sans-24-03-2011,32464.html
D'ailleurs, on y lit une contradiction avec cette campagne, puisque cette page affiche clairement comme objectif de "faire de la mauvaise publicité aux Etats qui ne respectent pas ce droit fondamental".
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